M. le Duc

Pour la première fois, je n'ai pas été enthousiasmé par un roman de Jean de la Varende, et je dois dire que ça me contrarie.
Ce n'est pas que le style de ce roman-ci soit en-deçà de celui qui ornait les romans que j'avais déjà lus: La Varende prouve encore qu'il est l'une des plus belles plumes françaises de son siècle. Ce n'est pas que les thèmes soient inintéressants: la place de la religion dans le monde moderne, et par religion il faut entendre ici les manifestations les plus miraculeuses dont une certaine frange catholique a tendance à penser qu'elles sentent bien trop leur Moyen-âge, la difficulté de la noblesse à accepter que les temps enfuis le sont pour de bons et qu'il va falloir s'adapter, la sensualité en contre-pied de la sensibilité et j'en passe...
Le problème en fait, c'est que la moitié du roman passe complètement au-dessus de la tête du lecteur moderne, à se glisser de sous-entendus en cas de conscience que les personnages osent si peu évoquer entre eux que le malheureux lecteur se perd en conjoncture pour comprendre de quoi il s'agit.
Pour finir tout le monde est plus ou moins malheureux, et le lecteur ressent tellement peu d'empathie pour eux que vient l'envie de les secouer par le col!

Reste une très belle plume, mais M. le Duc a vieilli, au point d'être obscur au lecteur moderne.