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La vie et demie, le roman qui a révélé
Sony Labou Tansi dans les années 80, j'ai choisi celui-ci moins connu. L'auteur y dépeint la corruption et post-colonialiste et les dictatures qui sévissent à ce qui étaient alors le Congo, le Zaïre et l'Angola, poussant Dadou, directeur d'école, à fuir après cinq ans de prison pour fausse accusation. Sa famille est massacrée, il n'a plus rien, sauf la jeune Yealdara, fille de bonne famille qui le protège et l'aime.
Yealdara, parlons-en: après avoir permis à Dadou de franchir le fleuve Congo pour se cacher, elle suit la même route quelques années plus tard. Héroïne tardive de ce récit, elle subit tous les outrages pour se protéger et se battre, à son niveau pour la liberté. Il y a la ville, contrôlée par les Bérets qui contrôlent le moindre passant, prêts à le tabasser, l'enlever ou l'emprisonner arbitrairement, et les rives du Congo où les familles se taisent, vivent de la pêche et occasionnellement cachent les fugitifs.
En interrogeant la place à prendre dans cette société,
Sony Labou Tansi utilise une écriture très moderne, dynamique et elliptique, ce qui rend parfois la compréhension difficile. Il y a une poésie du paysage, surtout autour du fleuve qui symbolise à la fois la frontière, la fuite, la renaissance et une fragile parenthèse au coeur de la violence, l'expression d'un changement profond chez Dadou quand il sort de prison, seul, par rapport à l'homme fier et noceur qu'il était alors.
Je ne cacherai pas que je me suis parfois perdue en cours de lecture, mais c'est un livre fort, tragique, qui me donne très envie de lire
La vie et demie.