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Citations sur Anne Hébert, vivre pour écrire (10)

Cahin-Caha
Écrire un poème c'est tenter de faire venir au grand jour quelque chose qui est caché. Un peu comme une source souterraine qu'il s'agirait d'appréhender dans le silence de la terre (...) La ferveur ne suffit pas , il faut la patience quotidienne de celui qui attend et cherche, et le silence et l'espoir, sans cesse ranimés, au bord du désespoir , afin que la parole surgisse, intacte et fraîche , juste et vigoureuse, Et alors vient la joie . 8

8 Anne Hébert, prologue au recueil Le jour n'a d'égal que la nuit.
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Poésie ou roman, Montréal ou Québec, on a vu que publier n'est pas une mince affaire dans ces années-là. De plus le tombeau des rois n'est pas une poésie facile. Le recueil culmine en intensité dans le poème éponyme, plongée initiatique et funèbre, jalonnées de rites, d'offrandes, d'enbaumement, de mutilations et de sacrifices, charriant un flot d'images qui évoque l'Egypte ancienne ou les religions à mystères orientales. Anne Hébert est la première à convenir du caractère sombre de cette suite de poèmes montés des gouffres d'où elle vient. ........Elle expliquera ainsi :

Tous les poèmes du Tombeau des rois sont disposés comme une
sorte de cheminement qui va vers la mort. C'est de plus en plus
fermé. Au début, les premiers poèmes sont encore assez ouverts
comme "Éveil au seuil d'un fontaine". Mais je crois que plus on avance
dans les poèmes du Tombeau des rois pour aboutir au poème qui
s'appelle lui-même " Le tombeau des rois", c'est aller aussi proche que
possible de l'expérience de la mort. où c'était le silence, ou je recommen
çais tout à fait autre chose .
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Le réalisateur Roger Rolland se souvient d'avoir eu des nouvelles d'Anne Hébert par Roger Lemelin, qui lui rendait visite régulièrement à Québec.
Les nouvelles étaient mauvaises.

Elle était au plus bas , physiquement et moralement .
Vous savez, la fille maigre, les beaux os, c'était exactement
cela. Cela se passait à la fin des années 1940 ou au début
des années 1950. Eh bien, Anne Hébert était au plus bas,
elle était à l'hôpital, et c'est Victorin Voyer qui lui a
redonné le goût de vivre. Il est allé voir Anne Hébert à l'hôpital
chaque jour et il l'a littéralement sauvée.
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C'est en feuilletant un de ces vieux numéros (de revues françaises ) qu'elle dira avoir découvert, à dix-huit ans , " Le bateau ivre " de Rimbaud : " J'ai été absolument bouleversée .Et rien n'a plus été pareil quand je lisais. J'avais toujours devant moi ce texte si exigeant , et tant d'autres choses qui m'avaient paru intéressantes me paraissaient maintenant affadies, dévalorisées."
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C’est ici que j’ai appris à voir et à regarder les gens, la rivière, la montagne, les champs, les arbres et les fleurs d’ici ont participé à ma première connaissance du monde. Tout au long de ma vie, que je sois à Paris, à Québec ou à Montréal, je garde un paysage vivant dans mon cœur même et qui me fait vivre et écrire. (p. 455)
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Pourtant , les difficultés auxquelles la jeune femme s'est heurtée au moment de publier Le Torrent demeureront bien ancrées dans sa mémoire :
" Quand j'ai essayé de publier Le Torrent, ça n'a pas marché du tout.
J'ai été refusé partout. Toutes les maisons d'édition qui existaient à l'époque l'ont refusé.Je l'ai publié à mes frais avec l'argent que j'avais gagné sur le premier recueil , prix David. Avec ça. j'ai pu publier Le Torrent. Et pour Le Tombeau des rois, ça été la même chose. Ça été le refus, et c'est Roger Lemelin qui l'a publié à ses frais. "
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Une vie vouée à la littérature peut être remplie d’écueils. (p. 454)
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C'est ainsi que l'enfance d'Anne Hébert aura oscillé entre deux saisons : la vie libre , le grand air et la lumière de l'été ; le froid et son corollaire , une maison close et surchauffée , en hiver . Les cousins, les courses, les cris, les chiens, les chats d'un côté ; le repli au salon ou dans la chambre et le silence rompu par des toux insistances , de l'autre.
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Les premiers pas en littérature demeurent cependant ceux d'une malade. Au début de l'année 1939, la minceur d'Anne Hébert est devenue maigreur . Il lui faut se remplumer. En mars, tante Louisette prend les choses en main. Ses rhumatismes font en sorte qu'elle s'y connaît un peu en matière de maladies et de remèdes.
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Quand elle arrive à Paris, la jeune femme a déjà publié trois livres, dont deux à compte d'auteur, cependant remarqués par la critique : un recueil de poèmes, Le Tombeau des rois, paru un an plus tôt ; et un recueil de nouvelles (on disait alors des contes), Le Torrent, paru en 1950. Ces deux ouvrages avaient été précédés par un recueil de poèmes, Les Songes en équilibre, paru en 1942 aux Éditions de l'Arbre. Elle est timide, pudique. Sa réserve naturelle l'entoure d'un halo de mystère, comme si elle remontait chaque fois de l'abîme, ses vers au poing. Ses proches savent cependant qu'elle aime rire aussi et qu'elle ne craint pas de dire ce qu'elle pense. Elle est déterminée. En somme, elle a du caractère.
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