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Critique de Bequelune


Long poème en prose plutôt que véritable roman, de ça je me console est une vraie pépite de Lola Lafon. Daté de 2007, deuxième texte publiée de l'auteure, il prend pour point de départ la rencontre de la narratrice avec une jeune vagabonde italienne, leur coup de foudre réciproque, puis la disparition soudaine de cette dernière.

S'enchaîne une sorte de quête existentielle, organisée en chapitres très courts, dans laquelle l'héroïne prend à parti les autres personnages – et le lecteur – sur le sens de son époque, de sa génération (les « jeunes jeunes jeunes ») et sur cette guerre qui ne de dis pas son nom à l'oeuvre dans les rues occidentales.

Comme le dit si bien Virginie Despentes sur la 4e de couv, c'est « un roman poétique, léger et drole, mais les mots bien trempés dans le moteur à merde, ce qui fait qu'à part être poétique, ça reste une bonne claque dans la gueule ».

Une tentative de cartographie les horreurs quotidiennes, tout à fait acceptées, de notre monde, mais aussi ses résistances, ses poésies, ses refuges.

Car Lola Lafon est féministe et libertaire, on rapproche souvent ses idées de la mouvance dite autonome (une branche de l'anarchisme). Et ce roman est donc très politique, comme chacun de ses textes. Un appel vibrant à l'insoumission, à la mémoire aussi (« La mémoire est un sport de combat »).

Le genre de fille dont on dit qu'elle est « rebelle intelligente mais un peu extremiste ». Un vrai bijou.

Un livre génial. Qui fait du bien. Mettre des mots sur ces « accès de mort » quotidiens, du à ce monde. Et savoir qu'on n'est pas tout seul à vouloir y résister. Vivre vraiment.
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