Il lui faut plus, à cette mort qui estime que la liberté a un prix, qu’on lui doit un quota d’âmes pour avoir le droit de franchir le passage.
J’ai compris qu’on peut être faible, mais qu’on se doit de porter sa faiblesse jusqu’à ce qu’on trouve le moyen de lui échapper.
Nous la demandons les poings levés, parce qu’il faut savoir crier pour que les indifférents nous entendent.
Si l’on ne peut accuser personne officiellement, il ne reste plus qu’à s’en prendre à ceux qui sont atteignables.
J’écris que même les plus indignés partent en vacances chez eux et se permettent d’y marchander les prix, fiers de rogner les quelques deniers qui ne leur permettent même pas l’achat d’un pack d’eau.
Et j’ai pensé, en la berçant dans mes bras, voilà Karole, tu es morte par ce qui devait te sauver.
Alors oui, les livres, ces garnisons de mots qui nous préservent du vide, à l’heure où tant de faux prophètes brûlent les pensées qui les dérangent et attaquent au disque à découper les sites les plus anciens de l’humanité.
On ne dit pas aux adultes qu’on a constaté leur folie, qu’elle est aussi visible que notre nez vert au milieu de notre figure. Simplement la folie ne se voit pas, elle se camoufle au milieu de l’indifférence des gens.
On boira toute l’humiliation, ce n’est pas grave. On vivra.
Ma mère savait que le sacrifice n’est pas un mot scintillant qui orne nos plus belles histoires.