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Critique de cuisineetlectures


Née à Londres de parents bengalis en 1967, Jhumpa Lahiri a grandi à Rhode Island et vit aujourd'hui à New York. Elle a obtenu le Prix Pulitzer en 2000 pour «L'Interprète des maladies ». Publié en 2003, «Un nom pour un autre » traduit magistralement la difficulté d'exister entre deux cultures pour la première et la deuxième génération d'une famille de bengalis aux Etats Unis.

Ashoke et Ashima attendent leur premier enfant à Boston. Une lettre de la grand-mère qui doit, c'est la coutume en Inde, choisir son prénom, n'arrive pas. Contraint de choisir un nom qu'il pense être provisoire, Ashoke, passionné de littérature russe, choisit d'appeler son fils Nikhil, pour des raisons bouleversantes que l'on découvrira plus tard… et de le surnommer Gogol. Lorsqu'il va à l'école pour la première fois, l'enfant demande à ce qu'on continue à l'appeler Gogol. Mais arrivé à l'adolescence, ce choix va lui peser durement.
On suit sur une trentaine d'années la destinée de cette famille attachante, le père est un modeste universitaire. Ils habitent un petit pavillon et sur la boîte aux lettres, on peut lire en lettre dorées, Ganguli. Jhumpa Lahiri met l'accent sur des petits détails de la vie quotidienne, si révélateurs … Ashima remplissant ses différents carnets d'adresses, l'habillement, la décoration d'une habitation, les repas, les coutumes de deuil, tout ramène Gogol à sa double culture, son milieu social, son éducation. Jhumpa Lahiri ne juge pas ses personnages, peu expansifs, mais le ton est de bout en bout, d'une grande authenticité.
Gogol est un beau garçon, intelligent, sociable et pourtant un malaise persistant empêche ce jeune étudiant en architecture d'être complètement épanoui. le poids des traditions imposé par ses parents ainsi que son prénom qu'il juge ridicule arrivé à l'adolescence, le pousse un jour à choisir celui de Nikhil. Double prénom, double identité. Indien pour les américains, touriste pour les indiens, il traine les pieds pour la corvée des visites à sa famille, parlant la langue maternelle sans savoir la lire. Mais le décès soudain de son père va bouleverser sa vision des choses et le pousser à voir la trajectoire de sa famille sous un angle différent. Il veut se détacher de sa culture indienne mais ne supporte pas qu'on la critique tandis que ses parents s'approprient lentement un part de la culture américaine.
Jhumpa Lahiri restitue avec finesse la grande complexité des sentiments contradictoires qui envahissent Gogol, coincé entre tradition et modernité, pour trouver son identité.
J'avais déjà beaucoup aimé "Sur une terre étrangère" et la lecture de ce roman délicat, le caractère universel de cette histoire, confortent mon enthousiasme pour l'écriture de Jhumpa Lahiri.
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