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Critiques filtrées sur 4 étoiles  

Je n'ai pas vu le film « Les invisibles ». Claire LAJEUNIE a écrit le livre après, pour le compléter, ce qui est rare, l'inverse étant plutôt la norme.

Des femmes vivent dans la rue, de plus en plus, surtout à Paris où l'enquête a eu lieu. Un destin qui peut basculer très vite : une adolescente chassée de chez elle ; une autre qui part par amour, suit un SDF qui va peu à peu l'entraîner dans l'enfer de la drogue. Une femme battue qui s'enfuit avant d'en mourir, et qui se met à boire pour supporter la difficile vie dans la rue.

Quoi qu'il en soit, quel que soit leur âge, elles vivent toutes dans la terreur. Certaines ne voient plus jamais le jour, n'ont plus de papiers, plus d'argent, ne peuvent survivre que par la manche, dans la noirceur des sous-sols du métro, ayant perdu la notion de temps. Elles se font voler leurs affaires, tout le temps, en sous-sol comme à l'air libre ; plus de téléphone, plus de liens.

D'autres veulent conserver un minimum de dignité, s'accrochent, se rendent durant la journée dans les locaux dédiés, qui permettent de prendre une douche, de boire un café chaud, de dormir un peu. Elles ont du mal lorsqu'elles ont leurs règles : pas de protections, d'où des nouvelles collectes de garnitures mises en place (surtout pas de dispositifs internes pour les risques infectieux).
Mais la nuit, beaucoup préfèrent dormir avec un copain, dans les parkings où les gardiens les tolèrent parfois. Dans les centres d'accueil, comme partout, elles se font agresser, voler et surtout violer. C'est la réalité de la rue.
Alors elles veulent rester invisibles, asexuées, habillées comme des hommes, cheveux attachés, pas maquillées. Certaines ont plus de 50 ans ; comment vivre dans ces conditions ? On ne vit pas, on survit. Alors elles en crèvent d'être invisibles, et nous devons apprendre à les voir si elles le sont aussi pour nous.

Retrouver le chemin de la socialisation, avec les aides requises, certaines y parviennent parfois. Par amour pour un enfant. Mais d'autres avouent que se retrouver seule dans une chambre d'hôtel ou autre, alors qu'elles vivent tout le temps en groupe, est très difficile, voire impossible. La solitude soudaine, le face-à-face avec soi-même, sans artifice, est insurmontable. Certaines fuient et renoncent au dernier moment.

Un livre qui nous rappelle que ces femmes ont toute eu une vie avant la rue qui pouvait ressembler à la nôtre, et qu'elles méritent le respect, comme toutes les femmes.
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Un livre qui parfois vous donne l'impression que tout cela ne peut être vrai, et pourtant.... Je me demande comment à fait l'auteur pour garder autant de détachement devant tous ces récits. On se doute qu'elle en est pas sortie indemne et que souvent elle avait envie d'aider au delà du rôle de spectatrice qu'elle s'était fixé. Ça devait être rude je pense.
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