AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de belette2911


Quels sont les points communs entre Sherlock Holmes et le comte Dracula ? Ils sont tous deux des héros de papier, ils sont devenus ultra-célèbres, ont été adaptés de nombreuses fois et sont contemporains l'un de l'autre (quand Harker va chez Dracula) !

La seule différence est que l'ail n'empêchera pas Holmes d'entrer chez vous et que Dracula vous pompera plus vite que les impôts… Et ne vous laissera pas une goutte.

Imaginez un roman dans lequel leurs deux univers se rencontreraient, se télescoperaient… Ça s'est déjà fait, mais dans ces romans-là, le comte Dracula était un vampire, tandis que dans ce roman, Holmes remet en cause tout le dossier que van Helsing a présenté au tribunal et à la société.

Pour le détective, tout cela n'est qu'une fumisterie destinée à cacher des appropriations de fortunes et des crimes (Dracula et Lucy ont tout de même été épinglés à l'aide d'un pieu en bois et ont eu la tête coupée). Dracula est un être de chair et d'os et non un vampire.

C'est toute l'histoire écrite dans le roman de Bram Stoker que l'auteur va passer au crible afin de démystifier le tout, grâce à un Sherlock Holmes enquêtant minutieusement et relevant les fautes, les erreurs, les mensonges, les magouilles…

Pour une meilleure compréhension, il vaut mieux avoir lu le "Dracula" de Stoker (ou à défaut, avoir vu le film de Coppola), même si ce n'est pas indispensable. L'avoir lu (ou vu) permet de mieux appréhender certains détails. Si vous ne l'avez pas lu, vous comprendrez l'essentiel, pas de panique.

Les personnages de Holmes/Watson sont au plus près des canoniques, même si ce ne seront jamais ceux de Conan Doyle. J'ai apprécié le fait que Holmes ne croit pas une seule seconde à l'existence des vampires et cherche à prouver les mobiles des crimes, ainsi que leur modus operandi.

Sa rencontre avec van Helsing était un des temps fort du roman, tant ce personnage a tout d'un être hautain et sûr de lui, arrogant (avant de virer au grand méchant caricatural ensuite). Par contre, je n'avais pas compris pourquoi, dans cette version traduite, le hollandais avait un terrible accent germanique, comme s'il s'était échappé de Astérix chez les Goths (Che zuis zûr)… J'ai compris plus loin.

L'avantage du roman, c'est qu'il n'est pas trop long et en 330 pages, l'enquête est pliée, résolue, évitant ainsi que cela ne traîne trop en longueur. Avec Holmes, ça doit aller vite et ne pas s'éterniser sur des pavés de 600 pages. On ne court pas dans tous les sens, Holmes prend son temps, remonte patiemment tous les fils et on aura un peu plus d'agitation sur le final, en Transylvanie.

Tout se goupille bien, le récit est fluide, sans temps mort et cela donne une revisite intelligente du roman de Dracula et une très bonne utilisation du personnage de Sherlock Holmes.

Le bémol sera pour van Helsing qui, sur la fin, avec sa morgue, ressemblait plus à un grand guignol qu'à un méchant intelligent (à la manière d'un politicien, qui, pris la main dans le pot de confiture, s'évertue encore à pérorer à se croire au-dessus de tout).

Un très bon pastiche holmésien qui fait du bien !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (16)voir plus




{* *}