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Blast (Manu Larcenet) tome 1 sur 5
EAN : 9782205063974
208 pages
Dargaud (05/11/2009)
4.26/5   1599 notes
Résumé :
Je pèse lourd. Des tonnes. Alliage écrasant de lard et d'espoirs défaits, je bute sur chaque pierre du chemin. Je tombe et me relève, et tombe encore. Je pèse lourd, ancré au sol, écrasé de pesanteur. Atlas aberrant, je traîne le monde derrière moi. Je pèse lourd. Pire qu'un cheval de trait. Pire qu'un char d'assaut. Je pèse lourd et pourtant, parfois, je vole.
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Critiques, Analyses et Avis (152) Voir plus Ajouter une critique
4,26

sur 1599 notes
Voilà ce qu'est un roman graphique !

Blast est une oeuvre surprenante a tout point de vue. La narration y est excellente les thèmes abordés sont osés et sont traités avec une grande justesse.

On suit ici un homme qui se retrouve interrogé par la police sur ce qu'il aurait fait (on ne sait pas vraiment ce dont il est accusé, ni si c'est réellement lui le coupable) une femme se trouve être dans le coma. Polza, ainsi se nomme le personnage principal de ce premier tome. Il va subir un interrogatoire, et par ce biais nous raconter toute sa vie. de la mort de son père en passant para son errance et sa vie de clochard, délaissant son ancienne vie d'écrivain derrière lui.

Un physique peu avantageux, un gout certain pour la nourriture et l'alcool, le personnage pourrait dégoûter, répugner, mais il n'en est rien, bien au contraire, on s'y attache assez rapidement.

Le regard des autres, la normalité, les codes de la société, voilà de quoi traite cet ouvrage. A travers un personnage hors du commun, Manu Larcenet dénonce la société actuelle, comme, si on ne rentre pas dans les normes actuelles, on peut être jugé, pointé du doigt.

Du coté graphique, les dessins sont moches et beaux à la fois. Les personnages ont tous un physique ingrat, qu'on ne souhaiterait pas avoir, et pourtant, on voit bien que c'est voulu. Les paysages, les animaux, les lieux sont magnifiquement dessinés. Il faut bien ‘attarder sur chaque cases pour profiter pleinement de Blast.

Au même rang qu'un Watchmen, V for Vendetta ou Daytripper, Blast est un superbe roman graphique comme on aimerait en voir plus !
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Blast ! Une déflagration , un nouveau coup de tonnerre dans l'univers de l'art graphique !

Polza Mancini et ses deux tôliers nous la jouent Garde à Vue !
En effet , sans cesse harcelé lors d'un interrogatoire policier pour le moins musclé , cet atlas aberrant , pire qu'un char d'assaut comme il se définit lui-même , se révèlera , se confiera à son propre rythme , posé , mesuré et précis , irritant au plus au point ses deux pitbulls en quête de vérité ! de là à dire que Polza s'amuse à leur faire danser une Polka , il n'y a qu'un pas...

Première interrogation en découvrant le coup de crayon et l'encrage , c'est bien du Larcenet , ce même gars , auteur très inspiré du Combat Ordinaire dévoré il y a peu ? Apparemment , yes it is not because i do ! En clair , oui !
Style épuré en noir et blanc . de pleines pages alternant avec des planches beaucoup plus classiques . de longs monologues cédant la place à un silence assourdissant . Larcenet étonne et détonne en proposant un récit difficilement identifiable bien qu'axé , encore et toujours , sur l'humain et sa délicate construction dans une société bien trop formatée .
Pas de grosses révélations dans ce premier tome . Juste la découverte d'un homme hors norme en proie au doute et bien décidé , en s'affranchissant brutalement d'une société castratrice , à se trouver au gré de rencontres constructrices et par le biais d'un nouveau style de vie en parfaite adéquation avec son état du moment : vivre pleinement sa vie plutôt que de la subir...Accessoirement , retrouver cet état de plénitude absolue qu'il connût , une fois seulement , et qui le laissât extatique comme au premier jour : le Blast !
Tour à tour tendre , violent et onirique , un premier tome remplissant parfaitement son rôle d'aiguillon en incitant magistralement le lecteur à se ruer au plus vite sur le second opus !

Blast , Grasse Carcasse : la grosse classe !
http://www.youtube.com/watch?v=oF5cBoAV5Ys
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La lutte des classes continue, et le top 10 % veut gentrifier la culture comme le reste car la liberté, l'égalité et la fraternité démocratiques sont incompatibles avec l'élitisme aristocratique : c'est ainsi qu'est apparu le terme « roman graphique », un expression snob pour faire de la bande dessinée tout en crachant à satiété sur les bandes dessinées (le libellé de l'insigne « roman graphique » sur babelio est ainsi juste une grosse honte). J'ai donc mis beaucoup de temps et pris beaucoup de recul pour aborder avec sérénité les œuvres étiquetées « romans graphiques » et acclamées comme des chefs-d'oeuvre, pas comme les bandes dessinées qui elles ne seraient que du temps de cerveau disponible par les masses décérébrées...

"Blast" aurait pu être un thriller psychologique à l'image des films "Deceiver" (1997), "The Interview" (1998) et "Dans la tête du tueur" (2004), dont un passage est repris par l'auteur par ailleurs : oui mais non, les enquêteurs servent de passe-plats au narrateur Polza Mancini qui raconte sa vie et présente sa philosophie de la vie. Au début j'ai trouvé touchante cette histoire de névrosé qui dans sa quête de liberté finit dans la plus complète marginalité. On aurait pu avoir un drame social voire un road movie en clochardie, mais le personnage et ses discours ont fini par m'insupporter : c'est juste un sociopathe qui prend tout le monde de haut en intellectualisant et poétisant son égotisme qui semble révéler son incapacité à empathiser. Donc nous avons 200 pages mettant en scène un obèse boulimique et alcoolique qui se murge en attendant que son foie lâche, car lors de ses hémorragies cérébrales il a des hallucinations dans lesquelles le monde passe du gris au technicolor sous les crayons des enfants Lilie et Lenni avant de taper la discute avec des moaïs dans ses vrais-faux trips shamaniques... Les diatribes sur la norme, le conformisme et la société de consommation tombent à plat vu qu'on prend bien le temps de se moquer des oubliés du système qui n'y ont même pas accès (pauvres, étrangers, minorités). Après peut-être que l'étrange Gary Stu de l'auteur me réserve des surprises par la suite, car à la fin du tome 1 intitulé "Grasse Carcasse" je pensais exactement comme les enquêteurs, et au mot près en plus... Les coïncidences à ce point là, ça n'existe pas ! ^^
Un titre clivant : on adore ou on déteste, et moi je ne suis pas loin d'avoir détesté cette mise en place... Mais mon déplaisir et mon désintérêt ne remettent pas en cause le talent de Manu Larcenet, vétéran de l'école Fluide Glacial qui ici maîtrise l'art séquentiel avec un découpage classique mais soigné et une fabuleuse utilisation des niveaux de gris*. Après il faudra que quelqu'un m'explique cette horripilante manie arty d’utiliser des personnages hideux pour réaliser des histoires se présentant comme très sérieuses : perso cela me sort immédiatement du truc que tous les personnages soient des caricatures cartoonesques ambulantes (surtout quand le reste est autrement mieux dessinée, car si tous les personnages sont moches la nature est juste magnifique).

* là aussi j'ai peur d'une manie arty : on ne compte plus les auteurs de « romans graphiques » qui se réclament de la lithographie dixneuvièmiste pour faire du révisionnisme culturel et nier l'existence de la bande dessinée en tant que membre à part entière des arts majeurs...
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- Madame Régine Mainsoeur, directrice adjointe des éditions Gaudart.
- Manu Larcenet, je suis venu en personne…

- C'est un honneur de vous rencontrer et une belle surprise de nous avoir retenu pour votre nouveau projet. Je dois dire que j'ai lu avec grand plaisir votre album Blast, très original et fort audacieux, ma foi.
- Je vous remercie madame Minceur, mais…

- Pas de madame entre nous, Emanuel. Appelez-moi Régine.
Mais revenons à l'album. C'est pas mal du tout mais il faut vraiment gommer toutes ces aspérités. Votre livre, c'est un peu comme si on omettait de passer le papier de verre sur un mur de plâtre avant de le peindre. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Oui, oui… enfin, non...

- Ce n'est pas grave. Pour commencer, je vous suggère de remplacer ce gros personnage de Polza Mancini par un grand mec, balèze si vous voulez, mais surtout grand plutôt que gras.
- Mais c'est le héros et l'essence même du livre, cet obèse dont le fardeau est trop lourd à porter.

- Changer juste son apparence et appelez le "Grande échasse"! Et dites donc, corrigez moi également ces nez. On dirait des becs d'animaux, des tuyaux en plastique ou autres tubercules difformes. On n'est pas chez Pinocchio que je sache !
- Écoutez, je…

- Hop, hop. Concernant l'illustration, je supprimerais toutes les pages sans texte qui font appel à l'imagination et qui surprennent un peu trop le lecteur. Et ainsi, on gagnerait du papier. Donc un profit plus important à la clé !
- Non, mais je ne cherche pas le profit !

- Pssse, tout le monde dit cela. Sinon, l'intrigue patine un peu. Pour donner plus de mordant à l'image du polar, allez-y beaucoup plus franchement sur l'hémoglobine, les meurtres ou encore des morts inexpliquées. Qui dit interrogatoire et flics suppose au moins un mort toutes les cinquante pages ! C'est indispensable. Mais je vous laisse le choix sur la manière de corriger le tir !
- C'est seulement le tome 1… j'imagine déjà trois autres suites…

- Justement, dernière suggestion, je trouve que vous n'utilisez pas assez la couleur. Uniquement durant l'effet de souffle, ce fameux blast, avec ces dessins d'enfants de 2 ans coloriés à la vite et que l'on ne comprend pas du tout. Bref, je vous le dis clairement, trop gris et trop triste votre album !
- C'est justement pour bien marquer ce retour à l'enfance et cette capacité à s'envoler malgré son poids pendant le blast, contrastant avec le reste de la bande-dessinée!

- Quelle imagination vous avez là. Vous avez l'air aussi fou que votre écrivain SDF (voir citation). Mais franchement, vous allez faire un tabac si vous suivez mes conseils : fini l'obèse, que des beaux nez, du texte, plusieurs meurtres et de la couleur. Un vrai cocktail Régine Mainsoeur !
- Régime, il faut que je vous dise…

- Régine avec un n comme Nadine. Sinon, pas de problème, Manu. Je vous accorde un mois supplémentaire pour m'envoyer une nouvelle version et vous signez aux éditions Gaudart, avec un cachet à la hauteur de votre talent. Ne vous trompez pas, ce n'est pas Dargaut, cette édition qui serait capable de publier votre version actuelle telle quelle !
- C'était justement là où je voulais en venir. Un de nos stagiaires dyslexique a confondu les deux maisons d'édition lors de l'envoi de l'album. Je venais donc chercher personnellement l'original que l'on vous a envoyé par erreur. Désolé madame Minceur, mais je préfère garder ma grasse carcasse !

Ps : Une bande-dessinée dérangeante, intriguante mais attachante à l'image de son personnage principal la grasse carcasse. Vivement la suite...
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Polza Mancini, 38 ans, plus ou moins écrivain, est en garde à vue. Il est interrogé pour que soit faite la lumière sur… Sur quoi au juste d'ailleurs ? Un acte commis à l'encontre d'une certaine Carole mais quel acte exactement, le mystère demeure…

L'homme dérange parce qu'il dénote. Il est obèse, monstrueusement obèse. La différence dérange, c'est bien connu. Mais que cache cette énormité choquante, dérangeante ? Qu'est-ce qui peut pousser un individu à vouloir disparaitre sous une telle chape de gras ? Pourquoi s'infliger ça ? Quel peut-être ce mal, ce désespoir qu'il contient sous cette carapace éléphantesque ?

Les policiers tentent de le faire parler, de comprendre, mais font-ils le poids pour mener l'interrogatoire face à ce suspect au physique et à la personnalité hors normes ?…

Son récit nous permet de découvrir son existence marginale, ses déambulations, ses errances. Un univers sombre, tragique, désespéré, peuplé de personnages protéiformes, de gueules cassées, d'individus en marge, abimés par le vie. Et bien sûr, il est question du blast…

Manu Larcenet nous livre un récit et des dessins déroutants, oniriques, désenchantés, entre poésie et tragédie, transcendés par une atmosphère sombre, beaucoup de noirs et de gris, mais qu'il parvient à ne jamais rendre totalement pesante ou désespérante. Contre toute attente, il nous ferre, l'empathie fonctionne et une seule envie nous habite, se jeter voracement sur la suite.

Blast de Manu Larcenet, comme une explosion de sentiments entremêlés…

Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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critiques presse (1)
Lexpress
30 novembre 2011
Car sous ses allures sombres, comme tout droit sorti d'un récit de Dostoïevski, Blast séduit à chaque page, que ce soit par son texte poétique, ses aquarelles d'une rare beauté, ou son regard impitoyablement lucide sur le monde.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (116) Voir plus Ajouter une citation
L'alcool, au même titre que n'importe quel produit qui modifie la perception, est un formidable outil d'expérimentation intellectuelle... Hypocrite époque qui exalte les modifications corporelles douloureuses... Souffrir pour maigrir, se muscler la viande ou s'affermir le croupion... Se tatouer, se percer, se gonfler de plastique, se faire drainer la graisse comme on vide une fosse septique, se faire charcuter le nez, les joues, les lèvres, les mamelles, les complexes... Mais dès qu'on exprime le désir de se modifier l'esprit, surtout au travers d'une délicieuse ivresse, on devient un méprisable déséquilibré... (p. 200)
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Quand un grille-pain est défectueux, il cesse d’être un grille-pain pour devenir un machin cassé… Il ne viendrait à l’esprit de personne de trouver une place dans la cuisine pour que le « machin cassé » y continue son existence. Si vous ne savez pas le réparer, lui redonner sa fonction première, vous vous en débarrasserez. Comment ne pas se haïr quand, vers huit ans, on réalise qu’on partage la condition des ustensiles de cuisine ? Comment ne pas se haïr quand il est si naturel de se faire haïr ? Se haïr si fondamentalement, c’est comme se réveiller chaque matin avec le canon d’un pistolet dans la bouche. De guerre lasse, on en est parfois réduit à supplier que le coup parte.
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Je suis parti le dix-neuf juin vers six heures trente. Il faisait encore frais et la rue commençait à peine à s’animer. Ceux qui rentraient se coucher croisaient ceux qui s’en allaient bosser. Quelle joie de n’être ni l’un ni l’autre !
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- J'étais déjà différent. Pas de cette posture qu'on se choisit plus ou moins à l’adolescence. Non, la vraie. Celle avec laquelle on naît et puis on meurt sans avoir jamais connu de répit. Pour échapper aux outrages ordinaires de la meute, j'avais ma place forte. De l'autre côté de mon rempart de meulière, la rue, les parfums de boulangerie, la vie... J'ambitionnais, déjà, une vie différente, sans école, sans camarades, sans graisse... Je rêvais d'un mélange confus de pains au chocolat et de liberté... Je rêvais d'être grand... Je ne savais pas alors, qu'il ne suffit pas d'être grand.
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- Comme je suis le seul Français ici, j'ai dû apprendre plus de langues étrangères qu'au collège ! Dans les années 1970 je parlais Espagnol, Italien, Portugais... Puis je me suis mis à l'Arabe... Aujourd'hui, ce sont le Russe, le Polonais, le Tchèque... De toute façon, on s'en fout un peu, des langues... Être un « mange misère », c'est pas une nationalité, c'est une condition...
- Vous étiez déjà là dans les années 1970 ?!
- Et quoi ? Tu croyais que la pauvreté c'était pour les Modernes ?
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