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Critique de yanndallex


Qui n'a jamais souhaité s'investir dans l'aventure du milieu associatif avec toutes les difficultés que cela engendre ?

Thibault Lambert nous raconte admirablement cette épopée au travers de la création de ce bar associatif.

Les bases de l'association pour gérer La Bigaille.

Structuré en quatre chapitre, cet ouvrage décrit la vie de « la bigaille » :

En partant du constat d'un manque et de l'idée même de la création de ce lieu (Chapitre « point de départ »),
Puis décrivant le chantier de création (chapitre « le chantier »),
Ensuite vient le fait de l'organisation pour faire vivre la structure (chapitre « l'arrêt public »),
Et enfin se pose la question de la pérennité du projet (chapitre « la transmission »)
Pour tous, les phases « point de départ » et « le chantier » semblent de loin les plus intéressantes et motivantes. Elles font preuve d'un enthousiasme global évident pour l'effectif engagé. Cela est dû à la nouveauté et à la création, la fierté de la réalisation de l'objectif commun souhaité.

Ensuite les phases « l'arrêt public » et « transmission » sont beaucoup plus dangereuses pour le monde associatif… Celles-ci se révèlent souvent les conflits d'intérêt, les individualités « nuisibles », les escroqueries, etc.. Elle risquent de nous faire tomber dans une routine démotivante et dé-structurante. Et cela empêche de renouveler les volontaires bénévoles pour le bien du collectif.

Ces quatre piliers formidablement bien exposés dans cette bd sont les fondations pour qu'une association tel que « La grande échelle » fonctionne et vive longtemps.

Une belle variété graphique

Thibault Lambert use d'un dessin semi-réaliste tout en nuances de noirs, blancs et gris. le résultat est à l'opposé de la morosité que les tons choisis pourraient évoqués. L'alternance effrénée des plans et des techniques de mise en page, et de composition des dessins, est parfaitement travaillée, recherchée et maitrisée. L'ensemble est chaleureux, joyeux et vivant. L'explosion visuelle réalisée par cette succession de grandes cases avec ou sans bordures, de pleines pages ou doubles pages, de gaufriers fantaisistes (en forme de puzzle ou autres), de compositions innovantes et imagées est des plus agréables pour le lecteur.

Cette richesse et cette variété de techniques graphiques est à l'image des nombreux horizons de provenance des différents volontaires et de l'opulence de leurs idées.

Les risques associatifs expliqués par « la Bigaille ».

Ce que j'apprécie dans ce livre, c'est aussi les mises en garde sur les difficultés rencontrés les plus communes du monde associatif :

L'escroquerie, le vol ou le détournement de l'association pour le profit d'un membre à défaut du bien collectif,
L'intégration et l'acceptation parfois difficile des nouveaux membres,
Le soutien et les relations de confiance avec les collectivités,
Le système d'en regard des faibles moyens accordés,
Les volontaires pour les postes clés, etc…

Des solutions ?

Evidemment, l'auteur évoque aussi des astuces employées par les membres du collectif gérant « La Bigaille » pour palier ou remédier à certaines difficultés. Cependant parfois elles ne se font pas sans dégâts moraux, mais toujours pour le bien du groupe/de l'entité.

On en déduit que les règles doivent être claires, précises et surtout comprises et appliquées par tout le monde ! La vigilance du collectif doit être à toute épreuve.

Est-ce que la BD m'a plu ?

Pour résumer, le nom du lieu est véritablement adapté. L'existence du lieu après 10 ans de vie associative prouve encore aujourd'hui que de nombreuses individualités différentes avec de petites idées bien variées, mises ensemble, réalisent une force, un tout particulièrement solide et durable : Une véritable bigaille !

Je conseille très fortement la lecture de cette BD à tout le monde mais surtout aux éternels insatisfaits des associations.


Lien : https://www.7bd.fr/la-bigail..
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