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Citations sur Chambre simple (12)

Si je suis devenue aide-soignante, c'est parce que ma place est auprès d'eux au quotidien, c'est ce que je fais de mieux. Après une opération à cœur ouvert, une greffe du rein ou une mastectomie, même si on vient de sauver une vie, on retire ses gants et on enchaîne. Moi, je ne pourrais pas me contenter de ce tête-à-tête sur le billard, encadré par deux visites en chambre pour briefer et débriefer comme ils disent maintenant. Il faut que je touche leur peau, que je les regarde dans les yeux, que je les bichonne. Il faut qu'on se parle surtout. Bien sûr que les anesthésistes sont la clé de voûte de l'opération, mais la résurrection, c'est entre mes mains qu'elle a lieu.
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[...] c'est avec douceur, avec cette sorte d'amour que nous sommes seuls à pouvoir donner, nous les blouses de la nuit, les changeurs de draps, les serveurs de repas, les toiletteurs et les aides-soignants aux fronts luisants, les infirmières soucieuses et souriantes, les ombres glissants autour des lits, nous sommes l'armée aux chaussons qui couinent, les gardiens des douleurs, veilleurs de morphine, les derniers regards plongés dans leurs iris avant la nuit.
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Ce qui angoisse, ce qui oppresse, ce qui donne envie de chialer ou de défoncer un mur, c’est pas la certitude qu’on ne va jamais sortir de l’hôpital et y mourir, c’est qu’on va devoir y revenir.
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Depuis ce jour, je ne crains plus la mort des patients. J'ai passé une soirée avec le fils de Mme Dufreux, nous avons veillé tard et j 'ai compris en rentrant chez moi à pied, en traversant la ville aux trottoirs enfin mouillés d une fine pluie, que lorsqu'un patient mourait j'avais le droit d'être triste. Ça ne dure pas, les autres arrivent, les lits se remplissent, les visages changent et se succèdent, mais j ai le droit d accuser le coup. Un soir ou deux.
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Tant que je suis à l’hôpital, je ne suis pas obligé de décider. Tout le monde le fait pour moi.
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J'ai repris conscience sur le brancard d'une ambulance ou d'une voiture de pompiers ,je ne sais plus.( Page 11).
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Asservi sous les draps et à moitié nu,on ne pense pas pareil,tout conditionné à la soumission.
Être allongé, c'est quelque chose tout de même. Personne n'en parle, personne ne dit le trauma.Impuissant et passif,voir le monde de son lit,à l'horizontale, perspective nulle ligne de fuite zéro, écrasement total. Du plafond,l'angoisse prend tout son temps pour vous tomber dessus et vous mettre à sa merci.(Page 90).
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Je ne suis pas sûr de vouloir à nouveau le boulevard, les platanes,les commerces alignés et les Abribus .Les passants qu'on croyait être nos frères. Le réel comme on l'avait laissé ,intact et terne,à conquérir, à construire,insensé. Il n'y aura pas de fête, de hourra ni de feu d'artifice,rien ni personne ne viendra célébrer un retour au monde dont j'avais jadis rêvé avec avidité. Pas de roman , pas de bouquet de fleurs,pas de sourire dans un blouson en jean,pas de table de restaurant réservée pour deux ,pas de voiture jusqu'à la maison.
Il n'y aura que de l'ordinaire,car l 'extraordinaire, je viens de le vivre et on m'en expulse.
Je vais marcher ,je ne m'arrêterai jamais.Mes jambes ne le sais ,auront besoin de s'activer et je voudrai agir.Moncorps retrouvé et moi allons remonter l'avenue jusqu'à l'angle jusqu'au métro, jusqu'au centre commercial.Jusqu'au prochain hôpital. (Pages 181/182).
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Tu m'aimes assez - dis oui - pour me faire l'amour après les cathéters, les trous dans l'épiderme, le pistolet pour pisser, la camisole et le déambulateur, après les petites cuillères de purée glissées dans ma bouche parce que je suis trop faible, les compotes dégeu et les érections qui ne veulent rien dire sous ces draps à usage unique? Tu aimais embrasser cette pliure, là, à l'intérieur du coude, t'as la peau douce, tu disais. mais regarde maintenant, regarde cette bouillie de veines violacées, ces dix mille marques d'aiguilles, tu poserais tes lèvres là-dessus aujourd'hui?
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La personne que l'on sauve des serres de la douleur n'oublie jamais, ça crée un lien puissant, un secret chimique. Quand je leur donne ça, je me sens mieux. Je suis utile, je suis à ma place. Je sais pourquoi je fais ce métier.
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