L'Antiquité tardive vit s'imposer de nouveaux concepts issus du christianisme: la Grâce, la Providence, la Rédemption, le Salut. L'Histoire n'était plus considérée comme un fatum, un destin, mais comme un dessein de Dieu, où s'inscrit cependant la liberté humaine. (pp.114-115)
Loin d'avoir balayé la culture antique, le christianisme a assuré sa pérennité. (p.60)
La cité antique survécut donc, dans l'Antiquité tardive, tout en étant porteuse de cet embryon médiéval qu'était la place éminente de l'évêque en son sein. (p.107)
Cette iconographie se signale aussi par la figuration de signes spécifiquement chrétiens, tels le chrisme, le poisson, le vase et le pain. La représentation de la croix ne fut que très tardive, plus encore en Occident qu'en Orient (VIème siècle). (p.102)
Il n'existait pas, dans l'Antiquité tardive, un art spécifiquement chrétien. Ses formes stylistiques, ses choix iconographiques obéissent à la tradition antique. (p.98)
L'Antiquité tardive a vu se généraliser le livre tel que nous le connaissons. En trois siècles - en gros entre 100 et 400 - le livre à pages cousues et reliées, le codex, remplaça progressivement l'incommode rouleau, le volumen. [...] Les conséquences de ce changement furent si considérables que l'on peut parler à juste titre de révolution du codex. (p.90)
Il n'existe pas de hiatus entre culture antique et culture chrétienne, mais une porosité entre les divers éléments d'une même culture. (p.78)
Une des caractéristiques de l'Antiquité tardive fut la lente et inéluctable déshellénisation de l'Occident. A partir du milieu du IVème siècle, le bilinguisme [latin-grec] commença à s'étioler, ne survivant que chez les plus cultivés des lettrés. (p.74)
D'origine judaïque, le christianisme fut largement diffusé par des hellénophones. Aussi sa latinisation fut-elle tardive. Elle s'accomplit au cours de l'Antiquité tardive. (p.71)
C'est sous le règne d'Héraclius (610-641) que l'on peut raisonnablement situer l'évanouissement de la romanité dans l'Empire d'Orient. (p.56)