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Lettre ouverte à Jean-Marie Laclavetine

Monsieur Laclavetine,

Je n'avais jamais rien lu de vous. Je ne savais rien de vous non plus ou pas grand-chose.
Je vous ai entendu parler pour la première fois le samedi 8 juin 2019 dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo. Et ce que vous avez dit ce jour là m'a bouleversée.
Vous avez raconté l'histoire de votre soeur Anne-Marie, le long silence familial qui a suivi sa mort puis, après le décès de vos parents, votre désir, né d'un rêve, de la retrouver, de savoir qui était cette soeur que finalement vous n'aviez pas eu le temps de connaître vraiment. Vous avez parlé aussi de l'étrange fonctionnement de la mémoire, des fausses pistes sur lesquelles elle vous avait mené et de votre volonté de ne pas rectifier ce que vous aviez commencé à écrire et qui, un peu plus tard, s'était révélé faux.
Vos mots simples, sensibles, votre sincérité, votre émotion, votre retenue et, en même temps, cette nécessité devenue la vôtre de dire qui elle était m'ont beaucoup émue. J'aurais aimé vous le dire mais quand je suis allée sur le stand, l'heure de la dédicace était passée et vous étiez parti. Heureusement peut-être, car je me serais sentie bien incapable de vous dire à quel point vous m'aviez touchée.
Je viens, ce soir, de finir votre récit et mon émotion est telle que j'ai bien du mal à trouver mes mots. Car voyez-vous, j'ai fait de belles, très belles rencontres en lisant votre livre.
Bien entendu, j'ai fait la connaissance d'Anne-Marie... (Excusez-moi de ne pas l'appeler Annie comme vous le faites dans votre livre mais vous-même, à deux reprises, vous l'appelez Anne-Marie...) Quelle femme attachante et comme vous avez su nous la rendre vivante ! J'ai tellement aimé votre soeur, Monsieur Laclavetine, une femme entière, drôle, éprise de liberté, coincée dans une époque qui n'est pas la sienne, mal à l'aise avec les convenances, inventive, audacieuse, intelligente, indépendante, originale, franche, spontanée, sensible, inquiète, joyeuse... J'ai observé attentivement les photos que vous avez eu la très bonne idée de reproduire dans le livre. J'en aime deux particulièrement : celle de la page finale où Anne-Marie lève son verre en souriant. Elle a, je trouve, un air un peu malicieux et semble nous inviter à vivre, à profiter, à être heureux. Franchement, on a envie de trinquer avec elle « à la vie ».
Cette photo m'a fait pleurer.
Je retiens aussi la photo de la page 167 : Anne-Marie est très belle. Elle fait très jeune, a les joues un peu rondes et un air très doux. On a envie de la connaître, de l'approcher, de parler avec elle.
J'ai donc rencontré votre soeur et le portrait que vous en faites est tellement magnifique. Quel hommage superbe vous lui offrez là ! L'évocation de votre rencontre avec Gilles est bouleversante… Mais il ne faut pas que j'en dise trop.
J'ai aussi rencontré dans ce livre votre famille, et notamment vos parents. C'est toute une époque et un milieu que vous peignez admirablement… Les lettres que s'échangeaient vos parents et qui témoignent de l'amour qu'ils se portaient l'un à l'autre sont d'une beauté absolue (quelle magnifique écriture!) et tellement tellement émouvantes. le portrait que vous faites de votre père est très touchant : on le sent parfois désarçonné par cette fille, votre soeur, qu'il aime infiniment mais qu'il a parfois du mal à comprendre… Vous avez tellement bien exprimé la sensibilité de cet homme, sa souffrance d'être éloigné de sa famille, sa volonté de réussir dans son travail pour que les siens soient fiers de lui, et son courage aussi.
Et puis, c'est aussi vous-même que j'ai commencé à connaître. Moi qui savais si peu de choses de vous, j'ai l'impression d'avoir vécu les tourments que vous avez pu ressentir au moment de l'écriture, vos interrogations sur le projet même de ce livre et la lente approche de celle que vous souhaitiez retrouver, apprendre à connaître et à qui vous vouliez peut-être aussi rendre, grâce à la magie de l'écriture, un peu de la vie qu'elle avait perdue.
Je crois qu'elle aurait aimé lire ce livre, qu'elle vous aurait certainement disputé un peu d'avoir révélé quelques-uns de ses secrets mais que, vous voyant un brin ennuyé, elle aurait éclaté de rire car au fond, j'en suis certaine, elle aurait été très fière de ce magnifique portrait de femme moderne et libre que vous avez fait d'elle.
Merci, Monsieur Laclavetine, pour ce livre exceptionnel et ces êtres fabuleux que vous m'avez permis de rencontrer. Ils m'ont touchée au fond du coeur et je ne les oublierai jamais.
(J'ai bien conscience à la fois de me répéter et de sembler un peu bébête dans l'évocation de mon émotion mais tant pis, j'assume!)
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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J'ai découvert Jean-Marie Laclavetine, pilier des éditions Gallimard, auteur, traducteur, éditeur… lors de « L'Autre festival celui qui ouvre les livres » , à Avignon.
La puissance de la littérature pour Jean-Marie Laclavetine c'est, après des décennies de silence – cinquante ans- chargées de douleur, pouvoir partir à la recherche de souvenirs, pour retrouver sa soeur aînée Anne-Marie, Annie pour les intimes, tragiquement disparue à vingt ans, noyée, c'est reconstituer par le biais d'une longue enquête, les souvenirs la concernant pour lui redonner vie, c'est aller à la recherche de ceux qui l'ont approchée, qui l'ont aimée, c'est découvrir qui elle était vraiment, une jeune-fille ardente, pétillante, amoureuse de Gilles.
La puissance de la littérature c'est aussi de pouvoir, par la grâce des mots, naître à quinze ans en se découvrant une vocation d'écrivain « La mort m'a fait ce que je suis ».
Pour Jean-Marie, la puissance de la littérature , ce n'est pas une thérapie, c'est mieux que cela, c'est vivre , partager, c'est se réconcilier avec la vie .
Une amie De La Famille est un récit émouvant. Une lecture pleine d'empathie.
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Quelle belle lecture! Ce n'est pas un roman, mais un moment de littérature qui débute comme un puzzle plein de trous.
L'auteur, âgé de 13 ans à l'époque d'un drame familial, décide 50 ans après de lever la chape de silence qui a recouvert la mort de sa soeur Annie âgée de 18 ans à l'époque.
Drame enfoui à un point tel qu'à la question de "qui est sur cette photo? " les parents répondaient" une amie de la famille".
C'est la curiosité de la seconde génération qui pousse donc Jean Marie, ses 2 frères et le presque fiancé d'Annie à l'époque , Gilles à se retrouver et se souvenir de ce funeste 1 novembre 68 à Biarritz, où une vague scélérate les a engloutis, mais seule Annie n'a pu être sauvée.
Ce texte m'a laissée aussi groggy, quelle force! La quête méticuleuse du moindre souvenir est bouleversante, et explique également comme la mémoire est trompeuse. L'auteur revient parfois sur certains souvenirs et se trouve face à une vérité autre.
C'est un formidable travail de mémoire certes mais aussi un cri d'amour fraternel pour une soeur pas trop bien connue qui se dévoile à travers des photos, des lettres, la découverte aussi de l'amour qui unissait ses parents, eux qui ont capté la mort de leur fille et lui ont fait un tombeau de silence. Magnifique.
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Enfin oserais-je dire. Voilà 50 ans qu'Annie a été emportée par une vague à Biarritz le 1er novembre 1968, 50 ans de silence. J.M Laclavetine arrive enfin à évoquer ce jour funeste, le jour où il est né pour de vrai dit-il.
Un récit touchant, émouvant où les souvenirs des uns et ceux des autres forment un camaieu de pièces parfois discordantes mais toujours aimantes. Jean et Janine, les parents, Marraine, la grand-mère sont aujourd'hui décédés. Eux seuls auraient pu combler les vides mais est-ce vraiment nécessaire pour "ressusciter" Annie? Il leur faudra admettre que leur soeur ainée reste pour partie une inconnue.
Par petites touches, le portrait finit par prendre forme. En 1968, les contraintes imposées aux filles étaient le plus souvent pesantes , régies par les conventions, le qu'en dira t'on, les codes sociétaux en vigueur. le carcan familial était pesant et gare à celle qui voulait s'en libérer!.
J.M Laclavetine évoque tout cela dans son récit.
Un beau portrait, une jeune fille qui enfin avait retrouvé le chemin du bonheur, à qui la vie promettait beaucoup. Une famille comme bien d'autres secouée par des drames, les accidents, mais une famille exceptionnelle où chacun est là présent et entoure l'autre. le temps a passé et ils sont toujours présents , sacré cadeau!
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Le 1er novembre 1968 la soeur aînée de l'auteur qui avait vingt ans et lui quinze a été emportée par une vague à Biarritz alors qu'ils se promenaient.

Ce livre est très intime et touche particulièrement.

On s'interroge sur le profond silence qui dès lors a enseveli toute une famille.

L'auteur revient sur ce deuil enfoui au plus profond de chacun, cinquante ans après .

Il se questionne et fait des recherches pour faire revivre cette petite fille, cette fille, cette soeur, cette jeune femme que tous ont aimé et la découvrir de nouveau.

Un besoin pour lui irrépressible, nécessaire et sans doute bénéfique.
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Vous me direz : encore de l'autofiction à la française ? Je n'i pas considéré ce récit comme un roman, mais bien comme un texte fraternel à la recherche d'Annie, la soeur aînée de Jean-Marie Laclavetine, la seule fille de la fratrie, emportée par une vague traîtresse sur la plage de Biarritz à l'âge de vingt ans. Un voile de douleur et de silence est alors tombé sur toute la famille, un chagrin impossible à exprimer, au point qu'à une personne qui demandait un jour qui était la jeune femme sur une photo, on a répondu « c'est une amie de la famille ». Un secret bien gardé, mais qui n'a pas détruit la famille, au contraire. Quand la présence d'Annie est revenue, près de cinquante ans plus tard, hanter Jean-Marie dans ses rêves, celui-ci s'est enfin décidé à lever le voile et il a mené l'enquête auprès de ses frères, en examinant les photos de famille,dans les nombreuses lettres que s'écrivaient leurs parents, auprès de la meilleure amie d'Annie et enfin auprès de son fiancé Gilles. Il reconstitue ainsi le terreau familial sur la côte Atlantique, entre Biarritz et Tours, le père qui travaillait durement à la SNCF et tentait de monter les échelons à coups de concours qui l'éloignaient de sa famille, la mère qui menait la barque avec l'aide d'une grand-mère, l'amour et la foi profonds qui guidaient ces deux parents. L'aînée des quatre enfants n'a pas le caractère facile, son exigence de vie et une rupture amoureuse la mènent dans une dépression profonde dont elle sortira grâce à l'amour de Gilles, le jeune homme qui l'a toujours aimée et à qui elle s'était fiancée en 1968. Là aussi c'est grâce à de nombreuses lettres échangées que Jean-Marie Laclavetine dessine le portrait d'une jeune femme qui avait accepté de se laisser porter par la vie et l'amour et dont les aspirations furent emportées par la vague.

C'est à petites touches, tout en retenue, que Laclavetine raconte l'histoire d'Annie et de sa famille, laissant enfin la place au chagrin, au deuil mais aussi à la vie, à l'enthousiasme qui portaient Annie. L'écriture élégante de l'auteur participe à la dignité et à la sensibilité de cette évocation qui ne veut jamais verser dans le pathos mais qui est infiniment touchante. Voici quelques extraits qui montrent ce beau style et aussi l'interrogation permanente de l'auteur sur le rôle de la littérature face au chagrin et au souvenir.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Les Biarrots connaissent bien la légende de Laorens et Saubade, couple romantique d'amoureux noyés dans la Chambre d'amour, cette grotte située dans un renfoncement de la falaise, sous le phare. Aujourd'hui, l'accès en est interdit par des grilles. Mais le 1er novembre 1968, une échelle verticale permettait d'y accéder.

C'est que firent l'auteur-narrateur du livre, Jean-Marc Laclavetine, accompagné de son frère Bernard, de sa soeur Anne-Marie (contracté en Annie par la famille) et de Gilles, l'amoureux d'Annie. Qui d'autre ? Pas le petit frère, Dominique, resté avec la grand-mère, la très désagréable vieille dame dite « Marraine ». Contrairement à ce que pensait Jean-Marie.

Que s'est-il passé à 15h35 (selon le journal local) ? La mer était agitée, comme souvent au Pays basque, et d'un seul coup une vague s'est ourlée, a fait le gros dos, s'est gonflée pour finir par claquer comme une gifle sur les visiteurs. Deux personnages se retrouvent emportés, la vague, la vague est une tueuse. On pense à celle d'Okusai, on pense à l'inéluctable, l'imprévisible, le destin qui soudain se referme en boucle, laissant hébétés les survivants. Parmi eux le jeune amoureux, qui aura tenté de ramener Annie à la rive. En vain. C'est un surfeur qui remorquera le triste fardeau, des secours arriveront, bien tard selon les souvenirs de Jean-Marie.

Pendant des années, le deuil sera impossible pour la famille. Quand on demandera qui est cette jeune fille sur la photo, le petit frère répondra : Une amie de la famille. (Voulait-il dire une Annie ? ) Comme si dire la mort c'était l'accepter.

Cinquante ans plus tard, Jean-Marie Laclavetine tente par l'écriture de restituer les faits, les émotions et ce qui devait arriver se produit : au fil de ses rencontres avec les survivants (l'amie d'Annie nommée Lydie, l'amoureux Gilles retrouvé en 2018, les frères), il apprend que la mémoire est capricieuse, accommodante ou perturbée, que les souvenirs que, dur comme fer, nous croyions exacts, sont déformés, incomplets. Comme si nous faisions des arrangements avec la vérité.

C'est une expérience que pouvons avoir vécue, nous aussi. Nous comprenons d'autant mieux Jean-Marie, notamment quand il recourt à l'écriture pour rétablir une certaine forme de vérité. Lequel d'entre nous n'a pas essayé d'écrire pour restituer - et mieux accepter - le passé ? Avec toujours ce cuisant regret de ne pas avoir interrogé les témoins alors qu'ils étaient encore en vie. Tout ce que nos parents, nos frères et soeurs, nos amis ont pu emporter avec eux...définitivement perdu.

Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain.
Le temps s'en va le temps s'en va ma Dame. Las ! le temps non, mais nous nous en allons.
Qui a dit mieux que Ronsard la nécessité de vivre l'instant présent ?

Ce livre autobiographique, illustré de quelques photos comme pour dire que tout est vrai, ce livre peut intéresser et émouvoir tout lecteur confronté au souvenir. Certains aspects peuvent sembler déconcertants voire peu utiles au propos (je pense en particulier aux liasses de lettres d'amour échangées entre ses parents) mais c'est in fine un livre à la fois touchant et intéressant.


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Les secrets de l'enfance sont les mieux gardés. Si la tendance actuelle va à la verbalisation des tabous familiaux, il était auparavant très malvenu de déballer ses états d'âme à ses proches.

« Qui est cette jeune fille sur la photo? demandait-on. — Oh!.. une amie de la famille» répondait pudiquement le petit frère Dominique, honteux à la fois de son mensonge et de son chagrin. La jeune fille, c'était leur grande soeur Annie.
Cinquante ans, c'est le temps qu'il aura fallu à l'auteur et éditeur Jean-Marie Laclavetine pour écrire sur le décès accidentel de sa soeur. 
Elle avait 20 ans quand une vague l'a emportée dans la baie de Bayonne. Les secours ont mis une heure pour arriver, Annie est morte d'épuisement.
À travers un récit photo très émouvant et grâce à nombreux compromis avec la mémoire —connue pour inventer et romancer à sa guise le passé et la douleur— le lecteur glane au fur et à mesure des pages quelques indices sur la vie de la jeune femme. Passionnée, excessive, amoureuse, poète, elle portait en elle le désir absolu d'aimer et le désespoir qui l'accompagne. D'une grande maturité, elle a marqué ses proches puis sa descendance, elle a même interféré dans l'inconscient de l'auteur et de quelques-unes de ses oeuvres. La mort d'Annie, le 1er novembre 1968 à 15h45, est pour lui une deuxième date de naissance, l'ayant conditionné à devenir l'homme qu'il est aujourd'hui.
Un magnifique roman sur l'enfance et le souvenir.
Lien : https://agathethebook.com/20..
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Au vu de la note et des critiques plutôt élogieuses, j'ai dû manquer quelque chose.
Et pourtant cela commençait bien. J'ai lu rapidement la première moitié, curieuse de découvrir comment l'auteur retrouvait ses souvenirs. J'ai trouvé intéressant ses commentaires sur la mémoire et son fonctionnement, comment certains souvenirs dont il est certain se révèlent faux. J'ai bien aimé également l'évocation de la France des années soixante.
Alors pourquoi cette note : j'ai trouvé que le récit s'enlisait, je n'ai pas aimé la partie où l'auteur cite des extraits de lettres que ce soient celles de ses parents ou celles de sa soeur. Tous ces passages m'ont semblé un peu artificiels, maintenant pour moi l'émotion à distance.
Un rendez-vous manqué.
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L'ambiguïté de la mer.
Parfois paisible parfois sauvage jusquà l'extrême.
Le 1er novembre 1968, à Biarritz, du côté de la « Chambre d'amour », elle happa de sa violence des jeunes qui se promenaient.
Ils étaient quatre.
L'auteur avait quinze ans, sa soeur vingt et la mer ne lui laissa aucune chance.
Cinquante ans après, Jean-Marie Laclavetine perce le mur de silence qui perdure depuis ce temps.
Secret d'une famille brisée par la douleur, les mots seront rares voire absents.
L'auteur remonte le temps. Il évoque avec ses frères, sa fille, une amie de la disparue, l'amoureux qui était présent, cette soeur dont on n'osait parler.
Peu à peu elle émerge de ce silence douloureux.
Une jeune fille pleine de questionnements, en proie à des douleurs et des doutes renaît sous la plume de son frère qui, les parents disparus, peut enfin la retrouver, la comprendre, lui donner la place qui lui revient parmi eux et ne plus être cet ectoplasme que l'on évite.
Il y a aussi toute la société, toute l'époque dans laquelle elle s'inscrit.
Des paroles, des écrits qui la disent dans toute la fougue de sa jeune vie que l'on sent douloureuse puis apaisée jusqu'au moment où…
Il y a les échanges épistolaires des parents, échanges très beaux, plein d'un amour solide comme on en rencontre de plus en plus rarement. Il y a la religion fortement présente et remise en cause.
Il y a l'auteur qui connut une seconde naissance, éclaboussé par le drame qu'il vécut et qui découvre le mécanisme jusqu'alors inimaginé de son écriture.
Cinquante ans de silence éclatent et nous parviennent, à nous inconnus.
Mais il y a tant de beautés, tant de sentiments universels, tant d'amour que ce récit n'a aucune impudeur et qu'il nous touche profondément.
Désormais Annie, son sourire que l'on perçoit sur les photos, sa soif de vivre que l'on lit, s'est installée en notre mémoire et sa vie comme sa mort ne sont plus ce silence que l'auteur a chassé.
Un récit sensible, émouvant qui se répercute en nous.
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