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Critique de motspourmots


Non, il n'y a pas que Stieg Larson ou Viveca Sten. Encore peu connue en France, Asa Larsson est une star en Suède où elle a déjà vendu environ 1 million d'exemplaires de ses polars dans un pays qui ne compte que 9 millions d'habitants. Sa parution dans la collection du Livre de Poche va certainement lui apporter un meilleur éclairage chez nous qui nous intéressons déjà fortement à la littérature policière nordique. Une chose est sûre, on y trouve une ambiance particulière, une héroïne singulière et tourmentée, un parfum de grands espaces et de feux de cheminée qui suffisent à vous transporter agréablement au coeur d'une intrigue qui s'ingénie à faire monter la tension très progressivement, jusqu'au dénouement brutal.

Le décor d'abord. Nous sommes dans le Grand Nord à 150 km à peine du cercle polaire. Une région qui occupe le quart du territoire suédois mais ne regroupe que 1% de la population. Des conditions de vie rudes, au contact de la nature et qui influent sur les caractères et les modes de vie. Nous sommes bien loin du sud et des citadins de Stockholm. Rebecka Martinsson est née dans ce Grand Nord, à Kiruna avant de s'installer à Stockholm où elle exerce la profession d'avocat fiscaliste pour un grand cabinet privé. Elle se remet difficilement d'un terrible choc (même si on n'apprend jamais vraiment ce qui s'est passé, il semble qu'elle ait tué deux hommes en état de légitime défense) qui lui a valu de plonger dans une sévère dépression dont elle peine à sortir. Pensant l'aider, son patron lui propose une mission dans sa région natale auprès de groupes religieux appartenant à l'Église de Suède que le Cabinet aimerait rentrer dans son portefeuille de clientèle. Sans savoir qu'un terrible meurtre vient d'avoir lieu, dont la victime n'est autre que le pasteur de la paroisse, Mildred Nilsson, une forte personnalité, féministe et défenseur de la nature. Pendant que la police locale enquête, Rebecka tente de garder ses esprits alors que tout la renvoie à son traumatisme. Mais il semble qu'elle ait une fâcheuse tendance à se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

J'ai beaucoup pensé à Elizabeth George en lisant ce roman. La façon de planter un décor, de s'intéresser à une petite communauté pleine de secrets, de rancoeurs et de non-dits. de fouiller dans ce qu'il y a parfois de plus mauvais et de monstrueux. Mais j'ai particulièrement apprécié les personnages constamment sur le fil, capables de basculer à tout moment. Rebecka bien sûr, que son état invite à une sorte de lucidité presque ironique et quelque peu désespérée, que ce soit vis à vis de son travail ou de son environnement. Mais également Anna-Maria Mella, à la fois flic perspicace et femme au foyer débordée. Au fur et à mesure que l'intrigue avance, les secrets affleurent, les rivalités sont mises à jour sur ce territoire sauvage où les hommes ne sont peut-être pas très différents des animaux sauvages qu'ils côtoient. Qui a dit que l'homme était un loup pour l'homme ?

Une découverte intéressante ce polar. Je ne serais pas contre une nouvelle balade en compagnie de Rebecka Martinsson dans ce Grand Nord qui a tout pour captiver les foules, en plus d'être une véritable invitation au voyage.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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