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Critique de Valmyvoyou_lit
Janvier 2002. Alice reçoit un appel de Lina, qu'elle n'a pas vue depuis quinze ans. Les vraies amitiés reprennent où elles se sont arrêtées, la distance des années n'existe pas. Aussi, lorsque Lina confie ses journaux intimes, à son amie d'enfance, et lui demande de rédiger ses souvenirs, celle-ci accepte immédiatement. Elle connaît son histoire et ses douleurs.
Elles se sont rencontrées lors de leur entrée en sixième, en septembre 1972, à Mende. Elles se sont aimées immédiatement. Elles étaient toutes les deux bonnes élèves, cependant, Lina excellait dans toutes les matières. Elle venait de Guéret, dans la Creuse. Son père, secrétaire général de préfecture, avait été muté après s'être insurgé au sujet de ce qu'il avait qualifié « de plus gros scandale de la Ve République ». (p. 38) Pendant dix ans, il ne s'était pas exprimé sur le sort des enfants déracinés de la Réunion. Sa mère, quant à elle, est médecin et est née en Martinique.
L'amitié entre les deux petites était exclusive. Lina avait des difficultés d'intégration dans sa nouvelle école, en raison de sa couleur de peau, mais surtout de ses facilités scolaires. de plus, son mal-être inexplicable la rend prétentieuse aux yeux des autres. A l'adolescence, de nouvelles connaissances lui révèlent la cause de son mal-être : elle a été enlevée à sa famille réunionnaise et adoptée par les Larsac. Dans les décennies 1960 et 1970, deux mille cent cinquante enfants furent retirés à leurs parents (pour des objectifs démographiques), avec la promesse qu'ils reviendraient pendant les vacances. En réalité, leurs noms et leurs dates de naissance ont été modifiés et leur mémoire, pour beaucoup d'entre eux, a été effacée.
A l'ombre des souvenirs interdits décrit la difficile et sinueuse quête d'identité de Lina. C'est une adolescente en souffrance. Élevée dans un milieu aisé et aimant, il lui manque une part essentielle d'elle-même : ses racines et des explications sur les raisons de son abandon. Lorsqu'elle effectue ses recherches, une loi du silence protège l'Etat. de plus, le destin s'acharne sur elle et l'ampute d'une autre partie d'elle-même. Elle fait preuve d'une détermination admirable pour surmonter ses souffrances.
Alice a toujours été là pour elle ; parfois discrètement, quand Lina se détache. Ce roman est, aussi, le portrait d'une magnifique amitié entre deux jeunes filles très différentes. « Tout les oppose, leurs origines sociales, leur physique, leur caractère, leur vision de la vie, mais ce qui les unit devient très rapidement indéfectible. » (p. 512) Ni les épreuves, ni les disputes, ni les chemins de vie éloignés, ne sont parvenus à les séparer. J'ai été très touchée par les valeurs d'Alice : elle respecte les silences et les erreurs de son amie, elle fait preuve d'une grande empathie.
Avec délicatesse et sensibilité, Christian Laborie retrace le drame des enfants déracinés de la Réunion, sous le prisme de l'amitié insubmersible. J'ai été très touchée par ce roman. J'ai adoré.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
Elles se sont rencontrées lors de leur entrée en sixième, en septembre 1972, à Mende. Elles se sont aimées immédiatement. Elles étaient toutes les deux bonnes élèves, cependant, Lina excellait dans toutes les matières. Elle venait de Guéret, dans la Creuse. Son père, secrétaire général de préfecture, avait été muté après s'être insurgé au sujet de ce qu'il avait qualifié « de plus gros scandale de la Ve République ». (p. 38) Pendant dix ans, il ne s'était pas exprimé sur le sort des enfants déracinés de la Réunion. Sa mère, quant à elle, est médecin et est née en Martinique.
L'amitié entre les deux petites était exclusive. Lina avait des difficultés d'intégration dans sa nouvelle école, en raison de sa couleur de peau, mais surtout de ses facilités scolaires. de plus, son mal-être inexplicable la rend prétentieuse aux yeux des autres. A l'adolescence, de nouvelles connaissances lui révèlent la cause de son mal-être : elle a été enlevée à sa famille réunionnaise et adoptée par les Larsac. Dans les décennies 1960 et 1970, deux mille cent cinquante enfants furent retirés à leurs parents (pour des objectifs démographiques), avec la promesse qu'ils reviendraient pendant les vacances. En réalité, leurs noms et leurs dates de naissance ont été modifiés et leur mémoire, pour beaucoup d'entre eux, a été effacée.
A l'ombre des souvenirs interdits décrit la difficile et sinueuse quête d'identité de Lina. C'est une adolescente en souffrance. Élevée dans un milieu aisé et aimant, il lui manque une part essentielle d'elle-même : ses racines et des explications sur les raisons de son abandon. Lorsqu'elle effectue ses recherches, une loi du silence protège l'Etat. de plus, le destin s'acharne sur elle et l'ampute d'une autre partie d'elle-même. Elle fait preuve d'une détermination admirable pour surmonter ses souffrances.
Alice a toujours été là pour elle ; parfois discrètement, quand Lina se détache. Ce roman est, aussi, le portrait d'une magnifique amitié entre deux jeunes filles très différentes. « Tout les oppose, leurs origines sociales, leur physique, leur caractère, leur vision de la vie, mais ce qui les unit devient très rapidement indéfectible. » (p. 512) Ni les épreuves, ni les disputes, ni les chemins de vie éloignés, ne sont parvenus à les séparer. J'ai été très touchée par les valeurs d'Alice : elle respecte les silences et les erreurs de son amie, elle fait preuve d'une grande empathie.
Avec délicatesse et sensibilité, Christian Laborie retrace le drame des enfants déracinés de la Réunion, sous le prisme de l'amitié insubmersible. J'ai été très touchée par ce roman. J'ai adoré.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
