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Critique de Sachenka


Dans un petit village du Varmland, Jans Andersson de Skrolycka souffre d'un amour fou envers sa fille Claire-Belle. Elle est le centre de son univers, dans tous les cas sa petite princesse, et il est prêt à lui passer tous ses caprices. Devenue adulte, elle part en ville gagner sa vie (et assurer le bien-être de ses vieux parents par la même occasion) mais sa situation fait rouler les commérages au village : elle serait prostituée. Refusant de croire les rumeurs et les sous-entendus, Skrolycka élabore insconciemment et pour son propre bénifice tout une histoire. En effet, si sa fille donne peu de nouvelles d'elle-même, c'est qu'elle est grandement occupée : elle ne peut qu'être devenue impératrice du Portugal. C'est l'évidence ! Et, par le fait même, Skrylocka ne peut qu'être empereur lui aussi. Cela va de soi, non ? Et les villageois, plutôt que de contrarier ce pauvre homme, qui a bossé dur toute sa vie pour sa famille et pour les autres, entrent dans son délire. Touchant !

Avec son roman L'empereur du Portugal, l'auteure suédoise Selma Lagerlöf nous livre ici un autre petit bijou. C'est une histoire sans grande prétention – il ne s'y passe pas grand chose, l'action lève peu et tarde à arriver –, mais ô combien poignante. Ce sont les émotions et cet amour inconditionnel de Skrolycka qui rachètent le tout. Jamais relation père-fille n'aura été plus déchirante. C'est incroyable comment l'amour paternel peut transformer. Quand on dit qu'il peut déplacer des montagnes… En tous cas, il est puissant et peut mener à la folie. En effet, Skrolycka préfère s'inventer mille scénarios plutôt que de croire à l'impossible, soit que sa fille ne soit plus le petit ange qu'elle fut jadis, et c'est un peu amusant – ou triste – de voir comment son esprit travaille fort pour expliquer les réactions de son entourage, pourquoi il continue à vivre dans sa chaumière alors qu'il possède un titre aussi prestigieux que celui d'empereur.
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