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Critique de Calliope2017


J'avais déjà beaucoup aimé Moura et Artemisia, c'est donc sans crainte que je me suis lancée dans un autre roman d'Alexandra Lapierre. J'aime beaucoup sa démarche, assez unique, qui consiste en choisir une héroïne oubliée de l'Histoire – mais bien réelle ! – et d'en écrire la biographie romancée.

Là encore, il s'agit d'une femme à la vie tellement incroyable qu'on se demande si elle n'est pas tout droit sortie de l'imagination de l'autrice, mais si, tout est vrai ! Car Alexandra Lapierre explique sa démarche au début de son livre : elle s'est énormément documentée pendant trois ans, se rendant même en Espagne ou encore au Pérou sur les lieux de vie de son héroïne, afin de respecter au maximum les faits historiques. Tous les événements, personnages, dates, lieux… sont réels, elle s'est contentée d'inventer les émotions et les dialogues.

Et Doña Isabel Barreto méritait elle aussi qu'on la sorte de l'oubli ! Cette femme a été la seule à diriger une armada espagnole, a découvert les îles Marquises lors de l'expédition qu'elle a organisée avec son premier époux afin de retrouver les îles Salomon, a voyagé de Manille à Acapulco sur une des routes maritimes les plus dangereuses de l'époque avec son second mari…

Pour accomplir tout cela à la fin du XVIe siècle, il faut un sacré caractère, et c'est ce qui m'a dérangée au début de ma lecture. Lors de sa jeunesse au Pérou puis lors de la première partie de l'expédition avec son premier mari, l'Adelantado de Mendaña, Isabel est franchement antipathique, très hautaine, mais aussi cruelle, tout comme son « clan », prêt à tout pour s'assurer pouvoir et richesse grâce à cette colonisation. Mais les épreuves qu'elle va traverser vont l'humaniser, et c'est à partir des premiers déboires de l'expédition que je n'ai plus pu lâcher mon livre. La mort de Lorenzo (je ne dévoile rien puisqu'on le sait dès le début !), un des personnages pourtant les plus détestables pendant la première partie du récit, m'a ainsi bouleversée. Et à la fin, on ne sait que penser d'Isabel… Faut-il la condamner comme la criminelle qu'elle est, ou ressentir de la pitié pour elle ? Peut-on juger les moeurs d'une autre époque ?

J'ai en revanche moins aimé le style d'Alexandra Lapierre dans cet ouvrage, qui m'a paru un peu journalistique et artificiel – notamment les nombreuses phrases uniquement constituées d'un seul ou de quelques mots. Ce style m'a gênée au début, mais j'ai réussi à en faire abstraction dès que l'intrigue a commencé à me passionner.

Je ne regrette donc pas de m'être accrochée malgré mon ennui du début, et je suis ravie d'avoir découvert la fantastique destinée d'Isabel Barreto !
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