Les conseils, ça coûte pas cher, c'est pour ça que tout le monde en donne autant. Si y fallait les payer, on aurait la paix.
Comme c'est difficile de faire sa paix avec ceux qu'on a aimés et pour qui notre amour n'a pas suffi. (p. 444)
… fuir ne donnait rien : la souffrance court toujours plus vite que nous. Elle nous rattrape. Et, comme le loup dans les contes, elle nous dévore.
Très tôt, Stéphane a conclu que le sexe était accessoirement une pratique duale dans laquelle chacun se sert de l'autre pour atteindre un plaisir qui demeure solitaire.
S'il fallait échapper à tout ce qui enlaidit la vie , tout ce qui l'altère, la rend souffrante et surtout nous rappelle sa finitude, est-ce qu'on serait encore des êtres humains ? (p. 310)
Les six premiers mois, ce n'est pas le deuil de Sylvain qui a été difficile, c'est le deuil à vie de ma fausse tranquillité d'esprit. On ramasse tout ce qui se trouvait sous le tapis quand un tel événement survient. (p. 126)
On s'approche des gens dans la mesure où ils s'ouvrent, on ne peut pas forcer les rapports.
La vie est plus vaste que ce que j’en vois. La vie est plus forte que ce que j’en perçois. La vie est bien supérieure à la piètre interprétation que j’en fais. Que ce soit dans le bonheur ou dans le malheur.
Et c’est parfait comme ça.
(p. 419)
Y a une affaire avec le suicide, je pense. Comme si la personne décidait d'en finir mais que ceux qui restent peuvent pas en finir. Les suicidés, y nous refilent le problème. Y nous le laissent.
Mais je sais une chose: en mourant, Sylvain m'a montré un chemin exigeant et terrifiant. Celui de vivre avec la perte, avec le vide sans continuer à le creuser. J'ai essayé, j'essaye de marcher droit avec ma part de creux et ma part de plein, et je sais que j'ai été choyé, que j'ai reçu beaucoup d'amour (...)
J'ai beaucoup perdu parce que j'ai beaucoup reçu. (p. 364)