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Critique de lilicrapota


waouh!
Alors le style est un peu daté, hein : phrases super bien construites, vocabulaire châtié à l'extrême, dialogues soignés qui ne se diraient jamais comme ça dans la vraie vie ;-)
Mais je retrouve, comme souvent dans la littérature scandinave : un rapport à la nature fort, et surtout un rapport au "merveilleux" au travers des visions de Lotta, de l'imaginaire qu'elle défend.
Mais surtout, et surtout, le roman est porteur sans être incisif, sans forcer le passage dans l'intimité du lecteur. La thèse soutenue est amenée de façon incroyable, et la conclusion finale est d'une maîtrise incomparable!!!!
Au départ, on suit le retour au pays de Sven, le banni : banni parce qu'au cours d'une expédition et alors que la mort rodait, lui et ses compagnons auraient, pour survivre???? mangé de la chair humaine. de là s'installe le dégoût dans le regard de l'ensemble de la communauté. C'est le thème principal du roman : le dégoût! Sven fait tout pour se racheter, prouve son intelligence, son habileté, il fait en fait tout ce que les autres ne veulent pas faire, il tente de racheter son dégout de lui-même en effectuant les tâches qui dégoûtent les autres en quelque sorte. Ainsi, il s'occupe d'un criminel (qui dégoute tout le monde), des vagabonds, des enfants dont personne ne veut, des malades...
Assez subitement, le roman quitte la trajectoire de Sven pour suivre celle de Lotta...je me demandais assez dans quel objectif, jusqu'à ce que Lotta croise elle-même la vie de Sigrun (l'épouse du pasteur qui a mis Sven au ban de sa paroisse). Donc bien sûr, les trajectoires des uns et des autres vont se recouper pour finalement s'épouser ;-)
L'évolution psychologique des personnages est décrite avec force : on n'est pas dans l'empathie totale, comme avec certains romans plus actuels, je pense à Jeanne Benameur par exemple, mais dans la compréhension parfaite des arcanes des personnages. le thème du dégoût parvient à rejoindre, assez miraculeusement, le thème de la 1ère guerre mondiale qui sous-tend la fin du roman : et le dégoût devient le dégoût de la mort, mais surtout l'amour de la vie, glorifié, emphasé, métamorphosé en quelque chose de céleste (d'autant plus que celui qui tient les paroles finales est un pasteur!!!) ; le thème de la rédemption est lui aussi travaillé à l'extrême, de pair avec le reste. non vraiment, la conduite et la maîtrise du roman m'ont vraiment scotchée!!!! ;-)
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