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Critique de Alzie


Un titre qui est déjà un condensé du propos de l'auteur. N'y ajoutons aucune autre connotation shakespearienne ou freudienne...
Envie et curiosité pour ce livre, venues de la lecture d'un autre, et du même auteur : "Nicolas de Staël, le vertige et la foi". C'est par cette autre porte, l'oeuvre de Mark Rothko, qu'on peut se frayer un passage dans l'univers de Stéphane Lambert, dont la maison écriture aime accueillir les artistes. Dans les deux cas les textes sont courts et denses. Dans les deux cas, l'auteur se met dans les pas de celui dont l'oeuvre l'intéresse, pour se trouver face à lui-même - du moins c'est mon interprétation ; c'est donc un voyage, doublé d'une quête plus personnelle, qui est proposé au lecteur et, pour y parvenir, Stéphane Lambert ne lésine pas sur les moyens, ou ne craint pas les déplacements, si vous préférez. Saut de l'Atlantique, de Daugavpils en Lettonie (ex Dvinsk dans l'empire russe, ville natale de Mark Rothko) à Houston, retour à Londres, va et vient entre l'Europe et l'Amérique : il est de ceux qui vous enlève, Stéphane Lambert, et vous dépose là où bon lui semble, mais avec lui, point d'ennui, je vous le garantis.

De par la forme et la manière, ni totalement biographique, ni vraiment documentaire - pas non plus d'histoire de l'art en vue -, s'impose plutôt l'idée d'un cheminement auprès de l'oeuvre, résolument pensé, édifié des propres émotions de son auteur, compressant la vie de l'artiste, autour de l'essentiel : la dissolution de l'image dans l'oeuvre de Rothko métaphore de son propre effacement (il s'est suicidé en 1970). De cette forme littéraire inclassable surgit la figure et l'art de Mark Rothko. Une exploration intime et presque méditative de Stéphane Lambert dans un style - parfois direct quand il s'adresse au peintre, ou plus introspectif -, avec des mots qui s'entrechoquent jusqu'à ce que le point de contact recherché avec l'oeuvre, et avec lui-même, ait trouvé son territoire. C'est à la chapelle oecuménique de Houston, construite pour recevoir quatorze panneaux monochromes d' "humeurs sombres" peints entre 1964 et 1967, que ce rendez-vous de très haute intensité a lieu. Il ne peut laisser indifférent.
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