Je dissimulais mes désirs dans des textes de fiction, enfant. Deux sœurs en fugue. Pourchassées par un monstre à deux têtes. Elles s’enfuyaient dans de sombres forêts. S’armaient de branches, de bâtons. Aujourd’hui, je ne cache plus mes désirs. Je voudrais que ce texte décime ma famille entière.
Je dissimulais mes désirs dans des textes de fiction, enfant. Deux soeurs enf fugue. Pourchasser par un monstre à deux têtes. Elles s'enfuyaient dans des sombres forêts. S'armaient de branches, de bâtons. Aujourd'hui, je ne cache plus mes désirs. Je voudrais que ce texte décime ma famille entière.
Nous étions, ma sœur et moi, les victimes parfaites pour mon père. Nous avions toutes les deux un vagin.
L'enfance n'existe pas. Existent la peur du noir, les engelures et les loups.
Je suis une chienne et un jour mon père s’en mordra les doigts.
J'aurais voulu écrire un roman sur mon enfance avec des pages et des pages remplies décriture. Sans espaces blancs, sans pauses ni silences. Que l'on comprenne bien tout le vacarme que fait faire la peur de mourir a un coeur.
Je n'arrive pas à écrire avec suffisamment de haine. Que m'arrivera-t-il si ce texte ne suffit pas à le tuer ?
A quoi bon écrire chaque épisode, chaque violence, chaque soumission. Jamais personne ne pourra comprendre ce que c'était que de grandir sous le même toit que cet animal. Et même si j'avais des photos à montrer et des enregistrements vidéo et d'autres photos encore, il faut l'avoir vécu dans son corps pour comprendre. Je fais partie des éclopées. De ces gens qui ont expérimenté au plus pres du coeur la déchirure du monde. Je ne crois en rien si ce n'est en la capacité des hommes à détruire.
J'ai toujours trouvé idiots tous ces enfants qui s'égosillent de peur à l'idée des ombres tapies sous les lits ou dans les placards. Moi je sais où les monstres dorment la nuit. Je sais exactement où.
En ce moment précis. Il y a. Quelque part dans le monde. Une fillette en boule. Chavirée par l'image de son père mort. A l'ombre de sa veilleuse ou sous les couvertures, elle imagine son papa les bras en croix. Sa tête bourdonne de "Et si".
" Et si " papa crevait sur le chemin du retour.
" Et si " un dix-huit roues écrabouillait sa voiture.
" Et s'il " tombait en panne sur la voie ferrée. Faites qu'un train le percute, l'écrase, le démolisse. " Et si " sa carcasse anéantie par la tôle, la ferraille.
Dans chaque pays du monde....