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Dans un petit village du Varmland, Jans Andersson de Skrolycka souffre d'un amour fou envers sa fille Claire-Belle. Elle est le centre de son univers, dans tous les cas sa petite princesse, et il est prêt à lui passer tous ses caprices. Devenue adulte, elle part en ville gagner sa vie (et assurer le bien-être de ses vieux parents par la même occasion) mais sa situation fait rouler les commérages au village : elle serait prostituée. Refusant de croire les rumeurs et les sous-entendus, Skrolycka élabore insconciemment et pour son propre bénifice tout une histoire. En effet, si sa fille donne peu de nouvelles d'elle-même, c'est qu'elle est grandement occupée : elle ne peut qu'être devenue impératrice du Portugal. C'est l'évidence ! Et, par le fait même, Skrylocka ne peut qu'être empereur lui aussi. Cela va de soi, non ? Et les villageois, plutôt que de contrarier ce pauvre homme, qui a bossé dur toute sa vie pour sa famille et pour les autres, entrent dans son délire. Touchant !

Avec son roman L'empereur du Portugal, l'auteure suédoise Selma Lagerlöf nous livre ici un autre petit bijou. C'est une histoire sans grande prétention – il ne s'y passe pas grand chose, l'action lève peu et tarde à arriver –, mais ô combien poignante. Ce sont les émotions et cet amour inconditionnel de Skrolycka qui rachètent le tout. Jamais relation père-fille n'aura été plus déchirante. C'est incroyable comment l'amour paternel peut transformer. Quand on dit qu'il peut déplacer des montagnes… En tous cas, il est puissant et peut mener à la folie. En effet, Skrolycka préfère s'inventer mille scénarios plutôt que de croire à l'impossible, soit que sa fille ne soit plus le petit ange qu'elle fut jadis, et c'est un peu amusant – ou triste – de voir comment son esprit travaille fort pour expliquer les réactions de son entourage, pourquoi il continue à vivre dans sa chaumière alors qu'il possède un titre aussi prestigieux que celui d'empereur.
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Il s'agit la de ma première rencontre avec Selma Lagerlöf et j'ai bien aimé ce bel hommage d'un père qui aime tant sa fille.
Les chapitres sont courts et le narrateur nous livre ses souvenirs avec pudeur et poésie.
Le lecteur voyage en Suède ou le climat est rude et ou les croyances ont une place très importante.
Pourtant j'ai trouvé l'histoire un peu plate, certains souvenirs m'ont plu, d'autres sont un peu moins intéressants.
Quoiqu'il en soit l'écriture de l'auteure est vraiment agréable a lire et je ne tarderai pas a me lancer dans un autre de ses romans.
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L'amour fou, inconditionnel d'un père pour sa fille. Un roman émouvant s'il en est !

La fille de Jan nait sans que celui-ci ne l'ait vraiment attendue. Mais dès qu'il la prend dans ses bras, un amour puissant et immuable s'empare de lui. Une complicité hors du commun va grandir entre eux pendant toute la jeunesse de Claire-Belle, jusqu'à ses 17 ans où elle est contrainte de quitter ses parents afin d'aller gagner de l'argent à la ville pour sauver leur habitation. Pourquoi ne donne-t-elle ensuite plus aucune nouvelle ? Comment ce père va-t-il parvenir à survivre malgré ce manque terrible ? Ne reverra-t-il jamais sa fille ? Qu'est-elle devenue ?

Ce roman est narré à la façon très plaisante d'un conte populaire et nous emmène en plein XIXe siècle, dans une région reculée de Suède. Il débute avec de bons sentiments, une certaine douceur décrite dans la relation père-fille. Ça met du baume au coeur.
La nature est très présente et souvent décrite, ainsi que les travaux des hommes, les intérieurs rustiques. Tout cela dans une langue soignée mais un style qui reste très fluide. J'aime comme Selma Lagerlöf dévoile, par un léger humour, toute sa sympathie pour les personnages à qui elle donne vie dans ses phrases.
Dans la deuxième partie du roman, après le départ de la jeune fille, le ton change quelque peu. le récit reste focalisé sur le père et place le lecteur en attente, comme lui, de savoir ce que devient la jeune fille. le destin tragique du père se déroule alors devant nous : incapable de faire face à la vérité, il y échappe en cédant à une sorte de folie. La réalité est vite détournée au profit de croyances religieuses et populaires, troublant parfois la vie des habitants de la région. On est parfois à la limite du ridicule et on frôle le manque de crédibilité. Je me suis demandée où l'auteur voulait en venir et j'ai craint d'être déçue par la fin qui est assez inattendue mais me convient.
Selma Lagerlöf dépeint la société de son temps, au XIXe siècle et dans une région où la population de déplace peu et les croyances sont fortes. Plusieurs fois j'ai pensé que la folie de ce père c'est avant tout cet amour fou qui le lie à sa fille. Puis on lui découvre malgré tout une certaine lucidité… Ne serait-ce pas les conventions sociales qui ont pesé lourd dans ses réactions face à la vérité ? il a alors trouvé un moyen personnel de ne pas perdre la face, si l'on peut dire.

Une histoire simple, surprenante, mais oh combien poignante, entre roman réaliste et conte traditionnel.
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Jan de Skrolycka est un humble travailleur journalier. Sa femme est en train d'accoucher dans leur cabane, et le pauvre Jan est relégué à l'extérieur : une naissance, à l'époque, c'est une affaire de femmes et les futurs pères n'ont pas à s'en mêler. Jan se sent rejeté et se sent mal disposé envers le bébé à naître ; après tout, c'est à cause de ce nouveau-né que Jan doit rester seul.
Pourtant, lorsqu'il rentre enfin dans sa cabane, Jan change bien vite d'avis. Les sages-femmes lui mettent le bébé dans les bras et Jan sent son coeur commencer à battre très fort. le sentiment paternel qui se cachait au plus profond de lui vient de se réveiller et ne le lâchera plus.
Dès lors, le nouveau papa s'attache à sa petite fille qu'il décide de baptiser Claire-Belle en hommage au soleil qui, d'après Jan, est venu saluer la petite alors que père et fille se tenaient sur le pas de leur porte.

L'amour peut-il rendre fou ? Si l'on en croit Françoise Sagan, c'est tout à fait possible, puisqu'elle a affirmé : "J'ai aimé jusqu'à atteindre la folie. Ce que certains appellent la folie; mais ce qui pour moi, est la seule façon d'aimer."
C'est un petit peu ce qu'il se passe pour Jan également. Son amour pour Claire-Belle, loin de faiblir avec les années, se renforce, jusqu'à lui causer bien des ennuis quand sa petite fille sera devenue grande.
Mais reprenons depuis le début.
Dès sa naissance, Claire-Belle semble être une enfant délicieuse. Cette petite fille adorée par son papa rend bien son affection à ce dernier, mais pas seulement : Claire-Belle est également bonne et affectueuse avec de nombreuses personnes (notamment les plus pauvres habitants de Skrolycka).
Plus grande, la petite fille reste adorable : qu'elle se rende à l'école ou au catéchisme, toujours, Claire-Belle s'attire les sympathies des habitants du petit village par sa gentillesse, sa discrétion et ses nombreuses autres qualités.
Jan, pendant ce temps, reste très attaché à sa fille. Il l'admire, la protège et souhaite le meilleur pour elle.
Mais, malheureusement pour Jan et son épouse (qui n'occupe qu'un rôle très secondaire dans le roman), ce bonheur familial ne dure pas. Un beau jour, le patron de Jan meurt et c'est son beau-fils qui reprend le domaine dans lequel Jan travaille. Ce beau-fils n'est pas très sympathique et cherche à chasser Jan et sa famille de leur cabane : il prétend que la petite famille n'est pas propriétaire du lopin de terre sur laquelle leur modeste habitation est construite et réclame le paiement d'une certaine somme d'argent.
Pour venir en aide à ses parents, Claire-Belle décide de se rendre à Stockholm où elle compte se placer comme bonne dans une famille. Elle enverra sa paie à ses parents et, une fois la (soi-disant) dette remboursée, elle rentrera à la maison.

C'est le début de la fin de la relation fusionnelle entre le père et la fille. Car une fois partie, Claire-Belle ne donnera plus de ses nouvelles. Et Jan, pour lutter contre son chagrin, commencera à se raconter des histoires. D'abord, ces petites fantaisies resteront secrètes. Mais un jour, la douleur devenant plus forte, les histoires de Jan vont lui servir de refuge : il va se persuader que sa fille est devenue Impératrice du Portugal et l'a nommé Empereur. le pauvre Jan est la risée de tout Skrolycka, mais rien n'y fait : il reste persuadé qu'il a raison et que les autres sont stupides.

Le titre d'Empereur du Portugal prend donc tout son sens, mais seulement après lecture des trois quarts du roman. Au début, je me demandais s'il n'y avait pas une erreur de la part de Selma Lagerlöf : d'où venait ce titre, en rapport avec un pays méditerranéen, alors que nous avons affaire à une famille d'un pays scandinave ? J'ai été surprise de découvrir la raison de ce titre. Surprise et quelque peu déçue.
Ma déception ne tient pas au récit, qui était magnifique du début à la fin et porté par une jolie plume. Ce qui m'a troublée, c'est la façon dont Claire-Belle se conduit avec son pauvre vieux père lorsqu'elle revient enfin à Skrolycka. Jan a tout donné à sa petite fille, il a tout fait pour elle, mais Claire-Belle devient ingrate. C'est bien dommage. J'aurais vraiment préféré une fin plus douce.
Malgré ce (très) léger bémol, L'empereur du Portugal était une magnifique histoire emplie d'anecdotes savoureuses sur la vie parfois difficiles des petites gens de Skrolycka. Une belle découverte !

Challenge 15 Nobel : 8/15
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Avec une écriture, à la fois concise et majestueuse, Selma Lagerlöf nous concocte dans L'empereur du Portugal, un magnifique roman, où, à bien voir, il ne se passe pas grand chose, mais il n'y a que l'amour, de l'amour qui s'exprime avec rage et qui détruit aussi avec violence...l'amour d'un père pour sa fille, l'amour de la nature, l'amour des nuits étoilées, l'amour de la met, l'amour du changement.
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Encore un roman à l'écriture qui m'apaise quand je lis, un lyrisme à tout épreuve.
Jusqu'à la moitié du roman j'avais prévu mettre les 4 étoiles seulement la dégradation de l'histoire à fait que je suis revenue sur mon étoile qui au final à disparu...
L'histoire d'un homme qui voue un amour à sa fille jusqu'au moment où cette dernière doit quitter le cocon familial et là on assiste à une décadence, une déchéance tant au niveau des sentiments des parents que de l'histoire que l'on a peine à croire qu'on va remonter à la surface.
Mais quand reviendra t elle? Les parents ne vivent donc plus...plus aucune raison, ni courage ni envie et on sent même que l'histoire est morte. Bref, on assiste à une fin plutôt dramatique mais finalement bien vécue... c'en est même paradoxal.
On a donc côtoyé l'amour inconditionnel, la dévotion,L'illusion, la mort, la solitude et tout cela avec un avis qui reste un peu mitigé je dois l'avouer.
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Ce petit roman, à l'allure de fable, écrit simplement, de manière pudique, élégante, nous rapporte une très belle histoire de dignité et d'amour paternel qui se déroule dans un univers modeste. Et la dignité est parfois l'une des richesses qui subsistent chez ceux qui n'ont plus grand chose.

L'attachant Jan devient un homme nouveau, le jour où vient au monde sa fille Claire Belle. Celle-ci devient le soleil de Jan, il est heureux. Plusieurs tableaux sont décrits où l'on constate que Jan ne compte plus que sur Claire Belle. Ces scènes semblent presque surréalistes, mais je pense qu'elles ne doivent pas se situer très loin de la réalité.

C'est pendant une longue absence de Claire-Belle en ville pour tenter de les sauver d'un retard de paiement que se montre l'empereur du Portugal dont je préfère ne rien dire.

J'ai passé un bon moment dans un village nordique où l'ambiance est amicale. J'ai trouvé ce livre très beau, mais aussi très cruel. Et évidemment, cette réflexion sur l'amour parental et filial touche tout le monde et moi y compris.
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L'Empereur du Portugal est un conte suédois : l'histoire d'un amour immense et fusionnel d'un père pour sa fille !
Dans le petit village de Varmlod Jans Andersson Skrolycka est un humble travailleur journalier, marié à Kattrinna qui vient d'accoucher d'une petite fille ! Il se sent rejeté car la naissance est une affaire de femmes, mais quand il prend le bébé dans ses bras : un amour profond et puissant s'empare aussitôt de lui et, il décide de l'appeler : Claire-Belle car un éclat de soleil vient de briller sur l'enfant !
Des petits et courts chapitres nous font assister à la croissance de cette merveilleuse gamine que son père ne se lasse pas d'admirer, mais lors de ses 17 ans : Lars Gunnarsson hérite de la terre ou ils habitent et, il veut récupérer la cabane ! Finalement : ils conviennent qu'en attendant de payer la maison, Claire-Belle ira travailler à Stockholm pour réunir l'argent demandé !
Elle est partie, mais de donne pas de ses nouvelles et Jans va l'attendre chaque jour au débarcadère ..les jours, les mois passent : elle ne revient pas ! Dans ce pays aride et froid, les sous entendus et les rumeurs malveillantes vont bon train à son sujet ! Jans va inventer une histoire pour leur montrer qu'elle n'a pas besoin de justification car elle est Impératrice du Portugal ! Mais de ce fait, il va devenir lui aussi Empereur et, il va vivre ce mystère merveilleux car dans sa tête : sa fille ne vient pas car elle accomplit un destin exceptionnel ! Les villageois vont se moquer de lui et le prendre pour un fou ! Oui, il est fou de l'amour qu'il porte à sa fille bien aimée et, il attend son retour ! Elle reviendra, mais la fin du conte n'est pas tellement magique et décevante !
Selma Lagerlöf ( Prix Nobel de littérature en 1909 ) nous fait vivre avec délicatesse et émotion une histoire d'amour assez originale et touchante .
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Une forêt de sapin, un hameau en Suède, la rigueur et la beauté du climat, une ambiance entre croyances chrétiennes et merveilleux... ce roman a des airs de conte. Un journalier, marié pour avoir une maison avec une journalière besogneuse, découvre que son coeur est capable de battre à la naissance de sa fille, qu'il prénomme Claire-Belle sous le parrainage du soleil. En découvrant l'attachement, il éprouve aussi le chagrin qui rend fou. Claire-Belle n'est pas tout à fait la princesse qu'il voit mais son amour pour elle est inconditionnel. Au fil de l'histoire, la question de la filiation est posée avec d'autres personnages, les relations entre petites gens et propriétaires aussi. Ce livre est touchant, étonnant, joliment écrit. Une belle découverte, ce prix Nobel !
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L'empereur du Portugal, c'est l'histoire de l'amour fou d'un père pour sa fille. Jan Andersson de Skrolycka est un pauvre journalier qui travaille sur les terres de son maître Eric de Falla. Claire-Belle, sa fille, est sa raison de vivre. Ecrit à la manière d'un conte, ce roman narre la vie d'une communauté rurale dans la Suède du 19ème siècle. Mis à part la présence d'un bateau à vapeur qui fait la navette entre ce comté reculé et la capitale, l'action pourrait tout aussi bien se dérouler au Moyen-Âge. La vie de ces paysans est un mélange de solidarités et de commérages, les rapports avec les maîtres des terres sont de nature presque féodale. Aussi, lorsque le fils du maître décide de faire valoir ses droits sur son terrain, la vie du journalier bascule. Sa fille est obligée de chercher du travail à Stockholm. Comme dans la nouvelle de Zweig "Destruction d'un coeur", c'est la raison d'un père qui vacille. C'est un texte très poétique et plein d'invention.
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