AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de marieclaude64


Au plus près des écrivains : la correspondance. Les lettres réunies dans ce recueil – les plus nombreuses sont celles de Charlotte – permettent de découvrir un autre visage de la famille Brontë. Loin des héros ou héroïnes romantiques.
Ces lettres accordent une place importante à la condition féminine. Dans cette première moitié du 19ème siècle, une jeune femme pour gagner sa vie ne peut être que gouvernante ou au mieux institutrice dans un pensionnat. Cette expérience vécue par les trois soeurs : Charlotte, Emily et Anne les a profondément marqué. Déception de ne pas être reconnues pour leur culture. Mépris de leurs employeurs. La condition féminine, c'est aussi le mariage. Charlotte ne croit pas à l'amour passion. Une femme doit être exigeante sur les qualités de son futur époux . Ces qualités, franchise, sincérité, affection lui permettront de le respecter, de l'apprécier et peut être de l'aimer. Mais Charlotte revendique le droit pour les femmes célibataires et cultivées de ne pas être mises au ban de la société et de pouvoir mener une vie active.
Dans ces lettres, Charlotte crie sa solitude. Enfermée dans Haworth, elle n'aspire qu'à partir,à connaître le monde et du monde. Elle est l'opposée d 'Emily qui ne se sent bien que dans sa solitude et ses landes venteuses. Charlotte étouffe, elle se révolte, elle supplie son amie Ellen Nussey de venir lui rendre visite. Les séjours au bord de la mer ou à Londres lui permettent de retrouver le moral et de tenir.
C'est la publication de ses livres qui va lui permettre enfin de rompre son isolement. Les nombreuses lettres à ses éditeurs témoignent de sa joie d'être publiée mais aussi de ses goûts littéraires. Elle n'aime pas Jane Austen. Elle semble déconcertée par le personnage de Thackeray dont elle apprécie les romans. Elle devient une amie très proche de Elizabeth Gaskell. Elle souhaite que ses livres soient lus et critiqués en tant qu'oeuvres littéraires et non comme des romans écrits par des femmes. Les oeuvres des soeurs Brontë sont publiées sous un nom d'emprunt .
Ces lettres sont habitées par la présence de la mort. Anne, Emily, Branwell disparaissent. Charlotte erre dans une maison désormais déserte. Bouleversant
Une lecture passionnante. La découverte d'une femme particulièrement attachante, Charlotte Brontë, la «  prisonnière «  de Haworth.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}