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Critique de bucephale


C'est un témoignage clair, sincère, de l'épisode d'une dépression. Cela insiste moins sur la douleur en elle-même que sur l'enfermement qu'elle provoque. La dépression rompt des liens. Ces liens se maintiennent si l'entourage reste solidaire du malade. C'est aussi les liens intérieurs : l'absence de plaisir par rapport à ce qui faisait plaisir avant, comme le détachement à ce qui nous attachait à nous-même. le corps flanche comme une marionnette dont on a coupé les fils. Cette césure, cet éloignement, cette « glace » qui nous sépare du monde, l'intelligence, les capacités intellectuelles diminuées, parce que la volonté n'est plus là. C'est autant une maladie de la volonté que de l'enfermement en soi. Il y a bien sur la mésestime de soi, ce sentiment d'être un « déchet », et là, c'est intéressant que le narrateur du livre soit une personnalité aussi célèbre, et reconnu que Philippe Labro. Parce que la dépression peut tout balayer même ça : une vie sociale, une reconnaissance sociale, le doute peut s'insinuer partout et en chacun de nous. Philippe Labro a traversé une longue nuit de douleur, il essaie pour expliquer il s'en est extirpé, qu'il y a eu des points d'achoppements lors de la maladie, conjugués au résultat des médicaments, à son entourage (il fait la différence entre « les amis » et les autres) qui l'a soutenu malgré l'être totalement différent qu'il était devenu. Il insiste aussi sur cette honte qui le prend d'être aussi vulnérable, de devoir peser sur les autres, sa perte de liberté, mais il ne s'appuie jamais sur eux, il démissionne de tous les rôles qu'il doit jouer. Il écrit enfin que quelque chose en lui lui a servi de ressort, quelque part une volonté sous jacente a pesé, pour que finalement il s'en sorte.
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