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Critique de topocl


« Pour lui, apparemment, tuer n'était qu'un geste presque inévitable, rien qu'une réponse à la violence diffuse qu'on nous imposait tous les jours, la vraie responsable, elle. La serveuse fantôme, les milliers de fantômes qui balayaient les déchets français, ceux qu'on soustrayait des statistiques qui comptaient, ces corps assis sur les quais de métro, pas pressés parce qu'ils y resteraient la semaine, tous étaient des symptômes, des preuves de guerre sourde. »

Comme Lola Lafon, j'exècre le marchandisage des femmes, le tout-apparence et superficialité, l'exclusion des pauvres, la mise à l'écart des étrangers…Seulement, moi, je me console : je fais partie de ces Presque Morts qui s'attristent de tout cela en faisant passer le plat de lasagne à leur voisin avec un grand sourire, puis enchaînent sur autre chose...

Emilyatine, l'héroïne-miroir de Lola Lafon, elle, ne se console pas.

« On dit sois un peu ouverte.
En général, on m' enjoint d'être ouvert au moment même où passent dans les conversations des choses acérées qui forcent leur chemin vers mon cerveau pour y trouver une place que je ne veux pas leur donner.
(…)
Ont dit avoir les idées larges, je commence à mieux entendre, j'entends idées larges comme des idées obèses de compromis ».

Elle comprend qu'« On ne naît pas vivant on le devient. »
Quelle solution au-delà de la chaleur de l'amitié et de la solidarité ? La violence, les mots adressés à soi-même ou vers les autres, ou le refus ?

« Depuis des années, le monde tel qu'on me le présente ressemble à une histoire inspirée de faits réels à laquelle je n'arrive pas à croire, ni à participer. Et on est quelques-uns à ne pas croire à cette histoire vraie. »

De la mort de son père, non plus, elle ne se console pas…et c'est extrêmement touchant et fort beau.

Malgré de petits moments de sur-place dans la deuxième partie, cela donne un livre qui pourrait être prêchi-prêcha, où on ne peut pas adhérer à tout , mais qui est joyeux et déchirant à la fois, ébouriffant d' inventivité et d 'émotion, d'une vivacité chaleureuse. Une claque salutaire.
C'est un livre qui remue dans ces temps de violence terrifiante.
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