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EAN : 9781095438565
181 pages
L' Iconoclaste (03/01/2018)
2.87/5   19 notes
Résumé :
Un homme reprend connaissance dans une ambulance. Il est habitué à ce genre de voyage, car le mal dont il souffre est chronique. Toujours, entre rêve et lucidité, il emprunte le chemin de cette île qu'est l'hôpital. A son chevet, infirmiers, médecins, aides-soignants s'affairent. Et l'amant reste auprès de lui. Chacun parle de ce lieu où l'on passe, où l'on est à nu, où l'on souffre, mais où tout, aussi, redevient possible. Et au jeu de l'amour et des confidences, l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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« Chambre simple » de Jérôme Lambert m'a émotionnellement touché parce que j'ai retrouvé entre les lignes toutes les caractéristiques de mon travail d'infirmière, de soignante.
Je ne l'exerce plus de la même manière puisque je ne travaille plus en hôpital mais il m'a ramené à des années d'ici, et j'ai été interloquée de me rendre compte que tout cela m'avait manqué.
Alors, parler du roman, oui mais surtout mettre en valeur le brio de l'auteur qui, grâce à son écriture, a mis en lumière les souffrances, les questionnements du patient et du soignant. J'ai découvert des moments vrais, racontés avec justesse.
Jérôme Lambert installe son lecteur dans un huis-clos. Une chambre d'hôpital où se trouve le patient où transitent des visiteurs, proches, amis, amant et où travaillent des soignants et aides-soignants et entourés d'autres malades.
L'hôpital. Perçu par certains soignés (et moi la première) comme une prison puisqu'on ne peut sortir librement, puisque les déplacements sont limités, puisqu'il faut porter un uniforme, pyjama ou blouse, manger aux heures prescrites, ne rien faire, attendre. L'hôpital où il existe une classification des grades, où est employé un langage hermétique. L' auteur a choisi la neurochir, un service lourd avec des patients allongés, immobiles, faibles, vulnérables, qui peuvent décéder.
L'auteur nous parle également des maladies chroniques. Celles-ci ne sont pas létales mais elles ne vous quittent jamais et reviennent de temps à autre vous faire souffrir. Je sais par expérience, combien il est dur de prendre un traitement chaque jour alors qu'on se sent bien, juste au cas où….
L'histoire d'amour, elle, ne m'a pas touchée. C'est plutôt la fin d'un amour entre deux hommes. Un amour passionné qui s'est éteint et qui ne renaîtra pas de ses cendres.
Merci aux éditions L'iconoclaste de m'avoir permis de lire ce livre et merci à Masse Critique. « Chambre simple » de Jérôme Lambert est le 40ième livre reçu grâce à une opération Masse critique.

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Dans ce roman tout se passe par l'ouïe, le ressenti profond, c'est un roman polyphonique.

Un roman court et pourtant d'une puissance émotionnelle assez spectaculaire. L'auteur nous fait voyager dans le monde blanc de l'univers hospitalier. Tour à tour nous allons passer d'un personnage à un autre. Tantôt le patient, tantôt les infirmières, les aides-soignants, les proches. Chacun prend la parole et nous expose leur vie à travers leur regard, de ce qui se passe autour de ce patient, de leurs émotions, du rôle qu'ils doivent tenir autour de lui, mais qui prend une tournure humaine.

Voir plus loin que le blanc des blouses, le blanc des draps et le blanc des murs. Voir l'âme profonde de ces personnes qui déambulent dans les couloirs comme des automates. Chambre simple est un roman humain, pleins d'émotions d'une force parfois déconcertante. Nous sommes dans l'intimité des personnages, nous pouvons sans aucun mal nous mettre à leur place grâce à la subtilité et la justesse des mots choisis.

Un roman sans vraiment de début ou de fin, il faut pas s'attendre à une histoire à proprement parler. Il faut se mettre dans l'esprit que nous faisons simplement un passage, un aparté de quelques jours dans la vie de ces personnages. Nous passons, nous les vivons, nous avons cette vision peut être un peu trop proche, cette sensation de violer leurs pensées, mais ceci permet de donner une autre image de ce monde un peu fantomatique et mystérieux. Ca donne une grande part d'humanité en partant du patient, par les proches, en allant par le personnel soignant et ces rencontres de quelques minutes ou de quelques jours.

Un roman que je conseille pour les curieux !
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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Comme son titre le laissait présager, "Chambre simple" est un huis clos dont "l'action" se déploie dans l'enceinte d'un hôpital, et le plus souvent, dans la chambre d'un personnage que l'on connaîtra sous le nom du "Patient."

Les voix des patients, mais aussi, de professionnels, résonnent dans ce roman choral : il y a d'abord celle de Roman, amoureux transi du "Patient" qui raconte ses visites tout en se remémorant avec beaucoup de tendresse leurs moments de bonheur absolu ; celle du "Patient" lui-même qui décrit son morne quotidien d"Allongé", avec distance et résignation, comme s'il n'attendait plus rien de la vie ; celle d'Ellia, infirmière dévouée qui, même après des années d'exercice, n'arrive pas à faire la part de choses, à ne pas penser à ses patients après son travail ; de Maxime, infirmier lui aussi, qui arrive de moins en moins à tenir le choc ; et enfin, de Marco, un autre patient qui ne compte plus ses séjours à l'hôpital.

Très sensible à cette littérature qui nous plonge dans l'univers d'un hôpital ou d'une clinique - j'avais eu de vrais coups de coeur pour "Alors, voilà : les 1001 vies des urgences" de Baptiste Beaulieu et pour "Chambre 2" de Julie Bonnie - j'ai eu tout de suite envie de lire ce livre.

"Chambre simple" est un petit roman plein d'humanité, d'une puissance et d'une sensibilité indéniables. La plume de l'auteur parvient, avec justesse, à "mettre des mots sur les maux" - selon la formule consacrée - des patients, mais aussi, de ceux qui sont "de l'autre côté" et qui souffrent, eux aussi.

Certains personnages m'ont étrangement laissé de marbre - j'avais assez peu d'empathie pour le Patient, par exemple -, d'autres m'ont bouleversée, comme Roman qui souffre d'un mal beaucoup plus douloureux que le Patient : celui de la perte de l'amour.

Je remercie les éditions Iconoclaste et Babelio pour cette belle découverte !
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C'est l'histoire du ressenti d'un patient dans un service hospitalier, des rencontres avec les soignants. Chaque chapitre change de narrateur, soir c'est le patient, soit le soignant , soit l'amant...
Un beau roman sur le monde hospitalier et le malade; la place du patient dans un hôpital , comment le patient vit les soins....
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Lorsque Julien se réveille entre les quatre murs blancs d'une chambre d'hôpital il ne se souvient plus vraiment du pourquoi il est là. Roman son amant est présent à ses cotés. Mais ne sont ils pas séparés ?!...
Cette maladie qu'il croyait faire partie de son passé a ressurgi, l'enfermant dans un service de neurologie où il gamberge, pendant qu'Ellia, aide soignante, ou l'infirmier Maxime s'intéresse à son cas...

Dans ce huis clos, le point de vue de chaque protagoniste est donné tour à tour, celui du patient, celui de ses proches, celui des soignants...
L'auteur exprime les questionnements et le mal être de chacun.
La description du milieu hospitalier est exact... A l'hôpital, les règles sont strictes ( mais dans le récit, se transgressent ), les repas sont sans saveur, les murs sans couleur, les soignants débordés, les patients patients ou pas...
L'écriture simple est juste et le roman se lit d'une traite.
Cependant la lectrice que je suis ne s'est attachée à aucun des personnages, tant la trame de l'histoire m'est apparue factice et superficielle. J'aurai souhaité un peu plus de profondeur dans la psychologie de chacun, il n'y a que de la compassion, sentiment bien inutile.
Lecture d'un soir sans grand intérêt.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Si je suis devenue aide-soignante, c'est parce que ma place est auprès d'eux au quotidien, c'est ce que je fais de mieux. Après une opération à cœur ouvert, une greffe du rein ou une mastectomie, même si on vient de sauver une vie, on retire ses gants et on enchaîne. Moi, je ne pourrais pas me contenter de ce tête-à-tête sur le billard, encadré par deux visites en chambre pour briefer et débriefer comme ils disent maintenant. Il faut que je touche leur peau, que je les regarde dans les yeux, que je les bichonne. Il faut qu'on se parle surtout. Bien sûr que les anesthésistes sont la clé de voûte de l'opération, mais la résurrection, c'est entre mes mains qu'elle a lieu.
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[...] c'est avec douceur, avec cette sorte d'amour que nous sommes seuls à pouvoir donner, nous les blouses de la nuit, les changeurs de draps, les serveurs de repas, les toiletteurs et les aides-soignants aux fronts luisants, les infirmières soucieuses et souriantes, les ombres glissants autour des lits, nous sommes l'armée aux chaussons qui couinent, les gardiens des douleurs, veilleurs de morphine, les derniers regards plongés dans leurs iris avant la nuit.
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Depuis ce jour, je ne crains plus la mort des patients. J'ai passé une soirée avec le fils de Mme Dufreux, nous avons veillé tard et j 'ai compris en rentrant chez moi à pied, en traversant la ville aux trottoirs enfin mouillés d une fine pluie, que lorsqu'un patient mourait j'avais le droit d'être triste. Ça ne dure pas, les autres arrivent, les lits se remplissent, les visages changent et se succèdent, mais j ai le droit d accuser le coup. Un soir ou deux.
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Ce qui angoisse, ce qui oppresse, ce qui donne envie de chialer ou de défoncer un mur, c’est pas la certitude qu’on ne va jamais sortir de l’hôpital et y mourir, c’est qu’on va devoir y revenir.
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Tu m'aimes assez - dis oui - pour me faire l'amour après les cathéters, les trous dans l'épiderme, le pistolet pour pisser, la camisole et le déambulateur, après les petites cuillères de purée glissées dans ma bouche parce que je suis trop faible, les compotes dégeu et les érections qui ne veulent rien dire sous ces draps à usage unique? Tu aimais embrasser cette pliure, là, à l'intérieur du coude, t'as la peau douce, tu disais. mais regarde maintenant, regarde cette bouillie de veines violacées, ces dix mille marques d'aiguilles, tu poserais tes lèvres là-dessus aujourd'hui?
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Videos de Jérôme Lambert (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Lambert
À trois semaines du premier tour des élections législatives, Mediapart poursuit son travail d'intérêt public pour alerter les citoyen·nes sur les errements, le mot est faible, de certains députés. Mercredi, nous avons ainsi longuement évoqué le cas Jérôme Peyrat, condamné pour violences sur son ex-femme mais soutenu par La République en marche jusqu'à son débranchement face à la pression. le lendemain, jeudi, David Perrotin est venu nous parler du cas de Jérôme Lambert, député de Charente depuis 1986 et qui ne voit aucun problème à bénéficier d'un logement fourni par un bailleur social à Paris…
Mais comme la politique, c'est d'abord et surtout parler des vrais enjeux de notre temps, nous avons évoqué la très, très grande générosité publique de l'État envers les grandes entreprises, et ce, sans contreparties, avec Maxime Combes, économiste, et Olivier Petitjean, journaliste, qui publient Un pognon de dingue mais pour qui ? L'argent magique de la pandémie. Nous avons également parlé mobilisation pour le climat avec deux militants de terrain, Cécile Marchand d'Alternatiba et des Amis de la Terre, et Julien le Guet du collectif « Bassines non merci ». Et nous avons alerté, à l'occasion du retour de Media Crash sur le site de Mediapart, sur le traitement médiatique d'affaires emblématiques et sur la menace de la fusion Hachette-Editis dans le monde de l'édition.
Et comme la France n'est pas seule dans le monde, lundi nous avons parlé de la guerre déclenchée aux portes de l'Europe par l'invasion russe en Ukraine, qui s'éternise. Va-t-on vers une guerre sans fin ?
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