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Critique de Il_voyage


Blast ... l'effet de souffle, l'onde de choc d'une explosion ... un instant en suspension, comme un moment d'extase ...
C'est ce @Blast qui a fait basculer Polza Mancini, ce blast qu'il recherche. Polza Mancini, écrivain raté devenu SDF par choix après le décès de son père.
Quand débute ce premier tome, Polza est en cabane, interrogé par deux flics conscients de devoir procéder avec tact. C'est que Polza a des antécédents, qu'il a fait des séjours en hôpital psy. Et que la police cherche à savoir ce qui est arrivé à Carole Oudinot, savoir ce qui s'est passé.
Le décor est posé et nous entrons dans le monde de Polza ... qui prend son temps pour raconter son histoire, son enfance, son mariage, son errance ... son penchant pour l'alcool, sa tendance à l'auto-destruction ...
A première vue, le personnage semble antipathique. Et de fait, @Manu Larcenet, par la voix des enquêteurs, met Polza devant ses contradictions. Il est en proie à des pulsions dont on ne sait jusqu'où elles peuvent le mener. Et le trait de l'auteur n'arrange pas les choses. Un personnage noir, énorme, sale, parfois effrayant dans ses expressions. Polza est un inadapté, un asocial.
Et c'est là que cette BD - ou ce roman graphique ? - prend tout son sens. C'est parce qu'il est inadapté, rejeté par la société que Polza en devient presque attachant. Il peut nous attendrir, nous émouvoir, d'autant que Larcenet excelle, avec sa palette de gris, à transmettre les sentiments profonds, souvent contradictoires, qui traversent ses personnages.
L'univers est sombre, en noir et blanc et nuances de gris ... les paysages, qui parfois occupent une planche complète, sont envoûtants, enveloppants. Ils nous absorbent, on a parfois l'impression de s'y noyer. Seule entorse : les touches de couleur qui s'invitent lorsque Polza s'échappe de son quotidien au moment du Blast ...
J'ai adoré ... les silences, le questionnement qu'amène @Manu Larcenet et ses personnages sur l'acceptation de soi, sur le droit à la différence, sur le conformisme de la société.
J'ai adoré ... l'univers visuel, ne pas avoir de réponse à toutes mes questions, ne pas avoir compris - pas encore - la présence des statues de l'île de Pâques.
J'ai adoré être dérangé et je me suis plongé sans plus tarder dans le second tome.
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