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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai choisi ce livre à la beauté de sa couverture qui m'a intriguée. Heureusement je n'ai pas été déçue, j'ai même été littéralement subjuguée à la fois par l'écriture qui mêle habilement poésie et écriture plus "brute", plus "crue".
Dans la Slovénie de l'après-guerre, à la fin des années 1940, Halgato, petit garçon timide, solitaire et qui ne vit que pour son violon grandit dans le petit village "Laksi Roma", au sein de la communauté rom. Il vient de perdre son père et sa mère s'est remariée avec Boumbache qui a un fils, Pitsi, et deux filles.
Boumbache mise tout sur son fils Pitsi : l'école sera le moyen de l'élever, le moyen de le sortir de sa condition de rom et ainsi de la misère.
Halgato a son rôle à jouer dans cette ascension sociale, il participe au financement de la scolarité en jouant du violon.
Un récit dramatique émouvant sur la condition de vie des roms en Slovénie, sur la destinée de ces deux demi-frères.
Ce roman a été publié en 1991 en Slovénie et est apparemment étudié dans les écoles là-bas. Merci aux éditions Phoebus de nous faire découvrir cet écrivain slovène !
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Halgato est un récit slovène assez déroutant, qui m'a beaucoup émue tout en me dérangeant parfois.

Il m'a émue parce qu'il dépeint admirablement bien la vie tsigane : une liberté chèrement payée, beaucoup de souffrances pour peu de bonheurs, beaucoup d'amour et de rêve aussi.

Les personnages m'ont émue également, dans leur solitude, dans leur recherche toute personnelle du bonheur, dans leurs actes maladroits et parfois lourds de conséquence, dans leur difficulté à dire leur amour.

J'ai toutefois ressenti un certain malaise tout au long du roman. Malaise qui est dû à ce destin noir, cette poisse chevillée aux personnages, quels qu'ils soient. Malaise dû également à la sauvagerie (sexuelle notamment mais pas seulement) de certains personnages, pour ne pas dire tous.

La plume de l'auteur est à l'image du récit : dure, brute, sauvage mais elle ne manque pas de poésie.

J'ai également appris quelques petites choses sur la Slovénie et son Histoire bien que le cadre du récit ne soit pas très développé. L'histoire aurait aussi bien pu se passer ailleurs, dans un autre lieu et à une autre époque.

Je remercie donc Babelio et les éditions Phébus pour m'avoir fait découvrir cet auteur et ce pays et pour m'avoir permis de m'évader aux côtés de ces tsiganes si fascinants.

Challenge Multi défis 2017.
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Tout d'abord, un grand merci aux Editions Phébus et à Babelio pour l'envoi de ce livre à l'occasion de la Masse Critique du mois de mai. Captivée par les Tsiganes depuis plusieurs années, c'est tout naturellement sur ce livre que mon choix s'est arrêté.

Posons le décor : nous sommes fin des années 40', au début de la République Socialiste de Yougoslavie gouvernée par le Maréchal Tito (je n'y connais rien en Histoire, mais ça pourrait être votre cas alors autant le signaler), dans la plaine du Prekmurje en Slovénie actuelle, et plus précisément à la frontière qu'elle forme avec la Croatie, la Hongrie et l'Autriche, dans le village (rom) de Lacki roma.

Au fil des pages, j'ai été emportée par la prose poétique de l'auteur. Thierry Clermont (du Figaro littéraire) parle de "lyrisme enchanteur" et il a bien raison. Une écriture multiple, qui passe en très peu de temps de la douceur à la brutalité.
Une lecture que j'ai savourée, la prolongeant au maximum pour retrouver ce décor chaque soir, le temps de quelques pages.
Une lecture émouvante, mais également déroutante (je rejoins ici l'avis de Dedanso).
J'ai été émue par la force du destin, par cette idée obsédante qui revient sans cesse qu'un Tsigane ne peut être heureux -Aucun chagrin ne vaut autant que la tristesse tsigane-, mais j'ai également été secouée par l'image de la femme. Alors oui, je sais qu'il faut prendre en compte l'époque à laquelle ce récit se déroule et le contexte culturel... mais cette image de la femme sorcière, provocante, infidèle, indigne de confiance m'a mis mal à l'aise, même si certains de ces actes s'avèrent finalement "punis" par le Destin.
Émue aussi par certains passages qui m'ont rappelés mon mémoire de fin d'études (je cherchais à savoir si les personnes qui assistent à des festivals de musique dite "manouche" entretenaient les mêmes stéréotypes à l'égard des roms que les personnes ne se rendant pas à ce genre de festivals) : "Il faudrait mettre à part les musicos et les laisser ici ! Tous les autres, il faudrait les enfermer dans un sac et les jeter à l'eau !" (page 173).

Émue encore par cette belle histoire d'amitié entre Halgato et Pisti, par le dévouement sans faille dont font preuve les Tsiganes envers les êtres qui leur sont chers, parfois envers et contre tout... par la force de l'Amour, par la force de l'optimisme et de l'espoir de certains des personnages. Par cette rage de vaincre sa destinée.

En très bref : des personnages à la psychologie extrêmement bien construite, une très belle manière de décrire les choses, que ce soit dans leur simplicité ou leur brutalité, un roman intéressant à recommander et un auteur à découvrir.

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Sanji est un jeune garçon tsigane élevé dans la Yougoslavie naissante du maréchal Tito. Son père, qui est violoneux, disparaît quand il est encore très jeune. Mais avant de partir, il lui fera 2 cadeaux : un nom « Halgato » et son violon blanc. Il sera ensuite « élevé » par un beau-père difficile et il tissera une relation fusionnel avec son demi-frère.

Nous suivrons la vie de ces deux jeunes hommes que tout rapproche et sépare en même temps. Ce qui est un bon prétexte pour découvrir de l'intérieur la vie et la culture tsigane d'Europe de l'est. La place qui y tenait la musique et particulièrement le rôle des violoneux et leur mode de vie.

C'est une plongée particulièrement douloureuse mais éclairante sur cette communauté. Un livre poignant à plus d'un titre et une porte d'entrée dans un monde peu connu. le violon y est présent en filigrane un peu comme un élément constituant de la personnalité du jeune homme, voir comme une fenêtre sur son âme.

Une histoire émouvante et amère à la fois.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
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Halgato est un livre de déboires, de débauches, de forces incompréhensible mettant l'homme à nu.

L'auteur que je viens de découvrir par son roman , sait comment créer des sursauts dans l'imaginaire du lecteur, le surprendre, avec une ironie très personnelle selon moi car entre autre, j'ai trouvé ses péripéties à la fois imprévisible et prévisible.

C'est la nature humaine que d'être noire et blanche, interchangée, parallèle, monstrueuse, angélique, mais ici, elle est plus souvent noire comme l'eau du village d'Halgato où se passe une grande partie du récit. C'est ce que nous raconte l'histoire; de deux amis, dont Halgato, nommé plus haut, issus de la mème culture, Tsigane, qui deviennent pour ainsi dire ennemi. Pour avoir voulu s'extirper de leurs filets de naissance, et l'amitié en est emplie de passions, de caractères et ultimement, de jalousie noircie par les évenements.. Celle-ci très bien représentée par le style élégant mais animale j'ai trouvé de Feri Lainscek. L'amour d'autant plus proéminente et unique, la haine ultimement.

Je donnes finalement 8.25 à ma note personnelle. Très bon livre que je conseilles à tous et à toute.

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