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Critique de Fandol


Un régal et une déception !
Lauréat du Prix Renaudot 2020, Histoire du Fils, le dernier roman de Marie-Hélène Lafon m'a parfois emballé mais plus souvent embrouillé et finalement déçu.
Pour réaliser une saga familiale d'une telle ampleur – elle s'étale sur un siècle, de 1908 à 2008 – il aurait fallu un énorme pavé de plus de cinq cents pages ! Or, rien de tout ça. En cent soixante-dix pages, avec son style soigné, peaufiné, travaillé sur l'établi comme Marie-Hélène Lafon aime le dire, elle tourne autour d'André, fils d'un père devenu vite invisible après son lycée à Aurillac (Cantal).
Fidèle à son habitude, l'autrice excelle à parler de la campagne, de la montagne, entre Aurillac et Figeac (Lot). Elle joue avec les odeurs, les parfums mais me perd vite en tant que lecteur avec une cascade de prénoms.
J'aurais aimé que l'internat au lycée, en 1919, soit plus développé mais l'autrice a choisi une autre option : elle fait des bonds dans le temps, débutant en 1908 pour un terrible drame familial, passant donc au lycée en 1919 puis sautant en 1950 pour revenir à 1934 et plus loin encore en 1923 puis 1935, 1960, 1962, 1945, 1984, 1974 et pour finir en 2008 devant des pierres tombales, dans le cimetière de Chanterelle (Cantal) où tout a commencé.
Entre frères, soeurs, neveux, petits-neveux, père, mère, cousins, cousines… Marie-Hélène Lafon m'a encore perdu dans ses dernières pages pour montrer toute l'étendue d'une famille, des liens tissés ou distendus entre les êtres.
Enfin, j'aurais vraiment aimé qu'elle creuse davantage ce personnage de Paul Lachalme qu'elle abandonne trop vite, laissant planer son ombre au-dessus du roman. Avec Gabrielle, il a eu un enfant, le fameux fils, André, qui cherchera à rencontrer ce père si énigmatique qui ne sait même pas qu'il a un fils…
Malgré ces quelques reproches, j'ai apprécié une fois encore l'écriture de Marie-Hélène Lafon et sa façon tellement précise de décrire nature et êtres. de plus, elle gagne sur les deux tableaux car elle connaît parfaitement le monde rural dont elle est originaire, et la vie à Paris où elle réside. Histoire du Fils est donc un roman bien dans la lignée de ses précédents livres.
Avec Antoine dans les dernière pages, je ressens une infinie tristesse en constatant ce choix de l'éloignement, de l'abandon des lieux de vie familiaux pour d'autres bien lointains, abandonnant toutes racines. C'est ce que nous a apporté la fin XXe siècle et ce qui s'est accentué au début du siècle actuel.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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