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Critique de boudicca


Après deux recueils très remarqués et salués avec enthousiasme par les critiques (« Espaces insécable » et « Le Miroir aux éperluettes »), les éditions Actu SF nous proposent de découvrir avec « Marouflages » trois nouvelles supplémentaires de l'auteur française Sylvie Lainé. Or, malgré les avis dithyrambiques recensés ici et là sur le web, autant l'avouer tout de suite, le résultat est en ce qui me concerne très mitigé. La faute, en grande partie, au format même du recueil dont les nouvelles sont loin d'être dénuées de qualités mais qui, de part sa brièveté, ne donne qu'un aperçu bien trop succinct du style et du talent de l'auteur (à peine plus de cent pages ici...). Les amateurs de Sylvie Lainé ayant déjà expérimenté la lecture de ses précédents textes ne trouveront probablement rien à y redire, mais si, comme moi, vous commencez votre découverte de l'auteur par ce « Marouflages », autant dire que la dite découverte sera très limitée. En outre, je déconseille aux lecteurs potentiels de lire la préface réalisée par Joëlle Wintrebert avant de s'être plongé dans les trois nouvelles présentées, celle-ci ayant la fâcheuse tendance à nous dévoiler l'intégralité de l'histoire et ses subtilités, tout en citant de longs passages clés qu'il convient de découvrir dans le cadre de sa lecture plutôt que brutalement et hors contexte.

Le recueil s'ouvre avec la plus longue et incontestablement la meilleure nouvelle de l'ouvrage, « Les Yeux d'Elsa », d'ailleurs récompensée par de prestigieux prix littéraires tels que le Rosny aîné et le Prix Lundi (2006) ou encore le Grand Prix de l'Imaginaire (2007). Sylvie Lainé y met en scène l'amour quelque peu particulier entretenu par un homme et une femelle dauphin dotée d'une intelligence artificielle. L'idée d'une société menacée par la montée des eaux et dans laquelle les humains auraient entrepris d'améliorer génétiquement les dauphins afin de s'en servir comme main d'oeuvre sur des chantiers sous-marins est originale, et même si les scènes s'apparentant à de la zoophilie ne sont pas spécialement ma tasse de thé, on finit pourtant par être touché par cette histoire d'amour condamnée et par la détresse des protagonistes. Je serais toutefois beaucoup plus nuancée quant aux deux textes suivants : « Le prix du billet », nouvelle traitant de l'auto-dévaluation et dont l'idée de base est intéressante mais bien trop courte et trop peu étoffée pour que j'y décèle un quelconque intérêt, et « Fidèle à ton pas balancé » qui, contrairement à l'auteur de la préface ne m'a pas laissé sans voix pour cause d'admiration mais plutôt de perplexité.

Au final, un recueil qui parlera sans aucun doute aux lecteurs déjà familiers des écrits de Sylvie Lainé mais qui, en ce qui me concerne, n'est pas parvenu à m'accrocher. Ces trois nouvelles ne manquent malgré tout pas d'intérêt et je me garderai bien de contester le talent de l'auteur car, si la plupart m'ont laissé de marbre, il est fort possible que ce soit moi qui ait complètement loupé le coche et soit à blâmer.
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