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Critique de BillDOE


Il faut tout d'abord citer un extrait du projet de la maison d'édition Phébus pour savoir où l'on met les pieds lorsque l'on s'attaque à la lecture du « bateau fraise » d'Alain Labbé.
« Les lecteurs en quête de « plaisir du texte », d'une littérature affichant une sensibilité à l'homme et son destin, à l'humanité en somme, les amoureux d'espaces et de liberté y trouveront des récits de voyage et des témoignages auxquels le catalogue fait la part belle, à côté de romans français et étrangers. »
Que voilà des intentions plus que louables ! Et l'objectif est pleinement atteint avec « le bateau fraise », pour notre plus grande satisfaction.
Cette histoire est bien un récit, celui d'un homme qui a fait faire un virage à 180 degrés à sa vie, passant d'un bourlingueur des mers aux côtés d'un Éric Tabarly ou d'un Olivier de Kersauson pour se retrouver producteur de fraises à Plougastel. Il écrit : « Dans la vie on doit brûler ses vaisseaux de temps en temps… »
Quel courage, quelle volonté, quelle inconscience, quel tempérament de feu ne faut-il pas pour passer de l'élément eau à l'élément terre ? Assurément, il ne faut pas manquer d'air !
Après avoir affronté les éléments capricieux de toutes les mers du monde, l'auteur raconte cette nouvelle aventure de vie, ce quotidien à l'horizon barré de simple agriculteur. Loin d'être ennuyeux, ce texte explique toutes les difficultés auxquelles est confrontée cette activité. A l'heure où la société montre du doigt ces gens qui suent sang et eau chaque jour pour nourrir une population qui n'a comme reconnaissance que de les accuser d'être des « psychopathes » empoisonneurs de l'humanité, et tout ça pour des salaires bien en deçà de tous les barèmes légalement établis. Quand une société condamne la main qui la nourrit sans avoir pris connaissance de ce qui se passe réellement sur le terrain, juste sur des ouï-dire, elle se condamne elle-même à sa propre perte, elle est indigne.
L'histoire d'Alain Labbé passe outre ces attaques et explique simplement un quotidien vécu par des milliers d'agriculteurs, maraichers, producteurs, éleveurs et la violence sournoise, corrosive, récidiviste qu'ils endurent. Mais ils continuent car ils ont la foi dans leur métier et un courage digne des plus grands navigateurs. D'ailleurs l'auteur fait parfaitement l'analogie entre les deux activités qui ont, entre autres points communs, la météo et une expérience intrinsèque de la fatalité.
« le bateau fraise » est une rencontre inoubliable avec un auteur en devenir, Alain Labbé, et une maison d'édition qui tient ses promesses, Phébus. C'est une lecture simple, efficace, agréable et surtout indispensable pour réaliser qu'il y a des gens qui savent s'investir entièrement dans leur vie sans en faire une simple histoire d'argent.
Merci aux éditions Phébus et Babélio, qui, dans le cadre d'une masse critique privilégiée m'ont permis de découvrir le roman d'Alain Labbé, « le bateau fraise », lecture que je recommande vivement.
Editions Phébus, 250 pages.
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