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Critique de hcdahlem


Un village presque sans histoire

Après Les embruns du fleuve rouge Élisabeth Larbre a choisi la campagne française pour nous raconter un drame qui va entraîner, de révélations en révélations, toute une communauté.

Ce pourrait être un fait divers banal, l'histoire d'un jeune homme qui vole un véhicule de service et file sur une route de campagne. Étant trop jeune pour avoir le permis de conduire, il se sent grisé par la vitesse et oublie toute prudence jusqu'à perdre le contrôle du véhicule et se fracasser avec son véhicule. Quand la police arrive sur les lieux, elle ne peut que constater son décès.
Ce pourrait être un fait divers banal, sauf que le mystérieux narrateur de ce roman, sorte de vigie de ce village, a tout vu et a fait partager son omniscience au lecteur.
Cyril n'est pas mort de son intrépidité, mais a été assassiné parce qu'il avait découvert le lourd secret du père François, très intéressé par les petites filles, notamment celles qui s'égarent lorsque le camp de vacances s'installe dans la commune. le capitaine Brieuc, qui mène l'enquête, sent que quelque chose est louche dans cette affaire trop simple. le récit du seul témoin de l'accident est trop bien huilé pour être honnête, tandis que Clément, l'assassin présumé n'a pas le profil d'un tueur. le vieil homme est désemparé dans sa cellule.
Désemparés, Linda et Martial le sont tout autant. Même si leur adolescent de fils leur donnait bien du fil à retordre, les parents de Clément se retrouvent désormais seuls, face à leur histoire qu'ils sont incapables de remettre en ordre. Pour eux aussi, cela sent la fin…
On l'aura compris, sur fond de polar, Élisabeth Larbre a choisi de placer la solitude au coeur de ce roman rural. Cette solitude qui vous pèse, vous colle à la peau, vous entraîne sur la mauvaise pente. Et contre laquelle vous ne pouvez bien plus lutter, plongeant dans l'alcool, les addictions. Une spirale infernale qui va entrainer toute une communauté. Si, comme dans Les embruns du fleuve rouge, la psychologie des personnages est bien campée et la plume reste allègre – malgré quelques coquilles ici et là – j'avoue ne pas avoir été emballé par l'idée de confier ce récit à une voix mystérieuse et au chapitre final. Mais cette exploration de la France rurale et du mal-être qui semble s'y développer conserve bien des qualités. Aucune génération ne semble y échapper. Ici, le roman illustre bien mieux que de longues études sur le déterminisme social, les maux de nos campagnes.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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