Mais cette ourse de femme. Avait-elle besoin de quelqu'un ?
Une vie solitaire dans la forêt la comblait certainement.
Ils étaient des salauds.
Dieu dans la bouche
et Satan dans le cœur.
Il est inutile d’essayer de fuir ses chagrins, pensa-t-il. Ils vous poursuivent de toute façon. Les chagrins, il faut attendre qu’ils s’assèchent, il n’y a pas d’autre moyen.
Les locuteurs finnois étaient moins bien considérés. Du début du XXIe siècle jusque après la Première Guerre mondiale, il était impossible d’être embauchés durablement à la mine si on appartenait à cette minorité. Les emplois étaient réservés aux « vrais Suédois ».
(Albin Michel, p.419)
Le fait d'avoir un chien lui parut soudain absurde. Les humains retenaient d'autres animaux prisonniers, en faisaient leurs esclaves et les traitaient selon leur bon plaisir. Tout cela était répugnant.
Il n'existait pas de plus grande solitude que la solitude à deux.
Börje pense à sa mère qui, à l'instar de nombreux Tornédaliens (habitants de la vallée de la Torne) a traduit son nom finnois en suédois parce que le finnois était dénigré. Les locuteurs finnois étaient moins bien considérés.
Du début du XXème siècle jusque après la première guerre mondiale, il était impossible d'être embauché à la mine si l'on appartenant à cette minorité.
Les emplois étaient réservés aux "vrais Suédois".
Börje et sa mère s'appellent Ström, qui est la traduction de Niva, le patronyme du reste de la famille.
Börje a entendu dire que les autorités suédoises avaient attribué de nouveaux noms aux Sames, qui traduisaient le plus souvent un défaut physique; un aveugle, par exzmple, était appelé Blind. On peut avoir un nom d'esclave ou être exposé à un tel mépris que l'on en vient à haïr son propre nom.
Lui-même n’était pas du genre à verser des larmes, hormis lorsqu’il voyait des rediffusions d’anciens événements sportifs à la télévision ou des émissions sur les Américains qui venaient en Suède rechercher leurs racines. Il tendit la main vers Börje Ström mais s’interrompit à mi-chemin et l’enfonça dans sa poche. Mains dans les poches. Ferme les poings. Garde-les serrés.
De nos jours, on ne pouvait plus exprimer une opinion divergente sans être immédiatement catalogué.
Aucune vie ne me convient. Dans toutes celles que j'essaie, il y a toujours quelque chose qui me gêne.