AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Flo_herisson


« La route »de Cormac Mc Carthy est je pense le livre qui m'a le plus marquée. Un chef d'oeuvre inclassable, un uppercut littéraire qui m'a laissée KO debout, dans un flot d'émotion je crois inégalé à ce jour.
La grande force de ce texte était sa sobriété mais surtout son pouvoir d'évocation remarquable, qui a fait naître des images qui encore aujourd'hui m'accompagnent.
C'est pourquoi j'ai hésité à aller vers cet album, mais dès les premières pages, j'ai retrouvé les images que lalecture avait déposé dans mes souvenirs et j'ai su que roman graphique était pour moi.
L'histoire je vous en fait grâce, tant elle est connue. Je dirai juste que ce roman post apocalyptique sombre, âpre et tragique est la plus belle histoire d'amour jamais décrite entre un père et son fils. Dans un monde privé d'espoir et d'humanité, dans un monde plongé dans le chaos et la pire des noirceurs, comment survivre si ce n'est en alimentant la flamme de l'amour le plus pur, le plus instinctif.
.
Pour être à la hauteur de ce monument, il fallait le talent d'un grand dessinateur et Manu Larcenet y a réussi brillamment. Lorsque l'on regarde ses dessins c'est comme une évidence. Nul autre n'était capable d'une telle prouesse.
Le dessin est dominé par le gris, les paysages sont saturés de cendre, de fumées et tout n'est que désolation. Des étendues vides, austères,hostiles et menaçantes où l'on devine à peine les silhouettes chétives de ce duo de rescapés. de prime abord on ne voit que du noir et blanc, mais peu à peu on devine un halo de lumière sépia, que j'ai assimilé au restant d'humanité encore enfoui en eux.
Et puis j'ai été attiré par les regards. Des regards emplis de lassitude, de désespoir. Des regards glaçants, emplis d'effroi, de désespoir. Des regards creux aussi, finalement pas si dissemblables des cadavres qu'ils croisent tout au long de leur chemin. Dernière remarque sur les traits de ce père et de ce fils. Un entrelacs serré de coups de crayons, qui s'oppose au dénuement de ce qui les entoure, comme une allégorie de la torture mentale dans lequel ils sont enfermés dans ce monde sans espoir.

Un énorme coup de coeur, vous l'aurez compris. A lire que vous ayez lu le roman ou pas.
Commenter  J’apprécie          220



Ont apprécié cette critique (21)voir plus




{* *}