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Critique de Livresselitteraire


Chambre 14, un homme est allongé dans des draps blancs. L'homme appelons-le le Patient a chuté. Rechuté dans sa maladie chronique. Un mal qui frappe sans prévenir. L'hôpital il connaît bien, trop bien même mais ne s'y habitue pas. Car peut-on seulement s'habituer à cette condition d'allongé ? A ces personnes inconnues qui prennent à votre place les décisions ? Dans cet environnement aseptisé il perd toute liberté, tout libre arbitre, toute pudeur.
Son quotidien devient celui des soignants et médecins qui chaque jour mettent tout en oeuvre pour soigner les blessures, physiques et morales mettant de côté les leurs. Et s'il faut garder bonne distance, une infirmière s'attache malgré tout à cet homme qu'elle voit se replier sur lui-même.
La seule visite que le Patient reçoit de son entourage est celle de Roman. Chaque jour il se rend à son chevet, son amour débordant. Mais les souvenirs remontent à la surface, et si Roman ne dit rien de leur situation, le Patient finira par se souvenir que cet amour n'est plus tout à fait. Alors il étouffe, a besoin de se griller une cigarette, ou le paquet. Et c'est dans cette cour aussi froide que les murs qu'il va faire la connaissance silencieuse d'un autre patient qui connaît bien ce lieu lui aussi.

Dans ce roman polyphonique délicat, âpre et tendre à la fois, on y découvre les contrastes qui constituent chacun des personnages animés sous la plume de Jérôme Lambert. On plonge entre les murs blancs de cet hôpital qui fait perdre tout repère et on y entend les voix de ces corps et de ces âmes que la vie ou la maladie n'épargnent pas. C'est en tout cinq voix qui résonnent et prennent la parole tour à tour pour nous dépeindre ce quotidien où les moments de gaieté sont aussi précieux que rares. Jérôme Lambert a ce don de mettre en lumière les douleurs quelles qu'elles soient et les questionnements de l'intime auxquels l'amour appartient. Et il le fait avec une mélancolie qui nous berce, une tendresse qui nous enveloppe et une écriture aussi incisive que poétique. Et si ce roman est parfois triste il est surtout beau, vivant et plein d'humanité.



Retenez ce titre, Chambre simple. Lisez ce titre. Il est simplement tout ce qu'on ne sait parfois pas toujours dire. Il est l'amour mis à nu.
Lien : http://www.livresselitterair..
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