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Critique de Sarindar


Jean de la Varende, c'est l'homme d'une terre, la Normandie, dont il tirait toute fierté : il était né dans l'Eure en 1887.
Il était inévitable qu'il consacrât un ouvrage à Guillaume le Bâtard, devenu Guilaume le Conquérant (1027-1087). Cette biographie fut écrite de 1944 à 1946 et publiée avec des illustrations qui sont la reprise sous forme de dessins des détails de ce que l'on nomme la tapisserie de Bayeux (en réalité, une broderie).
Il voulut, avant de brosser le portrait du futur roi d'Angleterre, rappeler l'ascendance du duc de Normandie, faire le portrait de Robert le Magnifique, son père, qui s'éprit d'Arlette. Quand Robert mourut, il fallut que Guillaume prît les rênes du pouvoir et les tînt fermement. Il dut faire ses preuves, car les barons normands se liguèrent pour tenter d'affaiblir ce pouvoir, mais il trouva la parade, s'allia avec le roi de France, Henri Ier, et les écrasa lors de la bataille du Val-ès-Dunes en 1047.
La Varende montre que l'autorité du duc s'affermit après cet affrontement, et, que, parallèlement, les communautés monastiques se développèrent, avec une multiplication de fondations, l'abbaye du Bec en tête, et un formidable personnage comme Lanfranc en figure de proue.
L'auteur, qui s'y connaissait en matière de construction de bateaux, aborda la question de la constitution d'une flotte en vue de la conquête de l'Angleterre, pays dont Guillaume devait prendre en main les destinées au lendemain de la mort d'Édouard le Confesseur, avec le consentement de Harold. Mais ce dernier n'aurait pas respecté sa parole et aurait usurpé le pouvoir. La confrontation devint du coup inévitable, et Harold fut écrasé à Hastings, le 14 octobre 1066, par les forces normandes débarquées avec Guillaume dans le Sussex, défaite qui s'explique en partie par la fatigue des troupes de Harold qui avaient remporté quelques jours avant une victoire sur les forces du prince danois Harold Hardrada. La Varende nous dépeint ensuite l'oeuvre de la conquête de son royaume par Guillaume et de l'installation de l'élite normande sur les deux rives de la Manche. Il évoque bien sûr l'érection des mottes et tours normandes (qui deviendront des tours romanes). La fin de vie du duc-roi fut moins glorieuse. Et il y a aussi la question du grand recenssement des personnes et de leurs biens en Angleterre, des données chiffrées scrupuleusement consignées dans le fameux Domesday Book.
On trouve, dans le livre de Jean de la Varende, quelques lignes mémorables où la description des voûtes des églises amène à se demander si ces pleins cintres n'épousaient pas la forme de coques de navire retournées.
Très bel ouvrage et très bel hommage rendu à Guillaume, à ses conseillers et à ses compagnons. La conquête de l'Angleterre resta longtemps un objet de fierté pour les Normands.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)

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