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Critique de gavarneur


Il y a un style dans ce livre, c'est un bon point. Savoir à qui il convient, et en particulier s'il me convient pourrait être une bonne question. Je n'ai pas de bonne réponse.
Donc je vais commencer par dire que les personnages, eux, ne m'ont pas tellement plu. Ou plus exactement je n'ai pas tellement aimé les partis pris de l'auteur sur eux. C'est bien d'aimer ses créatures, je pense que c'est essentiel pour un auteur, mais il est parfois difficile de faire partager ses points de vue à ses lecteurs. Pourquoi tous les publicistes seraient-ils des affreux, hypocrites et sans coeur, pourquoi les prostituées doivent-elles être, elles, des reines de coeur, les musiciens des êtres supérieurs, les voleurs des vengeurs masqués, les prêtres des lubriques sympathiques, les grand-mères de campagne des saintes et les notaires des salauds... j'en rajoute à peine : un tel conformisme jusque dans le paradoxal m'a énervé.

Alors pour revenir au style : pas plat, mais m'a pas plu, ou m'a plus plu au bout de peu de pages. Abus de la répétition (incantatoire ? Plutôt tireuse à la ligne). Pas triste : oui, c'est bon ça, perso "où est le bec" me gonfle. Bavard : oh que oui. Argotique : oui. Abus de mots à la mode oui. Allusions coquines sans en dire trop : oui mais ça sert à quoi ? Alors tout ça juste pour qu'on puisse dire qu'il a un style ? Je répète : c'est déjà un bon point, c'est déjà mieux que X et Y, en tête des best-sellers en France depuis quelques années (sans oublier Z, bien sûr). Mais aguicheur, facile, et finalement ne remportant pas mon suffrage.

Et sur le contenu de la narration : « roman bref, nerveux, mais avec quelques notes de lumière » a écrit l'auteur en me dédicaçant l'ouvrage*. Et c'est vrai. Lumineuses ses pages sur les platanes, pas d'une originalité folle (chez moi aussi les cons se vengent sur les platanes quand le treizième de la rangée de droite tue un de leurs copains en faisant un pas en avant vers la route le jour où le copain a trop bu et s'endort au guidon), mais oui, des pages sur les platanes sont belles, celles sur les villages, la pèche et les tourtes aussi. En revanche, sur la fin je n'ai pas aimé la description du résultat d'une agression (ratée, trop légère sur un sujet trop grave, ne cause aucune empathie) et pas supporté la suite des événements et la façon de la présenter comme naturelle.

Un dernier mot pour monsieur l'éditeur, qui a mis en 4e de couverture : « Pendant que les bornes défilent, ils parlent : lui du képi blanc de son grand-père, elle du goût des frites. le lecteur les écoute comme un passager de covoiturage. le sérieux bienveillant des platanes est un roman blablacar. » C'est quoi ce délire ? 10% de ventes en plus espérés par cette allusion à blablacar ? Ou une critique pour dire que c'est aussi bavard et pas plus malin qu'une conversation moyenne pendant un covoiturage ? Je m'interroge.

*est-ce habituel, de faire la claque pour son livre quand on le dédicace ?
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