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Citations sur Sur la route des invisibles - Femmes dans la rue (11)

Les professionnels qui accompagnent les SDF expliquent souvent que ces derniers atteignent le seuil critique au bout d'un an passé dans la rue. Il est généralement difficile de s'en sortir ensuite. Un processus de marginalisation, dont il est compliqué de s'extraire, s'enclenche.
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" Et la rue, est-ce que tu as le sentiment que ça t' abîme physiquement ?
- Oui, oui, ça peut abîmer. J'ai perdu des dents car j'ai reçu des coups. Le maquillage, les produits d'hygiène, ça manque, on a la peau sèche.
- C'est facile à dire qu'on est SDF ?
- Non, pas du tout.
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Un divorce, la perte d'un job, une maladie peuvent faire sombrer, je peux me l'imaginer. Je me dis que cela va très vite, quel que soit le niveau social de la personne.
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10 heures du matin, porte de la Villette. J'emboîte le pas d'une jeune femme brune qui s'appelle Anna. Elle tient à me montrer un endroit particulier pour elle. [...] C'est un "no man's land", les anciens rails sont recouverts d'un tas de déchêts : des seringues usagées, de vieux vêtements sales et des bouteilles d'alcool vides jonchent le sol. Mes chaussures sont pleines d'excréments, je me concentre à chaque pas, j'ai des haut-le-cœur et je dois arrêter de respirer. Je me laisse guider. C'est un ancien squat.
Anna a vécu dix ans dans la rue, de squat en squat...
Une vie qui abîme et qui laisse des traces.
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Il y a trois ans, j’ai enquêté sur les familles monoparentales, du côté de ces femmes qui élèvent seules leurs enfants et qui vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 1 000 euros par mois, des mères courages. J’ai vu des femmes qui étaient sur le «fil», prêtes à basculer à la moindre embûche. Des histoires de vies qui nous parlent.
J’ai eu alors envie d’aller plus loin, de trouver celles qui avaient perdu pied. Avec une obsession : tordre le cou aux idées reçues et montrer qu’on peut vivre dans la rue sans être dans la caricature de l’alcool et de la folie, même si ça existe. On peut «tomber dans la rue» et avoir eu une vie avant, parler plusieurs langues ou avoir fait des études.
Et si un jour, c’était moi ?
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Depuis quinze ans, au fil de nombreux documentaires, je raconte le monde à ma façon : l’adoption, les bébés secoués, la violence routière, la psychiatrie, la maltraitance infantile… Ces sujets me passionnent et me permettent de plonger dans des univers interdits. On me dit souvent que ce sont des thèmes durs et graves, mais je sais qu’ils m’ont aussi beaucoup apporté. J’ai appris à relativiser mes petits problèmes et me suis construite grâce à toutes les personnes que j’ai rencontrées. Je pense souvent à elles. Ce sont leurs paroles et la force de leurs témoignages qui sont ma source d’énergie. J’ai été une des premières à parler du syndrome des bébés secoués. Dix ans après, j’ai retrouvé des enfants qui allaient mieux. Ce premier documentaire, que j’ai réalisé à l’hôpital Necker, a développé chez moi l’envie d’infiltrer des milieux un peu hors normes, d’aborder des sujets tabous, souvent douloureux. Un métier riche en émotions, qui me pousse à chercher toujours un peu plus loin pour raconter des histoires fortes et donner la parole à ceux qui souffrent en silence.
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Je crois que, lorsque l'on vit dans la rue depuis plusieurs années, on oublie d'où on vient, ce qui s'est réellement passé, on finit par se raconter des histoires et s'inventer une autre vie.
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Aujourd'hui on sait que la plus grande peur des Français est de se retrouver dans la rue. En France, selon un sondage LH2 pour CA Com et BFMTV, 60% des personnes interrogées jugent possible qu'elles-même ou un de leur proches soient, un jour, sans domicile fixe.
60%, c'est vous, c'est moi !
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Depuis que je travaille sur ce sujet, je raconte à mon entourage ce que je découvre, mes nuits passées près de ces femmes que plus personne ne semble voir. Des nuits à errer sans jamais trop savoir où aller. Cet univers un peu insolite semble fasciner les "gens dans les dîners", satisfaire un penchant voyeuriste qui me met mal à l'aise.
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A chaque fois, je change de peau, j’usurpe une identité; je suis devenue presque «schizophrène». Un jour, je suis infirmière à l’hôpital Necker de Paris, un autre, policière à la Brigade des mineurs de Lille. Ce dédoublement de personnalité me fait avancer. Il n’est pas question de réparer des douleurs passées, enfouies, une enfance difficile. J’ai beau creuser, aucun traumatisme qui l’expliquerait. Je crois qu’on peut être attiré vers la souffrance sans l’avoir forcément vécue personnellement. J’aime les gens avec des failles et des faiblesses. Je veux dénoncer l’injustice. J’aurais pu être «psy», j’ai choisi d’être réalisatrice. À 13 ans, je savais déjà que je voulais faire ce métier.
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