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Critique de igolenerougier


On est dans le bain dès le nom de la collectiion dans laquelle Marie-Hélène Lafon a été invitée à écrire. « Les auteurs de ma vie » : ce livre n'est pas un essai, pas un énième hommage à un grand écrivain. C'est une promenade avec un homme bien en chair avec lequel dès les premières lignes Marie-Hélène donne sa complicité en partage « Je vis un peu avec lui. Nous faisons bon ménage ». Cela n'est pas tout neuf et cela va durer : le texte a pour titre « Flaubert for ever » et les volumes de la Correspondance de Flaubert sont « en horizon d'attente sur le bureau de Marie-Hélène. Mais leur compagnonnage a ses règles de respect de chacun, règle énoncée dès la première page : « je ne peux pas écrire quand je lis Flaubert : ou je ne peux pas lire Flaubert quand j'écris ; ça ne peut pas se faire ensemble ». Loin d'être un modèle, Flaubert est une Oeuvre dans laquelle Marie-Hélène Lafon emmène son lecteur dès la lecture de la première Education Sentimentale par ce jeune homme de 24 ans à son père qui …s'endort. On entre sans détour dans l'univers flaubértien « on le devine, enseveli et enfoncé, comme on le serait dans une vase robe de chambre cossue et enveloppante, douillettement callé au creux d'une nébuleuse amicale, ancillaire, familiale ». Très vite on est happé par l'ampleur du personnage et de l'oeuvre. Alors, comme Marie-Hélène Lafon on ne peut faire autrement : « En manger, en manger par coeur, En asséner, en dévider. A ses amis . A ses amants. A ses élèves . A ses lecteurs. S'en réciter à l'intérieur muettement. Etre nourrie de. Etre adossée à ». Flaubert est bien « un auteur de ma vie ».
Cette puissance de la relation, Marie-Hélène l'offre à ses lecteur par la force de son écriture. Volontaire, incisive, sans fioritures, riche de ces phrases courtes et précises, de ces accumulations de verbes et d'adjectifs qui, telles les notes d'une musique, conduisent la partition vers un crescendo sans appel.
Mais l'oeuvre ne cache jamais l'homme, car « Flaubert fut beau. Flaubert fut jeune. Jeune. Glorieux. Blond, bouclé. Grand et bien fait. Flaubert eut mal aux dents. Flaubert fut foudroyé à l'âge de dix- sept ans sur le chemin de Pont l'Evêque, il échappa au Droit et il put commencer à vivre. » . Et lorsque tombent les derniers mots de Marie-hélène Lafon : « Flaubert est inépuisableFlaubert for ever » tout simplement : ON SIGNE !


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