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Critique de hanyrhauz


Quand je suis sortie de la librairie Eurêka street, je ne pouvais pas quitter les mots de Marie-Hélène Lafon. Alors, une fois n'est pas coutume, j'ai ouvert le livre que je venais tout juste d'acheter.
Je suis donc partie pour le pays d'en haut, ce coin de Cantal qui est celui de l'autrice. Ce pays qu'elle a quitté pour mieux y revenir en littérature. Dans cet entretien, elle évoque les thématiques qui lui sont chères, qui jalonnent son oeuvre, le rapport à la nature, au paysage, au monde paysan. Mais aussi son chantier littéraire qui ressemble aux corvées agricoles. Et les écrivains chéris, Flaubert en tête. Comme si je revivais depuis mon lit la rencontre tout juste passée.

Je l'ai déjà écrit, j'y reviens, la langue de Marie-Hélène Lafon est la mienne. du pays d'en haut au bocage qui est le mien, il n'y a qu'un pas. C'est une image, géographiquement il y a un monde. Mais pas sociologiquement. Je me retrouve évidemment dans le fait de ne pas être la petite fille qui a passé d'aimables vacances d'été chez ses grands-parents à la ferme mais qui a grandi là, arpentant jour après jour, ce paysage là. Celle qui accepte sans broncher que le gentil lapin si mignon finira dans une terrine. La fille qui n'a pas de nostalgie du retour à la nature puisqu'il lui a fallu partir, que c'était écrit comme ça. Une succession de réflexions qui font un drôle d'écho. Qu'elle ne connaît pas de paysans ayant de passion pour la randonnée par exemple. Ça vous semble anodin ? Ça m'a plongé dans un puits sans fond de souvenirs et d'évidence.

Et puis, en fin d'ouvrage, il y a un choix de textes d'auteurs amis, qui s'ouvre par La Montagne de Jean Ferrat. Cette chanson mille fois entendue à la maison, où on était plus Ferrat que Ferré. Marie-Hélène Lafon regrette de ne pas savoir écrire de chansons. Où tout est dit en peu de mots. Qu'elle découvre aujourd'hui avec plaisir Zaho de Sagazan. le partage de la langue va donc jusqu'à cette passion commune. Marie-Hélène Lafon fait mieux que des chansons, par cet entretien, par ses courts textes, elle ravive la flamme d'un monde qui n'est pas perdu, mais qui se cache aux yeux de ceux qui n'en sont pas.
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