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EAN : 9782081269927
573 pages
Flammarion (20/03/2013)
3.82/5   205 notes
Résumé :

Voici le portrait d'une femme dans le milieu le plus violent et le plus machiste de l'histoire espagnole : le milieu des conquistadors et des grands navigateurs du Nouveau Monde.

En un temps où les filles appartenaient stricto sensu à leur père, Isabel Barreto osa vivre les mêmes aventures que les hommes et tenta, comme Christophe Colomb et Magellan, de repousser les limites des mondes connus.


Elle découvrit les îles M... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Fascinante biographie fictive d'Isabel Barreto qui fut "la reine des quatre parties du monde", comprendre la marquise des Mers du Sud, comprendre la conquistadora du Pacifique Sud, découvreuse des Iles Marquises en 1595 aux côtés de son époux, le navigateur Alvaro de Montaña, précédemment découvreur des Iles Salomon.

Née en 1567 à Lima, au Pérou alors terre espagnole, cette noble et belle jeune femme au caractère bien trempé, partagea la passion de ses deux maris pour la "Conquête", qui pendant plus de deux cent ans a porté les conquistores espagnols dans leurs entreprises d'"évangélisation, de colonisation et de civilisation" des Indiens du Pacifique. Isabel Barreto fut de fait la première femme amirale de l'Histoire.

Après des recherches poussées et érudites, Alexandra Lapierre s'est lancée dans l'incroyable défi de décrire le périple fou de cette femme folle. Folle comme l'étaient tous ces êtres qui s'embarquaient sans cartes, sans longues-vues, sans GPS, sans capacité de se repérer en chemin, cernés par l'immensité liquide des océans, et avec à bord de leurs vaisseaux et galions imparfaitement étanches la lie de l'humanité censée "civiliser" les nouvelles colonies.

Chimères exaltées, rêves de gloire, appétits de richesses, utopies politiques, qui peut dire aujourd'hui ce qui motiva ces milliers d'hommes et de femmes à quitter l'Espagne pour le Nouveau Monde, ses climats, ses habitants, ses fauves et ses jungles, tous hostiles. Et au-delà du nouveau continent, de reprendre la mer pour aller droit devant soi se heurter aux indigènes, souvent cannibales, des archipels de l'infini Pacifique. Au nom de quelle foi et de quel roi ces fous ont-ils massacré, détruit, construit, exploité ?

"Je te vois reine des quatre parties du monde" est non seulement un beau portrait de femme, un bon roman historique pour qui aime les récits de navigation et d'exploration, mais encore et avant tout, il est selon moi un flamboyant tableau du spectacle qu'ont produit les fastes d'une société dominatrice, barbare dans sa rapacité et tyrannique dans son essor débridé.

Le roman se lit très bien, il est très imagé, les personnages, nombreux, sont bien fouillés. La fascination s'empare du lecteur au fil des pages ; une fascination de l'horreur lorsqu'il devient le témoin des conditions inhumaines de l'exploration maritime : insalubrité des navires, sauvagerie des naturels, barbarie des envahisseurs...

Un roman au souffle équipe qui rend témoignage plutôt qu'hommage à une période à la fois sombre et lumineuse de l'histoire de l'Espagne de la Renaissance.


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Dans ce très beau roman historique, Alexandra Lapierre nous emmène voguer vers les îles du Pacifique et nous fait rencontrer Isabel Barreto la première femme espagnole à avoir commander à plusieurs navires.
Elle permet surtout de sortir de l'oubli ces explorateurs espagnols qui, partant des côtes péruviennes et chiliennes, ont exploré et découvert aux XVI-XVIIème siècles, bien avant leurs plus illustres successeurs Cook ou encore Bougainville, les îles Marquises et les îles Salomon.

Alexandra Lapierre nous fait revivre l'incroyable vie et l'incroyable aventure qu'ont vécue Dona Isabel et ses deux époux, tous deux navigateurs et explorateurs.
Les sources étant partiales, l'auteur a choisi de nous brosser un portrait assez neutre de cette femme exceptionnelle mais au caractère bien trempé. Ni sympathique ni antipathique, le personnage reste, sous la plume d'Alexandra Lapierre, un être humain avec ses qualités et ses défauts que l'on admire et que l'on déteste à la fois.

Le travail de recherche extrêmement documenté redonne vie à un décor oublié, retrace la vie des colons et des indigènes du Pérou, des comptoirs marchands du Pacifique, ainsi que les conditions de vie extrêmes à bord des navires de commerce et d'exploration et les difficultés du contact avec les populations des îles.

La narration se fait selon plusieurs procédés dont j'ai trouvé certains maladroits et superficiels notamment au tout début lorsque la soeur d'Isabel se raconte la vie de sa soeur à elle-même. Heureusement, l'auteur change rapidement de procédé narratif et on s'immerge d'autant plus facilement dans cette fabuleuse histoire. L'intrigue est d'ailleurs très bien amenée et commence dans un couvent péruvien que l'auteur a elle-même visité lors de ses recherches. Elle parvient à ménager le suspense et c'est non sans émotion que j'ai tourné la dernière page.

Alexandra Lapierre prend aussi la peine de nous expliquer sa démarche et de nous fournir des cartes et toute une liste de sources documentaires.

Roman historique et d'aventure très réussi, Je te vois reine des quatre parties du monde est un roman à découvrir que je vous conseille fortement.


Lien : http://0z.fr/X-MDV
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J'aime beaucoup l'histoire, voilà pourquoi j'ai voulu lire ce livre. Néanmoins le problème avec ce genre d'histoire c'est que l'on ne sait jamais ce qui est vrai et ce qui a été rajouté, voilà donc pourquoi j'ai cherché un peu à comprendre le parcours de ce livre pour arriver à tout bien différencier ; et ce que j'ai découvert me laisse… stupéfaite.

Déjà l'auteure est tombée par hasard, - et lors d'autres recherches sur un autre personnage -, sur la vie d'Isabel Barreto. Alexandra Lapierre ignorait elle-même la vie de cette dernière, jusqu'à ce qu'elle tombe dans des archives sur les mots « governadora » et « adelantada », mot habituellement au masculin en espagnol. Ce qui je l'avoue me fait halluciner, car il s'en est fallu de peu de chose finalement pour que cette dame Barreto reste dans l'oubli pour beaucoup d'entre nous.

Ensuite ce qui m'a le plus étonné, c'est que finalement il y a très peu de romancé dans ce livre. Tout ou presque, est vrai. Que ça soit les dates, les évènements, etc, etc... l'auteure est restée fidèle aux éléments de sa connaissance, qu'elle a amassés pendant trois ans ! Il y a d'ailleurs en fin de livre des petits passages qui expliquent ce qu'ils sont devenus, ce qui n'est franchement pas désagréable et permet en plus d'avoir une vue d'ensemble.

Pour en venir un peu plus au livre et en particulier au personnage qui nous intéresse, Isabel Barreto, je peux vous assurer que vous n'allez pas être déçu du voyage, si je puis dire… Jamais une femme n'a paru aussi souveraine et singulière qu'Isabel Barreto.

Conquistadora des mers du sud, seule et unique femme amirale (à ce jour) de l'armada espagnol. Nous allons découvrir ici sa vie depuis sa naissance à Lima (et non en Espagne comme beaucoup d'historiens le pensent), en passant par son enfance, où elle a été éduquée un peu à la manière d'un homme et reçu une instruction plus poussée que ses autres soeurs, jusqu'à sa vie de femme qui commence avec son premier mariage avec le navigateur Alvaro de Mendaña découvreur des îles Salomon, Marquises et de Santa Cruz, et finit en couche avec son second mari Hernando de Castro. En faisant bien sûr un détour par le couvent de Santa Clara à Lima où elle fit une courte retraite. Bref, dans ces pages on découvre tout sur la vie de ce personnage, et rien que cela est un délice. Pourtant je vous cacherais bien des choses en omettant de vous parler de la partie que j'ai préférée, celle où l'on découvre toute la singularité du personnage, je veux parler bien sûr du premier et seul voyage d'Isabel avec Alvaro, lorsqu'ils partaient ensemble avec quatre galions pour retrouver les îles Salomon et pourquoi pas trouver l'Australia incognita.

En effet, il faut savoir que c'est spécifiquement dans ce voyage où l'on découvre toute la dimension du personnage, toute sa splendeur et son rayonnement ; déterminée, imposante, réfléchie, intelligente, intransigeante, audacieuse, mais aussi majestueuse. Alors magistrale dans le caractère certes, mais aussi et curieusement, physiquement. Toujours bien mise, avec fraise, bijoux et vertugadin, toujours bien coiffée, même aux périodes les plus sombres du voyage, Isabel Barreto avait compris que tant qu'elle soignerait son apparence c'était faire comprendre aux autres navigateurs qu'il fallait composer avec elle. Ce qui montre vraiment une grande force de caractère. D'ailleurs par la suite cela est allé plus loin, car à la mort de son mari ça voulait dire qu'elle était le seul maître à bord de ses galions. Attitude qui peut paraître assez invraisemblable quand survivre était le mot d'ordre, ou que la mutinerie, les meurtres, la maladie… agissaient. Mais pourtant une attitude nécessaire pour que l'ordre règne. Et c'est quand on voit cela, que l'on s'aperçoit que cette femme était très intelligente, mais possédait aussi une bonne psychologie, car elle calculait la portée de chaque geste ! Ce qui laisserait presque sans voix.

Enfin bon, c'est vraiment un livre que je conseille car il est trèèèèèèèèèèèèèès intéressant mais aussi et en plus bien écrit, bien manié. Sans compter qu'il aborde la vie d'autres personnages, comme celle d'Alvaro de Mendaña mais aussi de Pedros Fernandez de Quiros (entre autre).

Pour ma part je ne connaissais pas cette auteure, mais je peux vous assurer que maintenant j'ai envie de découvrir d'autres livres d'Alexandra Lapierre. Je remercie en passant les éditions Flammarion mais aussi Babelio pour cette découverte.
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Doña Isabel Barreto fut le première et unique femme Amiral de l'Armada espagnole. Avec son époux, le Gobernador Medeña, elle traversera le Pacifique à la recherche des îles d'or du roi Salomon. Haïe et aimée, bafouée et adorée, cette « Reine de Saba » marquera son époque d'une empreinte.
La Conquista espagnole du Pacifique durera pendant tout le XVIe siècle et permettra la découverte des îles Salomon mais aussi des îles Marquises ainsi que du Vanuatu et de l'archipel des Tuamotu (actuelle Polynésie française). Ils n'ont pas découvert la Terra Incognita, le Cinquième Continent mais ils ont permis à l'Espagne de renforcer son pouvoir en ouvrant des routes maritimes entre le Pérou et les Philippines.
Doña Isabel fait partie de ses explorateurs sans peur qui partirent sans cartes dans le plus grand océan du Globe, pour tenter de trouver l'El Dorado. Au lieu de ça, elle découvrira l'importance de la vie mais aussi la douleur de la mort. Écrit du point de vue externe, Je te vois reine des quatre parties du monde raconte une histoire comme on en voit pas souvent. Alors qu'à cette époque, les femmes sont mineures toute leur vie, Doña Isabel Barreto va transgresser les règles et devenir amiral de sa propre flotte, à la mort de son époux.
On découvre des hommes et des femmes qui ont des buts tout aussi différents les uns des autres : des colons qui veulent s'installer dans les terres promises, des prêtes qui veulent convertir les indigènes à la parole de Dieu et des hommes, des mercenaires, qui ne sont là que pour tuer sans foi, ni loi. Entre les trahisons et les meurtres, entre la famine et la peur, le voyage prendra un tour dramatique qui laissera des traces indélébiles dans l'âme de tous les participants. La force et le courage d'Isabel dans ces épreuves rendent cette traversée plus folle encore.
J'ai été transporté dans cette histoire extraordinaire. J'ai vogué sur le Pacifique avec eux, j'ai accosté sur des terres inconnues de tous comme eux et j'ai fait la connaissance des Polynésiens de l'époque. Addictif et écrit de façon fluide, on a beaucoup de mal à lâcher le livre et les pages se tournent toutes seules. Entrecoupé de morceaux de journaux et de lettres écrient par les protagonistes du voyage, on découvre l'envers du décors : la peur, la faim, le désespoir qui s'emparent des passagers au fur et à mesure que les réserves s'amenuisent et que les côtes de l'El Dorado n'apparaissent pas.
A la fin du livre, on trouve plusieurs choses qui sont très instructives. Tout d'abord, Alexandra Lapierre a écrit une partie « Que sont-ils devenus ? » pour raconter la fin de son histoire, expliquer le destin de chaque protagoniste important après la mort d'Isabel. J'ai beaucoup aimé ça, savoir comment chacun à fini sa vie et si chacun à accompli ses rêves et ses désirs. Surtout pour le second époux d'Isabel, Don Hernando. Elle raconte aussi quel fut le destin des archipels découvert les siècles suivant, archipels qu'on oublieront et qui ne seront redécouvert que bien plus tard ! On trouve aussi une partie « de l'Histoire au roman » où A. Lapierre explique ses démarches de recherches pour construire son livre. Se basant sur des sources historiques, ayant traversé la moitié du globe pour cela, elle explique le pourquoi et le comment de ce livre. Ce genre de petit texte manquent souvent dans les livres historiques « romancés ».

Un titre qui m'a attiré dès le premier regard, un livre qui m'a énormément plu et une histoire des plus fascinante. Un très bon moment de lecture, je le conseille à tous les amoureux de l'Histoire et des Grandes Découvertes !
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J'avais déjà beaucoup aimé Moura et Artemisia, c'est donc sans crainte que je me suis lancée dans un autre roman d'Alexandra Lapierre. J'aime beaucoup sa démarche, assez unique, qui consiste en choisir une héroïne oubliée de l'Histoire – mais bien réelle ! – et d'en écrire la biographie romancée.

Là encore, il s'agit d'une femme à la vie tellement incroyable qu'on se demande si elle n'est pas tout droit sortie de l'imagination de l'autrice, mais si, tout est vrai ! Car Alexandra Lapierre explique sa démarche au début de son livre : elle s'est énormément documentée pendant trois ans, se rendant même en Espagne ou encore au Pérou sur les lieux de vie de son héroïne, afin de respecter au maximum les faits historiques. Tous les événements, personnages, dates, lieux… sont réels, elle s'est contentée d'inventer les émotions et les dialogues.

Et Doña Isabel Barreto méritait elle aussi qu'on la sorte de l'oubli ! Cette femme a été la seule à diriger une armada espagnole, a découvert les îles Marquises lors de l'expédition qu'elle a organisée avec son premier époux afin de retrouver les îles Salomon, a voyagé de Manille à Acapulco sur une des routes maritimes les plus dangereuses de l'époque avec son second mari…

Pour accomplir tout cela à la fin du XVIe siècle, il faut un sacré caractère, et c'est ce qui m'a dérangée au début de ma lecture. Lors de sa jeunesse au Pérou puis lors de la première partie de l'expédition avec son premier mari, l'Adelantado de Mendaña, Isabel est franchement antipathique, très hautaine, mais aussi cruelle, tout comme son « clan », prêt à tout pour s'assurer pouvoir et richesse grâce à cette colonisation. Mais les épreuves qu'elle va traverser vont l'humaniser, et c'est à partir des premiers déboires de l'expédition que je n'ai plus pu lâcher mon livre. La mort de Lorenzo (je ne dévoile rien puisqu'on le sait dès le début !), un des personnages pourtant les plus détestables pendant la première partie du récit, m'a ainsi bouleversée. Et à la fin, on ne sait que penser d'Isabel… Faut-il la condamner comme la criminelle qu'elle est, ou ressentir de la pitié pour elle ? Peut-on juger les moeurs d'une autre époque ?

J'ai en revanche moins aimé le style d'Alexandra Lapierre dans cet ouvrage, qui m'a paru un peu journalistique et artificiel – notamment les nombreuses phrases uniquement constituées d'un seul ou de quelques mots. Ce style m'a gênée au début, mais j'ai réussi à en faire abstraction dès que l'intrigue a commencé à me passionner.

Je ne regrette donc pas de m'être accrochée malgré mon ennui du début, et je suis ravie d'avoir découvert la fantastique destinée d'Isabel Barreto !
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critiques presse (2)
LeFigaro
06 mai 2013
Un récit exaltant, de bout en bout porté par un authentique souffle romanesque.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LesEchos
26 mars 2013
Alexandra Lapierre, à qui l'on doit romans et biographies de qualité [...], a passé des années à enquêter sur son modèle, de Séville à Lima, allant jusqu'à apprendre l'espagnol pour déchiffrer des archives souvent inédites. Ce roman d'amour et d'aventure vous embarque et vous mène à bon port, essoufflé de bonheur.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
Fût-ce aux yeux des poissons, le message devait être clair. Doña Isabel Barreto de Mendaña représentait la grandeur. Elle était la puissance, elle était la dignité, elle était l'honneur... Si visiblement au-dessus du commun des mortels que son autorité - et surtout son existence à bord - ne pouvait être contestée.
Elle n'avait pas le choix. Forcer le respect était pour elle l'unique façon de s'imposer aux hommes d'équipage - aux cinq pilotes, aux trois capitaines, aux quinze officiers, aux cent matelots, à tous les marins du Señor Quiròs - et même aux mercenaires du colonel Merino-Manrique qui, d'instinct, du plus profond d'eux-mêmes, récusaient sa présence ici.
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Elle plaça entre ses mains le crucifix sur lequel il lui avait fait jurer de ne pas abandonner Santa Cruz, essaya de lui parler de Dieu, de la Vie éternelle, du Paradis où l'attendaient leurs enfants. Mais Alvaro ne pensait qu'à cela : l'Expédition.
Et à elle, son épouse, son héritière, sa légataire, celle qui devait continuer la Conquête et qu'il laissait seule, parmi des hommes prêts au meurtre, sur une île perdue, au milieu de l'océan Pacifique. La Conquête, Isabel : dans son délire, Mandana les confondait dans une même interrogation : "Que va-t-il advenir des îles, que va-t-il advenir de toi ? Les îles Salomon existent, répétait-il inlassablement, elles existent, tu existes, je te vois reine des quatre parties du monde...
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Hernando n'ordonnait rien sans qu'ils en aient débattu ensemble. Il avait un besoin viscéral de réfléchir, de raisonner et d'agir de concert avec elle. Isabel était son mentor et son garde-fou. Elle le savait. Elle régnait sur le corps et sur l'âme de l'homme qu'elle adorait. Cette forme de royauté la rendait infiniment plus puissante que jamais. Cela aussi, elle le savait... Elle demeurait le pouvoir derrière le trône.
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Au-delà de sa passion pour cette épouse trop jeune, trop belle, trop riche, trop vigoureuse, une femme qui incarne le triomphe de la vie sous toutes ses formes, Alvaro de Mendaña la respecte et la connaît pour ce qu'elle est. L'égale d'un homme. Si quelqu'un peut gouverner ici, si quelqu'un peut survivre, c'est elle.

— Je te vois reine des quatre parties du monde.

Cette phrase, il l'avait prononcée lors de sa première déclaration d'amour. Il l'avait répétée à l'heure de sa demande en mariage. Il l'avait murmurée au matin de leur nuit de noces.

— Je te vois reine des quatre parties du monde, répète-t-il dans son agonie.

Quand la nuit finira, quand le soleil sera à son zénith le 18 octobre 1595, Don Alvaro de Mendaña rendra son âme à Dieu sur ces mots.

*

Et maintenant ?

— Dieu est au ciel. Le Roi est au loin… Et ici, maintenant, c'est moi qui commande !
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"La liberté, Sancho, est un des dons les plus précieux que le Ciel ait fait aux hommes.
Rien ne l'égale, ni les trésors que la terre enferme en son sein, ni ceux que la mer recèle en ses abîmes.
Pour la liberté, aussi bien que pour l'honneur, on doit aventurer sa vie."

Miguel de Cervantès, Don Quichotte, Partie II, chapitre 58
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