A la guerre, il faut faire des choix, souvent difficiles. Privilégier le plus grand nombre au détriment du plus petit, c’est souvent ce qu’on nous demande de faire. On appelle ça le sacrifice.
Logiquement, la perspective de mourir en sauvant la vie d’autres êtres humains lui parut, à cet instant précis, la meilleure façon de mettre un terme à la sienne.
Stop ! Il ne s’agit pas de zombies, bon sang ! Cette rumeur est ri-di-cule ! Les infectés ne sont rien d’autre que des personnes dont le métabolisme a été modifié par la maladie, si vous préférez. Rien à voir avec cette stupidité de morts ressuscités qu’on voit dans les films d’horreur.
Si tu ne sais pas où est ton ennemi, c’est qu’il est derrière toi !
Ce n’est pas tant l’obstacle lui-même que la peur de l’obstacle qui fout la trouille.
La mission. Quelle foutaise ! Du délire d’huile. Le monde crève debout, la bouche ouverte et immobile, complètement dépassé. Une mission, même importante, ne changera rien à ce foutu merdier. Comment le pourrait-elle d’ailleurs ? Un porte-avions aux trois-quarts vide. Des avions en nombre insuffisants, comme les munitions. Des types démoralisés à bord. Aucune escorte de surface, et encore moins sous- marine. Pas plus que de couverture aérienne depuis la terre ferme. Cette mission… Elle n’existe peut-être que dansl’imagination de marins en mal d’action, stressés depuis le départ…
Rien qu’une paire de seins, un cul et un vagin directement connectés au cerveau sans passer par la case ‘réflexion’ mais avec l’option ‘dépenses’ activée !
Ecoeuré , il songea que la société française, à l’instar de l’Occident et de l’Orient, s’effondrait à son tour comme un château de cartes. Il n’avait fallu qu’un minuscule et insignifiant organisme, indiscernable à l’œil nu, pour mettre la civilisation humaine à genoux. Des trésors de connaissances, de cultures, de mœurs, de technologies étaient soudainement menacés de disparition sous l’effet d’un micro-organisme redoutable dénué de fonction cognitive. Une telle disproportion dans le rapport de forces touchait à l’absurde.
L’entrainement strict lui permit de ne pas céder à la panique. Elle mit en joue le premier et pressa la détente. La balle pénétra dans la carotide de l’homme et ressortit par la nuque avant d’aller entailler la joue du second. L’élan du premier stoppa net mais il ne tomba pas. Lorsqu’il reprit le cycle de sa respiration, un gargouillis s’éleva du trou sanguinolent dans sa gorge en expulsant des bulles de sang. Les yeux grands ouverts, il fit un pas vers elle et Cornell comprit que la blessure n’était pas assez grave. L’approvisionnement en oxygène continuait d’être assuré en dépit du trou dans son cou, grand comme une pièce de monnaie.