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Critique de CFanny014


Interrogé par des amis sur l'identité de la jeune femme figurant sur une photo, Dominique l'un des frères du narrateur-auteur répond : « Une amie de la famille ». Dominique se sent alors coupable d'une trahison, c'est dire le silence autour de la disparition d'Annie, leur soeur, enfermée dans « un sarcophage de plomb ».
Une amie de la famille est un très beau récit. le 1er novembre 1968, à Anglet, une vague déchaînée balaie les rochers de « La chambre d'amour » où Annie, son fiancé Gilles, les frères d'Annie se promènent. Une lame emporte Annie et son fiancé. Les secours tardent à arriver. Des surfeurs ramènent Annie sur la plage où elle meurt d'épuisement. Gilles survit. C'est la sidération. Annie avait vingt ans, l'auteur en a quinze. le silence sur ce drame va durer cinquante ans. Et le récit débute ainsi : « Je suis né à quinze ans. » L'auteur est convaincu qu'il faut un évènement particulier pour entrer en littérature. Poussé par ses filles qui veulent connaître la vérité sur la mort de leur tante, Jean-Marie Laclavetine s'interroge sur la façon d'entretenir la mémoire, le souvenir d'un défunt. Comment donner une place à Annie parmi les vivants ? Comment lever le tabou familial maintenant que les parents ne sont plus là ? L'auteur interroge la fratrie, rencontre Lydie, l'amie, retrouve Gilles, étudie photos et correspondance, décrypte ses rêves. Mais les mots transforment, les photos font écran, la mémoire est peu fiable, défaillante, menteuse parfois. A travers les lettres que ses parents se sont échangées, l'auteur nous livre un


témoignage sur la France des années 1950-1970 et les valeurs d'un couple de catholiques progressistes. Il s'interroge sur la mission de la littérature, pour lui écrire ne répare pas, écrire fait circuler ce qui est enfoui, écrire c'est mettre de l'ordre dans le chaos , écrire c'est « coudre ensemble les lambeaux épars que la mémoire accroche dans les recoins de nos consciences . »
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