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Critique de Tancrede50



Dans Les crimes de nos pères, Rebecka Martinson, toujours procureure à Kiruna, se montre plus désagréable que jamais. Il est vrai que son chef l'a mise dans une situation impossible. Pendant les vacances dudit chef, elle doit rapporter à von Post - son collègue moins qualifié qu'elle, mais plus ancien - qui va prendre un malin plaisir à l'humilier en lui confiant les tâches les plus ingrates. Mais Rebecka a plus d'un tour dans son sac. Elle se saisit d'une affaire importante de meurtres, de prostitution et de drogue. Mais de nombreux protagonistes de ce roman sont également mal dans leur peau : Anna-Maria Mella (l'inspectrice), Tommy Rantakyrö (un policier) et Pohjanen (le légiste). Asa Larsson nous fait partager avec talent leurs erreurs, leur colère, leurs regrets ou leur souffrance. Quant à l'enquête sur ces meurtres, le moins qu'on en puisse dire c'est qu'elle est mouvementée, avec de la violence, des ‘pages qui se tournent définitivement' et beaucoup d'émotion.


Le livre aborde au passage plusieurs sujets de société intéressants: la boxe, la prostitution, la corruption, la vieillesse. Mais j'en retiens un autre, lui aussi non spécifique à la Suède : la fracture capitale/ province. Anna-Maria, invitée par Rebecka à une soirée avec ses copines de la haute bourgeoisie de Stockholm, ‘se lâche' et soulève un problème important de répartition des richesses. La mine de Kiruna appartient à l'État suédois et a rapporté trente milliards de couronnes ces dix dernières années. « Tout cela ainsi que l'impôt sur les sociétés revient à l'État, qui lui est à Stockholm. » Et les retombées de toutes ses richesses sur la région de Kiruna et le Norrland en général (60% de la superficie de la Suède) sont « minuscules ». Les habitants de Kiruna ne sont pas aisés ; quant aux ouvriers qui travaillent à la mine, ils sont franchement exploités. Injustice d'un système qui enrichit la capitale au détriment des provinces lointaines. Avec comme conséquence une division de la société ; ainsi Anna-Maria ‘pète un plomb' et s'enfuit de cette soirée entre ‘nanties' stockholmoises!
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