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Critique de PhilippeCastellain


Chaque époque a ses affections psychologiques. Cela peut paraitre déconcertant, mais si l'on considère qu'elles sont liées au mode de vie, et combien ces derniers peuvent changer rapidement, c'est en définitive logique. En 1930 ainsi, on ignorait la dépression ou le burn-out. En revanche, la neurasthénie faisait des ravages. On la croise encore dans Dostoïevski, et dans bien d'autres. Et ici.

Une façon plus qu'originale d'aborder la vie en Angleterre pendant la guerre, qui s'écarte résolument des sentiers battus. le Blitz, l'évacuation des enfants, les V1… Vous n'y lirez rien de tout cela. Katherine a fui son pays natal, l'Allemagne ou l'Autriche sans doute, pour échapper au nazisme. Réfugiée dans une ville industrielle du nord de l'Angleterre, elle y gagne sa vie comme bibliothécaire. Alors qu'un hiver polaire s'étend sur la ville, elle mène une vie morne entre ses collègues détestables et le vieux galetas où elle a posé ses valises. Une nouvelle inattendue vient lui rappeler son premier voyage en Angleterre. Un voyage scolaire pendant les grandes vacances, quand elle était encore lycéenne, dans la famille de son correspondant anglais, Robin.

La chaleur de cet été tiré de ses souvenirs contraste avec le froid du présent ; l'insouciance de cette époque avec le rationnement et la guerre en toile de fond. Et Katherine elle-même, vivant dans la solitude et brisée par l'exil, ne ressent plus ni désirs ni sentiments et traine sa vie morose comme la soeur de Robin, qu'elle avait rencontré cet été là.

L'écriture, fine et simple à la fois, développe largement la psychologie et les sentiments des personnages, leurs donnant des personnalités très travaillées dont tous les points tranchants – et souvent peu naturels – dont un auteur aime à doter ses créations ont été soigneusement gommés. Ils n'ont ni destin ni vocation. Ils errent à l'aveuglette, et seul celui qui croit savoir où il va se perdra.
Merci à toi pour cette découverte, Nathalie. Elle valait le détour.
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