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Citations sur C'est à la nuit de briser la nuit : Tome 1, Lettres à Did.. (6)

Il peut être angoissant, à de certaines heures, d'avoir à supporter le poids de sa propre existence, le fardeau de sa vision personnelle. Alors, on sait que l'on est seul, seul devant sa liberté : espace effrayant, image de cauchemar. "Être seul pour être soi". Et l'on cherche fébrilement à se décharger de son effroi... dans une croyance, quelle qu'elle soit. L'on reprend pied comme l'on peut , avec un estomac qui digère bien, un voyage pittoresque, une fille à baiser, un livre à écrire ou un dieu à adorer. C'est qu'il n'est de liberté humaine qu'incarnée, et qu'il faut bien qu'une figure, n'importe quelle figure, réponde à notre attente angoissée. p 217
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Car c'est à la nuit de briser la nuit. Et de cette estocade naîtra une blanche échelle de corde pour surmonter la terreur.
Lettre 69, 10 juillet 1968, p154
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L'existence est une fièvre ajoutée à un néant ; l'Art rend possible L'Assomption de cette fièvre ; et c'est notre grandeur inespérée, notre bonheur inconcevable.
Ce pressentiment constitue l'unique lueur qui brille encore dans ma face charbonneuse. p 160
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Il y a parfois, à un certain moment dans le regard de la femme un air de supplication, que l'homme prend pour un surcroît de désir charnel.
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Mais tout est vain. Même l’offrande de l’homme parvenu au plus extrême de son âme. Les chose, seules, rient du bonheur et s’interpellent radieusement dans l’espace du monde. Nous ne parviendrons jamais au lieu de leur festin. Pourtant, la harpe dont elles tirent leurs liesses nous appartient. Elle retentit sous nos yeux de suprêmes musiques. Mais un immense verrou de cristal invisible nous interdit l’accès de cette noce. Et nous expirons chaque jour dans les sables, à deux pas de notre vie, indéfiniment incarcérés dans notre cerveau de métal.
Le vent pourtant avait ton visage…inaccessible…
La brume du matin sur la montagne, c'était la caresse que j'aurai pu te donner.
les vagues lumineuses jouaient avec mon cœur.
Mais dans ma poitrine un trou noir comme un gouffre…
À croire qu’un continent entier jadis se détacha de moi où il s’asphyxiait pour s’en aller au loin chanter et fleurir.
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Savoir si je saurai m’extraire du bourbier de silence et de démission où je m’enlise depuis des années. J’en ai perdu les avantages (de la solitude) et n’en subis à présent que les inconvénients : quasi-impossibilité de travailler et de croire à mon travail, refus des autres (de leur aide), et, tout récemment, douloureuses crises nerveuses à base d’insomnies, de troubles respiratoires, de confusion mentale, de tremblements, de phobies variées, etc. Mon médecin consulté juge cet état assez inquiétant. Il m’a donné un petit traitement neurologique pour enrayer ce processus dépressif ― dont les symptômes me rappellent tragiquement (en moins accusé, certes) ceux du grand bouleversement d’il y a vingt ans. L’impossibilité de fixer mon attention sur une page de livre, donc de lire, en est un des plus pénibles ; qui ne s’était pas manifesté depuis vingt ans.
Ceci pour te dire que tout cela forme un tout « symptomatique », en relation étroite avec l’être nouveau appelé à naître. Tout (et tous) me le confirme. Le modèle Michaux ne peut être le mien ; ses refus, sa solitude n’ont absolument pas la même signification, la même portée que les miens. Il a son œuvre derrière lui, il a 80 ans ; il peut se permettre (il doit) de refuser les sollicitations du monde (les plus inutiles, en tout cas). Il peut jouer les sages (peut-être en est-il un…). Mais pour moi, « jouer les sages », c’est la mort. Celui qui n’a rien à manger ne peut se permettre de refuser le morceau de pain qu’on lui propose. Ce serait de la folie, de l’autodestruction ― la négation et le mépris de la vie (et de Dieu).
Je ne veux plus vivre comme je vivais. Ma solitude était réelle ; c’est-à-dire qu’elle excluait la relation humaine. Je me drapais dans l’orgueil du non serviam (jusqu’à ne pas ― ou ne pas pouvoir ― écrire). Situation dont l’aspect destructeur m’est apparu soudain il y a quelques mois.
Est-ce capituler ? Baisser pavillon (Pavillon à tête de mort?) savoir si je saurai m’extraire du bourbier de silence et de démission où je m’enlise depuis des années. J’en ai perdu les avantages (de la solitude) et n’en subis à présent que les inconvénients : quasi-impossibilité de travailler et de croire à mon travail, refus des autres (de leur aide), et, tout récemment, douloureuses crises nerveuses à base d’insomnies, de troubles respiratoires, de confusion mentale, de tremblements, de phobies variées, etc. Mon médecin consulté juge cet état assez inquiétant. Il m’a donné un petit traitement neurologique pour enrayer ce processus dépressif ― dont les symptômes me rappellent tragiquement (en moins accusé, certes) ceux du grand bouleversement d’il y a vingt ans. L’impossibilité de fixer mon attention sur une page de livre, donc de lire, en est un des plus pénibles ; qui ne s’était pas manifesté depuis vingt ans.
Ceci pour te dire que tout cela forme un tout « symptomatique », en relation étroite avec l’être nouveau appelé à naître. Tout (et tous) me le confirme. Le modèle Michaux ne peut être le mien ; ses refus, sa solitude n’ont absolument pas la même signification, la même portée que les miens. Il a son œuvre derrière lui, il a 80 ans ; il peut se permettre (il doit) de refuser les sollicitations du monde (les plus inutiles, en tout cas). Il peut jouer les sages (peut-être en est-il un…). Mais pour moi, « jouer les sages », c’est la mort. Celui qui n’a rien à manger ne peut se permettre de refuser le morceau de pain qu’on lui propose. Ce serait de la folie, de l’autodestruction ― la négation et le mépris de la vie (et de Dieu).
Je ne veux plus vivre comme je vivais. Ma solitude était réelle ; c’est-à-dire qu’elle excluait la relation humaine. Je me drapais dans l’orgueil du non serviam (jusqu’à ne pas ― ou ne pas pouvoir ― écrire). Situation dont l’aspect destructeur m’est apparu soudain il y a quelques mois.
Est-ce capituler ? Baisser pavillon ? (pavillon à tête de mort).
Nullement. C’est courage de vivre, au contraire ; tentative d’« être ce que je suis » ― dans les étroites limites qui sont désormais les miennes ? (pavillon à tête de mort).
Nullement. C’est courage de vivre, au contraire ; tentative d’« être ce que je suis » ― dans les étroites limites qui sont désormais les miennes.
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