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Critique de Marti94


J'aime beaucoup Lola Lafon, artiste complète, chanteuse et écrivaine.
Après le succès de "La petite communiste qui ne souriait jamais" que j'ai adoré, j'avais hâte de lire son nouveau roman "Mercy, Mary, Patty".
Elle reprend un fait divers et le revisite : le 12 février 1974, Patricia Hearst, la petite-fille d'un célèbre magnat de la presse, est enlevée sur le campus de Berkeley par un groupuscule révolutionnaire, l'armée de libération symbionaise (SAL), qui demande une rançon. Elle a 19 ans et va adhérer à la cause de ses ravisseurs et participer au braquage d'une banque. A l'époque, l'Amérique entière parle alors de syndrome de Stockholm, situation où les agressés développent des sentiments de sympathie, d'affection, voire d'amour, de fraternité, de grande compréhension vis-à-vis de leurs agresseurs et vice versa.
Mais la particularité de ce roman est que l'héroïne du livre n'est pas Patty Hearst mais Gene Neveva, une professeure d'université américaine en poste pour une année en France. Elle est chargée par l'avocat de la famille Hearst de rédiger un rapport à l'occasion du procès qui va s'ouvrir à San Francisco. Gene recrute Violaine, une jeune étudiante française, pour l'aider à dépouiller et synthétiser le dossier et les bandes enregistrées à l'époque. Nous suivons tout le processus d'analyse de la situation et la révolte lucite de Patty. Et puis, on retrouvera ces femmes, Gene et Violaine, des années plus tard.
Il faut dire que la narration est complexe puisque l'auteur utilise une troisième personne pour écrire cette histoire, narratrice qui évoque Violaine à la troisième personne du singulier et Gene à la deuxième personne du pluriel. J'ai bien aimé ce mode de narration que je l'ai trouvé très original. Il donne plus d'intensité à la lecture.
Au final, cela donne un roman politique qui décortique un fait divers retentissant pour mieux interroger nos sociétés, les injustices de classes et l'engagement des femmes.


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