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Critique de Nel64


Ma critique recoupera celle d'autres. Il s'agit bien plus d'un récit historique, descriptif et sans dialogue, qu'un thriller comme l'indique la couverture. Un thriller aurait exigé une enquête contemporaine des crimes afin de les arrêter. Ici, conformement à la vérité historique, Holmes est arrêté à la fin de son parcours criminelle pour une dernière escroquerie à l'assurance-vie avec son complice Pitezel. L'agence concernée enverra un détective à sa recherche. Arrété, la police le soupçonnera d'avoir réellement tué son complice et le procureur du district de Philadelphia enverra un enquêteur à la recherche de trois des cinq enfants de celui-ci que gardait Holmes. Il retrouvera bien difficilement trois corps. Cette affaire relayée par la presse incitera la police de Chicago à aller voir de plus près son"Château" mais le juge lors de son procès ne retiendra que l'affaire Pitezel. On peut penser que sans cette arrestation, c'est la femme et les deux derniers enfants de Pitezel qui auraient été tués afin que Holmes empoche les 10000 dollars d'assurance-vie. le déséquilibre entre la documentation relative à l'Exposition universelle et celle relative à l'affaire Holmes fait que le roman penche au 2/3 vers un récit détaillé de l'Expo, de sa conception à sa réalisation, jusqu'à sa clôture, alors que du point de vue du criminel, il ne s'agit que d'une occasion contextuelle pour passer à la vitesse supérieure dans sa carrière criminelle. Les confessions de Holmes étant sujet à caution, Erik Larson s'est concentré sur les crimes les plus sûrs. Mais il n'y a pas de réflexion au delà du récit linéaire des deux parcours parallèles principaux, ceux de Daniel Burnham et de Holmes. Il aurait fallu en faire les incarnations des deux faces inverses, lumineuse et sombre, du Progrès lui-même, et pas seulement de la ville de Chicago du moment. Un peu comme Alexandra Midal dans son livre biographique "La manufacture du crime" fait de Holmes l'effet d'un progressisme industriel de mort représenté à Chicago précisément par un immense abattoir, Burnham aurait représenté le progressisme idéal (avancées techniques, cosmopolitisme mondial, sens du Beau, harmonie avec l'environnement naturel) même de façon éphémère et peut-être artificiel mais avec des retombés positives à plus long terme.
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