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Critique de beatriceferon


Trois hôtels, la nuit, où se rencontrent un homme et une femme. Ils passent un moment ensemble, à parler, qui se termine lorsque point l'aube.
J'ai été attirée par le graphisme somptueux de cet album. Mais, en le refermant, je suis restée perplexe, de sorte que je me suis procuré le livre d'Alessandro Baricco, qui a servi de base aux auteurs.
Après sa lecture, je suis revenue vers la bande dessinée et j'ai eu l'impression de mettre des images sur les mots, car Aude Samama et Denis Lapière sont très fidèles à l'original, reprenant des parties du texte ou les paroles des protagonistes. Ils ont pourtant changé les noms choisis par Baricco. Je ne saurais dire pourquoi.
J'ai été enchantée par les dessins d'Aude Samama, au pastel gras (je pense, car je suis loin d'être une spécialiste!), qui créent une ambiance magique. Dès l'ouverture du volume, on tombe sur un hôtel pleine page. Deux lampadaires encadrent cette « belle porte à tambour en bois », focalisant l'attention sur ce détail si important, sur lequel on va zoomer à la planche suivante.
Chaque vignette est un petit tableau en soi, dont tous les détails sont significatifs : j'aime, par exemple, ce coin de comptoir sur lequel sont posés une lampe dont l'abat-jour blanc diffuse un halo de lumière nacrée et un vase avec un bouquet de glaïeuls. Dans le fond, on aperçoit le gardien qui profite du calme nocturne pour se reposer un peu.
Parfois, quelques bandes en noir et blanc nous projettent dans la nuit d'enfer que vit l'adolescent de la troisième partie ou dans l'histoire racontée par le portier.
Ce qui frappe aussi, c'est l'extrême solitude. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser aux tableaux de Hopper, un de mes peintres préférés. Quant à l'aube qui termine chaque séquence, elle se traduit par du blanc et des couleurs franches, claires, sauf à la fin, où c'est plutôt l'aurore qui embrase le ciel de ses traits orange et pourpre.
Un vrai bijou à lire et à relire.
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