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Critique de Marymary


« Faut que j'y aille, le p'tit a la picote. Bye, Chou ! » Ce sont les derniers mots que Sylvain a prononcé pour sa maîtresse, Charlène. A peine sorti de son lit, il va se pendre dans la maison de campagne familiale. A même pas trente ans. Pourquoi ?

Il était beau, gagnait beaucoup d'argent avec son métier de dépanneur informatique, avait une femme pas exigeante et un petit garçon de cinq ans. Pourquoi ?

Ce pourquoi va empoisonner la vie de Vincent, son père, qui va chercher désespérément une réponse pendant quinze ans. Il va aussi tourmenter Charlène au point qu'elle écrive des lettres à Sylvain quinze ans plus tard. « On a ri ensemble, on a baisé, on a niaisé… si t'allais pas bien, t'as jamais pensé que ça pouvait se régler ? C'est quoi le problème qui est assez gros pour qu'on se tue à cause de lui ? Même ceux qui se font dire qu'y vont mourir, y se dépêchent pas de se tuer. Ça t'a pris de même, en sortant d'ici ? Tu t'es dit, tiens, je vas écoeurer tout le monde, je vas aller me pendre ? »

Tous les deux cherchent à comprendre, mais plus ils cherchent de réponses, moins ils en trouvent… Et ils n'en trouveront jamais car les réponses n'existent pas.

C'est en se rendant compte de cela qu'ils vont enfin pouvoir se reconstruire et laisser Sylvain maître de sa décision, sans culpabiliser, sans se sentir trahis, minables ou idiots de ne pas avoir vu venir son suicide.

Mélanie, sa femme, va reporter tout son amour sur son fils Stéphane, un amour toxique…

Muguette, sa mère, ne pourra pas tout à fait vraiment survivre à la perte de ce fils dont elle ne souhaitait pas la naissance.

Marie Laberge signe un magnifique roman choral dans lequel l'existence des personnages va être axée autour des conséquences dramatiques de ce suicide dans une spirale finalement libératrice.

Elle explore toutes les interrogations et les sentiments des personnages avec finesse et justesse en dégageant une bienveillance réparatrice du malheur.

Je ne connaissais absolument pas la littérature québécoise et j'ai eu du mal avec les personnages de Mélanie, Charlène et Stéphane car je ne comprenais pas toutes les expressions, mais au fil du roman, j'ai fini par m'y habituer. Ben j'vous jure y m'ont pas achalée pantoute !

Merci à Babelio et aux éditions Stock pour m'avoir fait découvrir Marie Laberge et son formidable talent.
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